«Nous n’avons pas eu des horaires fixes pour faire avancer les travaux. Il nous arrivait de travailler très tôt le matin comme en fin de journée. Je vous cite le cas de l’installation de la colonne de comptage qui s’est faite durant la nuit. Ça a été un grand succès»
La première pierre de la réalisation du projet de transfert d’eau de Tamanrasset vers In Salah a été posée le 8 janvier 2008 par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Beaucoup de choses ont été faites sur ce tronçon de plus de 600 km. Le projet grandiose enregistre, toutefois, quelques contraintes qu’il faut lever en vue de voir l’eau couler dans les robinets de Tamanrasset d’ici la fin de l’année en cours.
Forages : neuf seulement seront opérationnels en novembre
La première partie du lot forage du projet de transfert d’eau In Salah vers la ville de Tamanrasset est finalisé. Il s’agit de la réalisation de 24 forages distant chacun d’un kilomètre et du premier champ captant. «Cette première partie a été totalement achevée. Le projet a été lancé le mois de novembre 2008 pour une durée de 18 mois.
Nous l’avons finalisé un mois avant le délai. Nous avons fait les essais techniques de pompage en faisant fonctionner chaque forage 72 heures. Les essais se sont avérés concluants. Nous avons procédé à l’analyse physico-chimique de l’eau qui est aussi concluante. C’est une eau potable qui sera servie à la population avec un traitement adéquat qui lui sera consacré tout au long des différentes étapes du transfert d’eau» a expliqué M. Mahmoud Khlifaoui, chef du projet de lot 1 forages.
La profondeur de chaque forage est de 600 m avec un débit de 50,50 l/s. L’eau tirée de ces forages peut alimenter la population de Tamanrasset pendant une durée de 50 ans sans interruption. Cet ouvrage a été réalisé par l’entreprise chinoise CGCOC qui a fait preuve d’une grande compétence dans le domaine. «Nous n’avons pas eu des problèmes techniques avec l’entreprise qui a une grande expérience et maîtrise parfaitement le domaine de la réalisation des forages.
Nous avons travaillé en étroite collaboration tout au long de la durée du projet avec un encadrement très performant», a affirmé M. Khlifaoui. Les préparatifs de la seconde phase du projet sont en cours. Cela consiste en la réalisation de 24 autres forages et d’un autre champ captant de la même capacité dont le lancement est prévu incessamment. Les choses semblent traîner un peu.
«Nous n’avons pas encore fait le choix de terrain. Mais le plan est déjà confectionné, on verra comment on va procéder», a-t-il ajouté. Les travaux de la station de déminéralisation, c’est-à-dire le lot 6, n’ont pas été encore lancés, en dépit de l’importance de cette étape dans le processus de traitement de l’eau. Outre les difficultés climatiques relatives à la grande chaleur qui sévit dans la wilaya d’In Salah, à l’extrême sud du pays, M. Khlifaoui évoquera la dureté des procédés et des plans techniques pour la réalisation de ces forages.
L’organisation du travail a été, selon lui, très stricte. «Nous n’avons pas eu des horaires fixes pour faire avancer les travaux. Il nous arrivait de travailler très tôt le matin comme en fin de journée. Je vous cite le cas de l’installation de la colonne de comptage qui s’est faite durant la nuit. Ça a été un grand succès», a-t-il encore précisé. Lyes Hidouci, directeur général du projet, explique les raisons du retard accusé par l’approbation. «La station de dessalement n’a pas encore démarré parce qu’il n’y a pas encore eu l’approbation de la CNM.
La procédure est longue et beaucoup de parties sont impliquées dans ce processus, ce qui nécessite du temps. Cela ne pose pas de problème pour l’instant parce que le dessalement ne sera pas important au lancement du projet. Il va être important plus tard. On a donc le temps de réagir. En tout cas, même si la station ne sera prête d’ici la fin de l’année, l’eau sera traitée avant d’être distribuée à tous les points», a-t-il indiqué.
Réseau de collecte : retard énorme
Le lot n°4, c’est-à-dire le réseau de collecte, connaît de sérieuses difficultés. La preuve c’est que les travaux de ce lot n’ont toujours pas été lancés, deux années après la pose de la première pierre pour le démarrage du projet. «Nous sommes en phase de finalisation de l’étude avant d’entamer les travaux», nous dira Kamel Eddine Boumaza, qui vient d’être installé comme chef de projet intérimaire du projet de réseau de collecte. Il souligne que l’ordre de service pour ce projet a été donné tardivement.
La réalisation de ce lot a été confiée à l’entreprise chinoise MCC Socom, qui a rencontré d’énormes difficultés et peine à lancer les travaux. «Ce projet consiste en l’installation des équipements des 24 forages déjà finalisés du lot 1, la réalisation de huit châteaux d’eau, la réalisation d’un réservoir de tête d’une capacité de 50 000 m3 par jour, la réalisation de 100 km de conduites reliant les forages, le château d’eau et le réservoir, la cité d’exploitation pour l’exploitant du projet», a expliqué M. Boumaza.
Ce qui nous donne une idée sur l’ampleur de ce projet et son importance également. «C’est un chantier qui n’a pas démarré avec les autres pour des raisons que je ne peux pas évoquer. Nous sommes en train d’installer le chantier parallèlement à la finalisation de l’étude. Les travaux vont être lancés incessamment. Mais je vous rassure qu’on peut donner de l’eau à Tamanrasset d’ici la fin de l’année en faisant fonctionner les équipements de façon provisoire», a-t-il encore ajouté.
M. Boumaza revient sur les difficultés rencontrées par l’entreprise chinoise qui «ne maîtrise pas les clauses du contrat, ne connaît pas la législation algérienne et travaille sans respect des normes internationales que ce soit pour les études ou bien pour l’acquisition du matériel». Interrogé sur le retard enregistré dans le lancement de la deuxième partie du lot n°1 et sur le non-démarrage du lot de réseaux de collecte, M. Hidouci a affirmé que l’entreprise chinoise a fini par sous-traiter une partie des travaux,
c’est-à-dire la tuyauterie et les branchements. «MCC n’arrive pas à démarrer vu la lenteur de la bureaucratie chinoise alors que l’ODS a été signé en novembre 2008. Alors, nous les avons forcés à sous-traiter et c’est Cosider qui va réaliser les équipements des neuf premiers forages en urgence nécessaires pour donner de l’eau d’ici la fin de l’année et qui suffiront largement aux besoins de la population», a-t-il affirmé.
Adduction : un pari gagné malgré certaines contraintes
L’adduction, c’est-à-dire le lot 3, est la partie qui a le mieux avancé dans le projet. Vu la consistance de ce projet où il est question d’installer quelque 1200 km de canalisations, ce lot a été réparti en trois sous-lots et attribués à trois groupements d’entreprises différents. La première partie, c’est-à-dire le lot 3/1, consiste en «la réalisation de 314 km d’adduction avec installation d’équipements mécaniques, des pièces spéciales et les fourreaux pour la fibre optique», nous explique Malek Tayeb, chef de projet lot 3/1 à In Salah.
Le projet s’étend du nord de In Salah, à 70 km de la ville, jusqu’à la station de pompage n°1 (SP1). «L’adduction est sur un seul linéaire sur une distance de 84 km avec un diamètre 1400, suivi de 128 km avec un diamètre 1200 en gravitaire. La partie refoulement commence à partir de la SP1. La conduite se divise en deux linéaires de diamètre 900 sur une distance de 54 km de tranchée. La troisième partie c’est à 120 km de linéaire jusqu’à SP2», nous explique encore Malek Tayeb.
Les travaux sur ce tronçon ont été lancés en octobre 2007. La livraison de cette première partie est prévue, selon notre interlocuteur, au mois d’août. «Nous sommes à la phase finale. Actuellement, toute la canalisation a été soudée. On prévoit de terminer ce sous-lot à la fin du mois d’août au cas où il n’y a pas de difficultés particulières. Le délai initial a été fixé pour le 30 septembre mais nous voulons terminer avant», a ajouté Malek Tayeb.
La chaleur, la langue et la dureté du sol…
Quelques difficultés ont caractérisé les différentes étapes de la réalisation du projet. Notre interlocuteur évoque les conditions climatiques qui n’étaient pas tout le temps favorables.
«Le vent de sable a beaucoup retardé les travaux dans la mesure où nous ne pouvons pas assurer les opérations de soudure dans ces conditions. La chaleur a également ralenti l’entreprise, vu qu’elle a dû interrompre les travaux entre 11h et 15h et même quand on travaille, la cadence diminue fortement», a-t-il souligné.
Les difficultés techniques et de communication ont été également vécues dans cette phase. «Pendant les travaux d’excavation, nous avons rencontré quelques points rocheux entre le PK 29 et le PK 34.
Je peux parler aussi de quelques entraves relatives à la communication avec les Chinois. L’absence d’interprètes sur les chantiers ou parfois la mauvaise compréhension de la langue nous ont retardé dans la mesure où nous avions été contraints de refaire certains travaux ou
surtout les études qui doivent être d’une précision irréprochable», a ajouté le chef de projet. Pour ce qui est de la méthode de travail, le chef de chantier affirme que la réalisation a été faite parallèlement aux études, ce qui a permis de gagner du temps.
«L’adduction est différente des autres travaux. Les études doivent être finalisées en même temps que les travaux pour avoir une idée sur le type de sol à excaver et ses différentes caractéristiques», a encore précisé Malek Tayeb.
Le sous-lot 3/2 consiste en la pose de 190 kilomètres de conduite doublée en acier soudé de deux diamètres de 900 et 800 ml. «Le projet commence à partir de la station de pompage n°2, il traverse la SP3, pour atteindre son point final à la SP4. Le projet prévoit également la réalisation de 180 ouvrages de vannes, de ventouses», a expliqué Mebarek Attoui, chef de projet par intérim du lot 3/2. Les travaux ont été lancés en 2008.
Le projet a connu une avancée remarquable en dépit des contraintes énormes rencontrées au niveau de ce tronçon. «Nous avons bien avancé par rapport au planning arrêté. Nous veillons à ce que les travaux se font conformément aux normes internationales adoptées que ce soit pour la qualité ou bien pour les délais. Pour cela, toutes les étapes de réalisation ont été suivies et soutenues par le groupement de bureau d’études algéro-tunisien et suisse Stouki qui donne son aval avant d’entamer un quelconque travail» a encore précisé M. Attoui.
Et les gorges d’Arak…
Première mission difficile à laquelle ont été confrontés le maître d’ouvrage, l’entreprise de réalisation et le bureau d’études, a été celle relative au contournement des gorges d’Arak.
Le travail de coordination salutaire mis en place a permis de relever ce grand défi. «Nous avons hérité du lot le plus difficile vu la spécificité du terrain constitué de roches volcaniques très abrasives. Cela s’ajoute au contournement des gorges d’Arak qui est une contrainte supplémentaire que nous avons eu à gérer.
L’étude a opté pour la déviation dans la mesure où il n’était pas possible de faire passer la conduite par l’oued pour éviter les conséquences dramatiques au cours de l’exploitation. La première étape de notre travail consistait à trouver des pistes pour faire passer la conduite mais aussi les engins et autres matériaux nécessaires à la réalisation. Pour cela nous avons traversé des dunes et des zones très dures, d’ailleurs au début nous mettions cinq heures pour faire 70 km en voiture.
Cela nous a permis de tracer la tranchée et de dégager une piste. Là, je souligne que Cosider a fait preuve d’un savoir-faire et d’une efficacité remarquables», a affirmé M. Attoui. Les travaux d’excavation dans cette zone ont nécessité l’utilisation d’un matériel sophistiqué.
«Nous avons utilisé des pelles excavatrices, des pelles brise-roche, et des explosifs dans les régions les plus résistantes. Ça a été le seul moyen pour faire éclater la roche», a ajouté M. Attoui qui souligne que l’éloignement de la RN1 n’a pas rendu la mission facile sur ce tronçon, notamment pour l’approvisionnement des chantiers en matériaux.
«Le chantier ne devait pas s’arrêter en termes d’approvisionnement ni encore en personnel malgré toutes ces difficultés», a-t-il souligné. La forte chaleur qui sévit à Arak n’est pas passée sans laisser des séquelles. «Nous avons vu des marteaux brise-roche fondre au contact avec la roche au moment où les températures atteignaient 50° C», a affirmé le chef de projet. Pour ce qui est de l’avancement des travaux, notre interlocuteur affirme qu’il reste quelques centaines de mètres pour achever l’excavation.
«Le contrat prévoit la livraison de ce projet en novembre 2010. Nous allons être dans les délais et nous comptons finir bien avant, c’est-à-dire clôturer tout le chantier en octobre», a-t-il affirmé. En plus de son lancement tardif, la nature très dure de la roche faite de granit constitue une difficulté supplémentaire au niveau du sous-lot 3/3. «Nous souffrons énormément. Le tronçon est plein de roches difficiles à détruire. Il nous reste encore 8 km de terrain rocheux à excaver. Par le passé, nous avons utilisé des excavatrices et des brise- roche.
Pour ce qui est du reste, je pense que nous allons passer à l’utilisation des explosifs pour gagner du temps et réduire les difficultés des travaux. Ce lot a connu un retard dans le lancement des travaux, c’est pour cela que nous sommes tenus d’accélérer les travaux pour être au rendez-vous», a précisé M. Mesli, chef de projet lot 3/3. Cette troisième partie de l’adduction est sur un linéaire de 231 km avec 461 km de conduite doublée, 245 ouvrages de génie civil. La réalisation est assurée par le groupement chinois CGC Sinopec.
Le chantier emploie quelque 500 personnes entre ouvriers, cadres algériens et chinois. La localité d’In Meguel a connu des transformations radicales depuis l’installation de ce projet. «La population a bénéficié de l’emploi puisque le recrutement des ouvriers a été fait sur place et a concerné 90% des jeunes locaux», a souligné M. Mesli, estimant que cette région tirera d’autres avantages dès la mise en service du projet.
Stations de pompage : le gros est passé
Tout laisse à dire que les travaux des six stations de pompage composant le lot 2 avancent bien. «L’eau arrive de In Salah par gravité. Elle est pompée à partir de SP1 et refoulée à travers les autres stations jusqu’à la sixième pour être emmagasinée au niveau du réservoir terminal puis distribuée à Tamanrasset. Il y a des picages au niveau de chaque station pour pouvoir alimenter les régions situées à proximité.
Chaque station est dotée d’un certain nombre d’ouvrages principaux, à savoir deux réservoirs, une chambre des vannes, une salle des machines, deux groupes électrogènes, une salle de contrôle et une salle de comptage. Il existe également des ouvrages annexes, à savoir un atelier de réparation avec pièces de rechange, des cuves de stockage de carburant et lubrifiants pour l’alimentation du matériel. Chaque station dispose de quatre cuves de 181 m3, ce qui permet une autonomie de fonctionnement de 21 jours.
La cité d’exploitation compte les blocs administratifs et le site d’hébergement pour les gestionnaires», a expliqué Maouche Azzedine, chef de projet du lot 2. La livraison de ce projet est prévue pour le 30 juillet 2008. «L’étude est achevée. Il y a une légère différence dans les travaux de génie civil qui n’est pas très importante. L’installation des ouvrages principaux et annexes sera achevée le 15 juin et concerne toutes les stations comme le stipule le contrat.
Actuellement, nous sommes en phase de mise en place des gros équipements dont le groupe électrogène. Tout a été installé au niveau de SP1, 2, 3 et 4. Nous allons achever l’installation demain au niveau de la SP5. Les choses sont à moitié mises en place au niveau de la sixième station», a encore expliqué M. Maouche, qui souligne que les travaux au niveau de la cité d’exploitation ont été retardés pour permettre d’accélérer les travaux dans les ouvrages.
L’étape suivante sera consacrée à la viabilisation, VRD, et raccordement entre les ouvrages. C’est l’entreprise chinoise CPECC qui a décroché la réalisation de ce lot. Elle a soustrait les études à Aveco. Le bureau de contrôle c’est BCM qui preste pour nous le contrôle et les travaux. M. Maouche revient sur les difficultés qui ont caractérisé la réalisation des stations de pompage. «Nous avons eu quelques contraintes au niveau des études. La façon de faire de l’entreprise chinoise diffère de la nôtre.
Cela nous oblige à revoir tout le travail et surtout d’affiner les travaux par des compléments d’études sur les chantiers. Nous avons également veillé à uniformiser l’étude pour avoir le même schéma et les mêmes composantes au niveau de chaque station. D’ailleurs, nous étions amenés à opérer plusieurs modifications et à imposer un travail identique dans tous les chantiers», a-t-il expliqué en soulignant l’importance de déployer des équipes de contrôle quotidiennement sur le terrain que ce soit pour la phase de réalisation ou encore pour l’installation des équipements.
Concernant la gestion des stations de pompage, notre interlocuteur affirme que ce sera fait par télégestion. «Nous allons appliquer le système de la télégestion qui fonctionne par la fibre optique. Pour cela, nous avons lancé une étude parallèle en cours de réalisation. Ce système va permettre d’avoir une information et des commandes rapides et fiables.
La fibre optique sera installée du champ captant jusqu’au réservoir terminal. Elle va véhiculer toute l’information et commande le remplissage, les pannes et toutes les étapes de transfert d’eau», a-t-il expliqué. L’installation de ce système passe par la mise en place des fourreaux.
Une étape qui se fait en même temps que la pose des canalisations au niveau du lot 3. «Une fois achevée, nous interviendrons pour la pose de la fibre optique qui sera mise en place sur plus de 700 km, c’est-à-dire le long du tronçon», a-t-il ajouté. M. Maouche affirme que la pose des fourreaux peut être entamée au lot 3/1 en attendant que les autres chantiers soient prêts.
L’entreprise qui sera chargée de l’installation de la fibre optique est en phase d’être sélectionnée et les négociations sont bien avancées avec une entreprise chinoise pour compléter ce travail. «Les travaux de génie civil sont achevés dans toutes les stations.
Il reste les locaux administratifs et techniques qui seront livrés le 15 juin comme nous l’a promis l’entreprise de réalisation. Là aussi, nous avons enregistré des blocages en raison de matériel de mauvaise qualité, ce qui occasionne des retards dans l’approbation», a expliqué M. Hidouci. «Ceci dit, je rassure que les 18 groupes motopompes sont en Algérie.
Il reste une seulement qui est en cours d’être transportée. Il reste encore les petits équipements. Nous sommes à cheval pour finaliser tout cela, la majorité a été commandée donc approuvée mais une bonne partie n’est pas encore expédiée. Nous allons tout faire pour que ça arrive le plus tôt possible pour entamer la phase du montage», a encore souligné M. Hidouci.
Réservoir terminal avancé à 65%
Non loin de l’aéroport de Tamnrasset, on peut apercevoir un grand immeuble en béton bâti sur une colline qui est en voie d’achèvement. Ce n’est autre que le réservoir terminal constituant le lot n°5 du projet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset. L’entreprise chinoise CGC Sinopec est à pied d’œuvre pour achever les travaux. «Nous allons fournir l’effort nécessaire pour que le projet soit totalement livré en septembre, sinon il sera certainement prêt en novembre», nous affirme le représentant de CGC Sinopec.
La difficulté qui persiste, selon eux, est la dureté du terrain rocheux qui ralentit la cadence des travaux. «La principale difficulté c’est la roche, on n’a pas prévu ça. La chaleur n’a pas un grand impact puisque nous avons réussi à modifier le calendrier du travail, ça nous est arrivé de travailler durant la nuit tout simplement», a-t-il encore ajouté. Pour surmonter cette difficulté, l’entreprise prévoit de ramener un matériel plus performant pour briser la roche. Le taux d’avancement des travaux est à 65%.
On sera prêts d’ici la fin de l’année
Le projet connaît, selon Lyes Hidouci, une avancée remarquable. «Contractuellement, nous sommes dans les délais. Il ne faut pas oublier que les échéances avancées dans les contrats sont celles appliquées dans les pays où les procédures administratives sont plus souples, les blocages sont inexistants et les vis-à-vis sont légalistes c’est-à-dire ils respectent le planning adopté.
Ce n’est malheureusement pas le cas avec les entreprises chinoises avec qui nous avons eu beaucoup de difficultés. La seule entreprise qui a réalisé un bon avancement c’est bien la société nationale Cosider», a précisé M. Hidouci. Notre interlocuteur affirme qu’à quelques mois de la livraison du projet, il est encore question de lever certains blocages qui n’ont que trop duré. «A l’heure actuelle, nous avons fait sauter beaucoup de verrous, notamment avec l’entreprise CPMCC.
Nous l’avons forcée à sous-traiter avec une entreprise chinoise pour finaliser les travaux de génie civile. Cette étape a été franchie après avoir levé un autre sérieux problème avec la même entreprise qui s’entêtait depuis 2009 à ramener un équipement chinois de mauvaise qualité que nous avons rejeté. A ce propos, nous avons réussi à signer un contrat pour acquérir un matériel allemand.
Si on arrive à revenir au rythme de travail normal avec cette entreprise, je pense que nous allons être dans les délais avec un flottement d’une quinzaine de jours ou un mois maximum», a-t-il encore ajouté en soulignant que cet engagement reste encore difficile à honorer vu la persistance de la lenteur des procédures administratives adoptée dans l’élimination des partenaires défaillants.
Le premier responsable du projet dira que les ouvrages en retard, c’est-à-dire la station de déminéralisation, le réseau de collecte et les stations de pompage sont en retard d’approbation et non pas de réalisation.
Pas de réévaluation des coûts contractuels
A propos de la réévaluation des coûts du projet suite aux fluctuations constatées dans les prix des matériaux de construction, M. Hidouci exclut toute révision en dehors de ce qui a été prévu dans les contrats signés avec les entreprises de réalisation. «Les révisions des prix sont prévues et seront appliquées uniquement pour la tuyauterie mais pas pour les autres matériaux de construction.
Ce problème n’a pas été posé par Cosider et les Chinois ont des problèmes avec l’approbation dans la mesure où nous ne pouvons pas accepter un matériel non normalisé et validé par le bureau d’études», a-t-il encore expliqué. Pour ce qui est du coût du projet, notre interlocuteur dira que le premier montant avancé est de l’ordre de 112 milliards, puis réévalué à deux fois après avoir rajouté de nouvelles rubriques.
Par Nouria Bourihane