Transfert d’argent : La crise du Coronavirus affecte les algériens expatriés

Transfert d’argent : La crise du Coronavirus affecte les algériens expatriés

Pendant la conjoncture difficile que traverse le monde a cause de la propagation de la pandémie de coronavirus (Covid-19), la Banque mondiale a fait ses calculs et indique dans un rapport publié le 22 avril que les transferts d’argent des migrants vont chuter de 20 % en 2020.

En effet le rapport a précisé que les sommes envoyées par les travailleurs migrants dans leur pays d’origine, qui représentent jusqu’à un tiers de l’économie de certains pays pauvres, devraient s’établir à 445 milliards de dollars cette année contre 554 milliards en 2019. Des chiffres qui inquiètent d’autant plus qu’en 2019, les fonds envoyés par les migrants et les diasporas dans leurs régions d’origine ont dépassé le total des IDE dans les pays à bas et moyen revenus. Globalement, ces montants s’inscrivent dans une dynamique mondiale, où le nombre d’expatriés a bondi de 26 % ces dix dernières années, avait précédemment analysé la Banque mondiale. Logiquement, plus il y a de migrations, plus les transferts d’argent sont importants.

Dans son nouveau rapport, la Banque mondiale avance que les pays dépendants des transferts des migrants sont les plus exposés aux effets de la pandémie, en effet la chute est brutale, avertit la Banque mondiale. Elle est « largement due à une baisse des revenus et de l’emploi des travailleurs migrants, qui ont tendance à être plus vulnérables, lors d’une crise économique dans un pays d’accueil », explique l’institution de Bretton Woods dans un communiqué. Ils sont « une source vitale de revenus » pour ces pays, a rappelé le président de la Banque mondiale David Malpass, cité dans ce communiqué. « La récession économique causée par le Covid-19 a de lourdes conséquences sur la capacité à envoyer de l’argent dans le pays d’origine et rend d’autant plus crucial de raccourcir le délai de reprise (de l’activité) dans les économies avancées », a-t-il ajouté.

Concernant l’Algérie, la Banque mondiale avait estimé dans les années précédentes le montant des fonds transférés par nos compatriotes établis à l’étranger à 1,9 milliard de dollars en 2018, soit à peine 1% du produit intérieur brut (PIB), contre 2 milliards de dollars transférés en 2017. Des chiffres qui ne seront certainement pas atteints en 2020 en raison de la conjoncture plus difficile encore qu’auparavant lorsque les envois de nos compatriotes de l’étranger étaient jugés plutôt faibles et un peu à la traîne comparés à ceux de pays voisins.

 

A noter que le rapport a indiqué que Les travailleurs migrants sont particulièrement exposés aux pertes de revenus, car ils travaillent dans les secteurs les plus affectés par les mesures d’endiguement de la pandémie, notamment la restauration, l’hôtellerie, la vente au détail et en gros, le tourisme ou encore les transports et la construction. Les migrants sont également exclus des programmes gouvernementaux d’aide face au virus, y compris l’accès aux soins de santé, et ne peuvent pas non plus rentrer dans leur pays d’origine, car il n’y a plus de transports.