Tramor Quemeneur : Le refus de la guerre d’Algérie parmi les Français était important

Tramor Quemeneur : Le refus de la guerre d’Algérie parmi les Français était important

« Contrairement à ce que l’on croyait, le refus (de cette guerre) au sein des soldats et des civils français était très important », a affirmé vendredi l’historien français Tramor Quemeneur dans une intervention au colloque organisé par le quotidien El Watan, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

Pour lui, « nombreux parmi eux ont risqué leur vie à cause de leur position », précisant encore que « parmi 12 000 français ayant refusé la guerre contre l’Algérie, 900 étaient des déserteurs.

Durant la décennie cinquante, particulièrement durant les premiers mois de la guerre de libération nationale, la France a connu des dizaines de manifestations hostiles à la guerre coloniale, selon Tramor Quemeneur qui rappelle que les manifestants tentaient d’empêcher le départ des trains réquisitionnés pour le transport dse troupes envoyées pour renforcer les effectifs de l’armée d’occupation en Algérie.

Quelque neuf cents (900) soldats Français ont déserté l’armée d’occupation française en Algérie entre 1954 et 1962 (guerre de libération nationale) pour refuser de prendre part aux exactions contre le peuple algérien en lutte pour son indépendance, a indiqué vendredi à Alger l’historien français M. Tramor Quemeneur.

Des dizaines d’émeutes avaient éclaté devant des casernes, durant le seul mois d’octobre 1955, en signe d’opposition à l’envoi des soldats en Algérie, a encore affirmé l’historien, avant de rappeler que des soldats distribuaient des tracts appelant à la désobéissance lors de certains manifestations, notamment celle du quartier Saint Michel à Paris où a eu lieu une manifestation que ses initiateurs ont baptisée « Lutte contre le mal ».

Comment parler des soldats français déserteurs sans évoquer le Chahid Maurice Audin ? Lui que l’administration et la presse coloniales avaient surnommé « l’officier félon » a été mobilisé avec le grade d’aspirant en 1956 et c’est en avril de la même année qu’il désertera à Meliana avec un camion d’armes qui ira sans détour vers les maquis de l’ALN.