Près de 1,6 million d’Algériens, de plus de 60 ans souffrent d’hypertension artérielle. Ce chiffre dépassera les 2 millions d’ici 2020. Selon Sofiane Achi, le DG de Boehringer Ingelheim, en Algérie, le groupe va bientôt finaliser son projet de production d’un traitement contre l’hypertension en partenariat avec un producteur local.
L’Econews : Boehringer Ingelheim a prévu de réaliser, dans le cadre de sa stratégie de recherche et de développement, un investissement de 1,5 milliard d’euros en collaboration avec des partenaires externes pour l’Algérie. Pouvez-vous nous donner de plus amples détails sur ce projet?
Sofiane Achi : l’investissement de 1,5 milliard d’euros dans la recherche que conduit Boehringer Ingelheim avec ses partenaires étrangers s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’innovation ouverte qui vise à aider l’exploration des sciences émergentes, de nouvelles découvertes et des nouvelles technologies dans le but de relever les défis non résolus dans les domaines de l’immunologie, de la pneumologie, de l’oncologie, de la médecine du système nerveux central et de la médecine cardio-métabolique.
Ces projets seront réalisés grâce à la collaboration avec des principaux partenaires scientifiques tels que Mount SinaiSchool of Medicine, Massachusetts General Hospital, Scripps Research Institute, Weill Cornell Medicine et Hanmi Pharmaceuticals en Corée du Sud, des partenaires public-privé tels que le Structural Genomics Consortium (SGC), Innovative Medicines Initiative (IMI) et le G-protein coupled receptor (GPCR) Consortium, ainsi que des organisations telles que Inno Centive et le BioMed X Innovation Center. En outre, Boehringer Ingelheim finance l’Institut de pathologie moléculaire de Vienne et a aussi fondé le Boehringer Ingelheim Venture Fund, qui investit dans 13 jeunes entreprises travaillant sur de nouvelles idées thérapeutiques.
Afin de répondre aux besoins médicaux non satisfaits des patients à travers le monde, Boehringher Ingelheim s’est engagé à continuer à faire progresser ses domaines de recherche et de développement à travers des partenariats bilatéraux globaux et locaux.
Boehringher Ingelheims s’est implantée en Algérie en 2012 et avait prévu d’investir dans la production de traitements contre l’hypertension. A quelle étape est-il arrivé ?
La charge de morbidité imputable à la prévalence de la maladie cardiovasculaire devrait augmenter de manière significative de 381 165 DALY (années de vie ajustées sur l’incapacité) en 2014 à 491 175 DALY en 2030. Avec l’augmentation de la prévalence de l’hypertension, le grand public algérien a pris conscience du problème que pose l’augmentation de cette maladie.
En Février 2014, Docteur Moualek Mouloud, président du Collège algérien des cardiologues, a souligné que l’hypertension artérielle était un problème majeur de santé publique; en effet, il a estimé que 35% de la population algérienne souffre d’hypertension artérielle. En outre, Docteur Moualek a déclaré que l’hypertension artérielle était devenue la principale cause d’hospitalisation et de mortalité dans le pays.
Les prévisions compilées par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec l’OMS montrent que, 1,6 million de personnes âgées de 60 ans et plus et vivant en Algérie, vont souffrir d’hypertensionartérielle, ce chiffre dépassera les 2 millions d’ici 2020. Ce sont des résultats alarmants et c’est la raison de pour laquelle Boehringer Ingelheim travaille assidûment en vue de finaliser au plus tôt ce projet qui sera lancé en Algérie en collaboration avec un partenaire local.
Nous travaillons à rendre le médicament disponible pour tous les patients qui en ont besoin en Algérie et à produire des traitements localement. Et puisque la stratégie de Boehringer Ingelheim est centrée sur le patient, nous travaillons dans l’intérêt de celui-ci et produisons un volume proportionnel à la demande.
Boehringer Ingelheim va bientôt lancer des traitements anticoagulants contre la maladie de la fibrillation auriculaire pour la prévention des AVC. En outre, Boehringer Ingelheim travaille sur des médicaments contre le diabète et le cancer pour le traitement du diabète de type 2 et du cancer du poumon, qui seront lancés dans les prochaines années.
Votre groupe est présent sur le marché algérien depuis 2012, pourquoi n’entendons-nous pas parler de cette présence en termes d’investissement ?
Avant notre implantation en Algérie, nos traitements étaient disponibles sur le marché, et nous nous engageons à apporter nos derniers produits sur le marché algérien. Il est important de noter que la mise en place des opérations de fabrication nécessite de longues et nombreuses approbations qui prolongent ce processus. Cependant, nous commencerons bientôt notre projet et ferons d’autres annonces prochainement.
