Le ministère des Ressources en eau et de l’Environnement se dote d’une vision jusqu’en 2030 en matière d’assainissement. L’étude portant schéma national de développement de l’assainissement, élaborée avec l’aide technique et financière de l’Union européenne, a été restituée, hier, lors d’une rencontre organisée à Alger.
Elle consiste à prendre en charge le traitement et le recyclage des eaux usées ainsi que la problématique de la boue. Il s’agit d’un programme d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement intitulé Eau II. Il est cofinancé par l’Etat algérien (un milliard de dinars) et l’Union européenne (30 millions d’euro). « Aujourd’hui, nous avons une vision beaucoup plus claire sur le traitement radical et rationnel des eaux usées », a déclaré le secrétaire général du ministère, El-Hadj Belkateb. Dans cette optique, il a affirmé que pas moins de 900 millions de mètres cubes d’eau peuvent être réutilisés à des fins agricoles, une fois traités et recyclés.
Appui budgétaire, une première
La directrice du programme Eau II, Hammouche, a expliqué que ce dernier se distingue par l’utilisation, une première en Algérie, de l’instrument dit « d’appui budgétaire » qui consiste à réaliser un certain nombre d’actions dans un timing défini qui seront suivies par des indications de performance pour que le montant soit décaissé. En d’autres termes, ce dispositif ne permet le déblocage des fonds alloués par l’Union européenne qu’après la réalisation des projets et que les indicateurs établis en commun soient satisfaits. Précision : les fonds seront versés au Trésor public et non au secteur. Elle a fait savoir que la variante retenue dans le cadre de cette étude est de donner accès à l’assainissement et à l’épuration à l’ensemble de la population ainsi que la protection des milieux récepteurs, y compris la zone littorale. Le programme se décline en cinq axes majeurs : l’axe stratégique, la planification budgétaire, le perfectionnement des capacités humaines, la gestion des infrastructures, la surveillance de la qualité de l’eau. Ainsi, sur l’aspect portant planification budgétaire, le programme Eau II accompagnera le secteur dans l’élaboration d’un cadre de dépenses à moyen terme de manière à gérer les finances d’une façon rationnelle. Il y a aussi la modernisation du système de planification de manière à suivre le projet depuis le début jusqu’à à sa réception. Il a été également développé des outils pour la rationalisation financière et la maîtrise des coûts d’investissement afin d’éviter que le projet soit réévalué. Autre exemple, la gestion des infrastructures de l’assainissement. Il s’agit d’assurer le suivi de la vie du patrimoine d’assainissement. Il sera question d’équiper d’une manière moderne les laboratoire d’assainissement pour mieux suivre la qualité des eaux épurées et des boues destinées à être utilisées en
Pour sa part, le directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement, Aït-Amara, a rassuré que les recommandations issues de cette étude seront établies dans les futurs programmes de financement.
« Maintenant que la vision est là, on doit mobiliser les financements et mettre en œuvre toutes cette stratégie sur le terrain en fonction des priorités qui vont été définies. La première est de prendre en charge les eaux usées et d’éviter qu’il y ait pollution et rejet de ces eaux dans les milieux naturels », a-t-il souligné. L’Algérie est signataire de la convention de Barcelone qui interdit la pollution de la mer Méditerranée.
Amokrane H.