Le traitement et la destruction des déchets d’activités de soins est un problème qui se pose avec acuité pour la communauté médicale de la wilaya de Tipasa, notamment pour les praticiens privés exerçant dans les laboratoires, cabinets médicaux et pharmacies, pour ne citer que ceux-là.
L’origine du problème réside en premier lieu dans la nature de ces déchets considérés, à juste titre, comme spéciaux, donc non inclus dans le processus de collecte de transport et de traitement des ordures ménagères pris en charge dans les schémas directeurs de gestion des déchets ménagers. Aussi, la communauté en question bute-t-elle, comme c’est le cas dans les autres régions du pays, sur un autre obstacle, celui de l’insuffisance des moyens, à l’instar des incinérateurs pour détruire les déchets de soins.
« Dieu merci, les pharmaciens d’officines font preuve de conscience professionnelle. Imaginez un instant que les médicaments périmés encore en stock soient traités n’importe comment. C’est le désastre assuré et pour l’environnement et pour la santé publique. Alors, à défaut de moyens, on essaye tant bien que mal de trouver des palliatifs en attendant que le problème des déchets médicaux soit pris en charge », confie un pharmacien de la wilaya de Tipasa qui a requis l’anonymat, sans souffler mot sur le sort réservé aux médicaments périmés.
« Chacun procède à sa façon. L’essentiel est que leur traitement ne soit pas nuisible à la santé publique et à l’environnement », dit-il de dire. En attendant de trouver une solution définitive, certains pharmaciens s’efforcent de stocker leurs produits périmés dans des endroits sécurisés. « Fort heureusement, le quota des médicaments dépassant la date de péremption n’est pas important, donc gérable à notre niveau. Mais jusqu’à quand ? », se demande un autre praticien. A cette interrogation, le Dr Amokrane, le directeur de la santé et de la population (DSP) de Tipasa, apporte une réponse claire. « Actuellement, on a mis en place deux banaliseurs pour déchets hospitaliers dans la wilaya de Tipasa.
L’un dans l’établissement public hospitalier (EPH) de Hadjout et l’autre à Fouka. Il reste encore à installer quatre appareils de même type à travers toutes les régions de la wilaya. Et cela doit intervenir dans le programme 2012-2013, c’est-à-dire bientôt », annonce-t-il. Selon le même responsable, les banaliseurs sont des appareils qui remplaceront les incinérateurs. « Les banaliseurs prennent en charge le traitement des déchets d’activités de soins à risque infectieux (DARSI) ainsi que les déchets anatomiques.
L’avantage de ces machines est qu’elles transforment ces déchets spéciaux en des déchets ordinaires (ménagers) selon un système de vapeur. Aussi, avec les banaliseurs, il n’y a absolument aucun risque de pollution que ce soit pour le citoyen ou pour l’environnement. C’est vous dire leur efficacité », explique-t-il. Selon lui, le problème de traitement des déchets médicaux ne se posera plus à Tipasa une fois que les six machines deviendront fonctionnelles.
« Les banaliseurs prendront en charge tous les déchets médicaux des structures de santé de notre wilaya. Aussi, pour les établissements privés, notamment les cliniques, les laboratoires, les cabinets dentaires, médicaux et officines pourront-ils bénéficier de ce type de traitement dans le cadre de conventions comme le stipule la loi », souligne-t-il.
Amirouche Lebbal