La firme autrichienne Va Tech Wabag, déjà présente en Algérie depuis des années, espère décrocher plus de contrats dans le domaine du traitement de l’eau car elle table sur le transfert de technologie avant tout, a souligné hier à Alger son PDG, Erik Gothlin.
C’est lors d’une conférence de presse animée au siège de l’ambassade d’Autriche, que M. Gotlin a signalé que « depuis deux ans, sa société n’a pas eu de contrats en Algérie », où la problématique de l’eau reste centrale. Le PDG Va Tech Wabag s’est interrogé sur les raisons du recul du nombre de contrats. «Wabag réalise de bonnes études techniques et connaît bien les prix au niveau du marché algérien. Donc, il n’y a pas de raison pour que nous ne soyons pas retenus lors des appels d’offres dans les marchés publics», estime-t-il. Réponse du représentant du ministère des Ressources en eaux, Mokrane Benaïssa : «Le code des marchés publics qui vient d’être révisé est à l’origine de ce recul ainsi que la discrétion des Autrichiens». Mais, il a rassuré les partenaires autrichiens qu’à l’avenir les choses vont changer car la qualité et l’efficacité des investissements seront mises en avant d’autant que le plan de charges dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 est important dans le domaine. Six projets de stations sont programmés dans la plaine sétifienne pour une capacité de 400 millions m3.
M. Benaïssa a rappelé aussi qu’il «existe des entreprises privées algériennes avec des capacités en matière de génie civil et le traitement des eaux aptes à réaliser de tels projets d’autant que la réglementation en vigueur leur octroie 15% de préférence nationale dans chaque marché public». La société, créée en 1924, est en charge de 6 000 installations dans le monde. Elle est détentrice de 250 brevets d’invention. Sa filiale algérienne créée en 2003 est une association de Wabag Autriche et Wabag Allemagne. Cette Sarl fait travailler 300 personnes dans le domaine de l’assainissement de l’eau : traitement de l’eau potable, des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer.
Son PDG a assuré que la société favorise la main-d’œuvre algérienne et forme des compétences locales qu’elle expatrie même en Iran et en Arabie Saoudite. Sa stratégie consiste en une présence de deux ans sur toute nouvelle station pour procéder au transfert de technologie grâce à des formations. Interrogé sur la formule en matière d’investissement, Erik Gothlin dira : «Nous allons trouver un moyen et voir si nous allons investir dans l’actuelle Wabag Algérie ou créer une joint-venture». A cet effet, il a fait savoir que sa firme compte créer encore une vingtaine de stations. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés entre 300 et 400 millions d’euros par an avec une prédominance des exportations algériennes de pétrole, a indiqué Ulrike Straka, conseillère commerciale auprès de l’ambassade d’Autriche. Les investissements d’une dizaine de sociétés présentes en Algérie, dont trois bureaux d’études de ce pays, tournent autour de 100 millions d’euros.
Les créneaux investis sont l’agroalimentaire, les infrastructures ferroviaires, le pharmaceutique, la construction et le coffrage, l’hydraulique, l’environnement et les services. Les secteurs d’investissement à l’avenir sont entre autres l’agriculture et l’engineering.