Traité d’interdiction des essais nucléaires L’Algérie appelle les «puissances» à s’acquitter de leur obligation…

Traité d’interdiction des essais nucléaires L’Algérie appelle les «puissances» à s’acquitter de leur obligation…

Le ministre des Affaires étrangères a appelé les pays qui n’ont pas encore signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) de s’acquitter de leur obligation.

Intervenant à la 7e conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du TICE, tenue dans le cadre de la 66e Assemblée générale de l’ONU, le chef de la diplomatie algérienne a lancé cet appel en soulignant la responsabilité toute particulière des neuf pays dont la ratification est nécessaire à la mise en œuvre du Traité et celle encore plus spécifique des puissances détentrices de l’arme nucléaire. Il s’agit des Etats-Unis, d’Israël, de l’Indonésie, d’Iran, de l’Egypte et de la Chine qui ont signé mais pas ratifié et du Pakistan, de l’Inde et de la Corée du Nord qui n’ont ni signé ni ratifié ledit traité.

Jusqu’à maintenant, il y a 182 pays signataires et 155 ratifications. Pour lui, l’universalité de cet instrument et le parachèvement de l’édification de l’Organisation d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) se retrouvent toujours bloqués. Dans ce sens, Mourad Medelci a émis des craintes que cette situation de blocage du processus de ratification pourrait bien constituer une source de préoccupation pour la communauté internationale, dans le cas où le régime de vérification était empêché de remplir ses fonctions en l’absence de l’organe justifiant son existence. Le ministre a soutenu que ’’l’Algérie, qui porte encore les stigmates humaines et environnementales des essais nucléaires effectués sur son territoire par la puissance coloniale, apprécie à sa juste valeur la place de ce Traité dans l’architecture institutionnelle du désarmement et de la non-prolifération nucléaires’’.

’’C’est pourquoi l’Algérie, en tant que pays ayant déjà ratifié le TICE, ne peut que soutenir et encourager les efforts visant à donner au Traité une existence formelle et effective’’, a-t-il expliqué. Et de rappeler l’appel lancé par les participants au 2e colloque international d’Alger en 2010, sur les conséquences des explosions nucléaires au Sahara algérien, pour l’organisation sous l’égide de l’ONU d’une conférence internationale pour la prise en charge des sites d’essais nucléaires dans le monde et pour proclamer la période 2012-2021 comme ’’Décennie internationale pour le nettoyage, la réhabilitation et le développement durable des régions affectées par les essais nucléaires dans le monde’’. Rappelant, par ailleurs, l’entrée en vigueur depuis 2010 du Traité de Pelindaba qui fait de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires, Medelci a considéré qu’il était important que le secrétariat technique du TICE accompagne les organes naissants de ce Traité en vue d’élargir les capacités de l’Afrique à bénéficier des applications civiles du système de vérification.

L’Algérie préside le G77

L’Algérie a été élue vendredi à New York pour assurer la présidence du Groupe des 77 et la Chine pour l’année 2012, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, en marge des travaux de l’AG de l’ONU.

Dès à présent, l’Algérie « s’attelle à prendre toutes les dispositions utiles pour être pleinement en mesure, dès la prise de fonctions, d’assurer la conduite de l’action du groupe dans les meilleures conditions de continuité et d’efficacité », a déclaré Mourad Medelci. En janvier prochain, à l’occasion de la cérémonie de passation de la présidence de la part de l’Argentine, l’Algérie présentera un programme de travail pour la durée de son mandat, a ajouté le ministre. Pour l’élaboration de ce programme qu’elle veut à la fois « cohérent, substantiel et pragmatique », l’Algérie va mener des consultations avec un certain nombre de pays du groupe et faire en sorte que la présidence algérienne soit similaire aux deux présidences qu’elles avait déjà assurées auparavant (en 1982 et en 1994) où, à chaque fois, « la présidence algérienne a été assurée avec la réalisation de plusieurs avancées ». Outre les questions économiques et financières ainsi que celles liées au développement, le programme de l’Algérie portera également sur le dossier de la réforme de l’ONU où « la coordination entre les pays du G77 peut être non seulement utile mais aussi déterminante pour le futur de ces réformes » de l’ONU.

Pour rappel, lors du sommet de l’Union africaine tenu à Malabo en juin dernier, l’Afrique a choisi l’Algérie comme son candidat pour assumer cette responsabilité. A rappeler que la première rencontre d’importance du G77 a eu lieu à Alger en 1973, où fut adoptée la Charte d’Alger et où les bases de structures institutionnelles permanentes furent posées. Le G77 aux Nations unies est une coalition de pays en développement, conçue pour promouvoir les intérêts économiques collectifs de ses membres et créer une capacité de négociation accrue aux Nations unies. Comptant actuellement 131 pays membres, ce groupe fut fondé le 15 juin 1964 par la Déclaration commune des 77 pays à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Médelci souligne ses priorités

Intervenant lors de la 35e réunion ministérielle annuelle du G77 et la Chine tenue dans le cadre de la 66e AG de l’ONU, le ministre des AE a relevé que les développements récents sur la scène économique mondiale illustrent « l’incapacité avérée des institutions et mécanismes existants, à prévenir les crises économiques et financières ou en assurer un traitement efficace et durable ».

Mourad Medelci a préconisé que le traitement de la crise financière internationale ne doit pas se faire au détriment de l’aide publique au développement, qui continue à revêtir une importance critique pour beaucoup de pays membres du G77. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a observé que la participation équitable des pays membres du G77 continue à être entravée par l’impasse prolongée du cycle de Doha et la persistance des barrières « qui portent préjudice aux intérêts des producteurs et exportateurs de ce groupe de pays avec des effets parfois dramatiques, notamment sur le secteur agricole ». Il a aussi considéré que le piétinement des négociations sur le climat était « préoccupant » pour les pays du G77 qui subissent le plus durement les effets des changements climatiques et sont les plus menacés par la persistance de l’impasse actuelle.

Abordant l’état de mise en œuvre des engagements consignés, il y a onze ans, dans la Déclaration du millénaire et, notamment, du degré de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Medelci a regretté que les résultats soient « modestes ». Ce qui souligne, a-t-il dit, l’importance de la lutte contre la pauvreté et la faim et pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Ce faisant, le ministre des Affaires étrangères a insisté pour que l’aide sectorielle ciblée ainsi que la promotion des investissements créateurs d’emplois continuent à retenir l’attention du groupe pour réaliser des progrès significatifs à l’horizon 2015. Dans ce sens, il a soutenu que ces efforts doivent s’inscrire dans la démarche plus globale de développement durable, celle-là même que le G77 s’emploie à promouvoir dans le cadre des travaux préparatoires de la 13e CNUCED qui se tiendra en avril 2012 et du Sommet Rio+20, en juin de la même année. Pour Mourad Medelci, le potentiel considérable que recèlent l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie et les performances économiques appréciables qu’elles ont réalisées ces dernières années, en font « des pôles de croissance susceptibles de contribuer à une reprise soutenue et durable de l’économie mondiale ».

Il s’entretient avec plusieurs de ses homologues

Le ministre des Affaires étrangères s’est entretenu, vendredi à New-York, avec son homologue britannique, William Hague, et le ministre d’Etat britannique, Lork Howell, ainsi que les ministres des Affaires étrangères d’Argentine, Hector Timermann, et de Lituanie, Audranius Azubalis. Mourad Medelci a, également, eu des entretiens avec son homologue portugais,Paulo Portas, durant lesquels ils ont évoqué essentiellement les relations bilatérales dans la perspective de la visite que va effectuer M. Portas à Alger, ainsi que les différents mécanismes de coopération et de consultations au niveau méditerranéen dans le cadre des 5+5. Ces rencontres ont eu lieu en marge des travaux de la 66e Assemblée générale de l’ONU. Par ailleurs, le ministre des AE a pris part à la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères arabes et des pays du Pacifique.

Par : M.C