Les crashs d’avion sont souvent meurtriers
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Il s’agit de l’un des plus tragiques accidents de l’aviation en Algérie. Un avion de transport militaire de type Hercule C-130, relevant des forces aériennes algériennes, en provenance de Tamanrasset à destination de Constantine et transitant par Ouargla, s’est écrasé hier, vers midi, alors qu’il survolait le mont Fortas sis à Aïn Mlila, wilaya de Oum El Bouaghi. «Une personne a survécu au crash de l’avion militaire de type Hercule C-130, survenu hier sur le mont Fertas (Oum El Bouaghi, 500 km à l’est d’Alger), tandis que 77 personnes ont trouvé la mort», a indiqué le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. La nouvelle qui a fait le tour du monde a mis les Algériens sous le choc. L’avion transportait «74 passagers en plus des 4 membres de l’équipage», a précisé la même source, soulignant que les opérations de recherche et de secours «se poursuivaient encore» en milieu d’après-midi. «Les conditions météorologiques très défavorables et l’orage accompagné de chutes de neige qui prévalaient dans la région seraient à l’origine de ce crash», a expliqué le communiqué. Le site, Tout sur la défense du Maghreb, reprenant des sources militaires, a confirmé que la tour de contrôle de l’aéroport de Constantine a perdu le contact avec un Hercule C-130 de l’armée de l’air en approche de la piste N° 34.
«La communication entre la tour de contrôle et l’appareil s’est interrompue brusquement au moment où l’avion amorçait son atterrissage sur l’aéroport Mohamed-Boudiaf de Constantine», selon les premiers éléments d’information sur ce crash. A la suite de cet accident, «le plan de recherche et de sauvetage a aussitôt été déclenché et les unités de secours, relevant de l’Armée nationale populaire (ANP) et de la Protection civile se sont déplacées sur les lieux pour apporter les premiers secours», a ajouté la même source. Une commission d’enquête a été créée et dépêchée sur les lieux pour déterminer les causes et les circonstances exactes de ce tragique accident, a précisé le MDN. Le général de corps d’armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, se déplacera sur les lieux pour s’enquérir des circonstances de l’accident, a indiqué le communiqué. «L’opération de recherche et de sauvetage se poursuit et de plus amples détails seront communiqués dès que de nouvelles informations seront disponibles», a conclu le communiqué.
Une cellule de crise, présidée par le commandant Air de la 5ème RM, le général Saïd Mammeri, a été mise en place aussitôt après l’annonce de l’accident. Les hôpitaux de Constantine ont été mis en alerte maximale. Le plan de recherche et de sauvetage a été déclenché pour retrouver d’éventuels survivants. Les causes de la catastrophe ne sont pas connues. Nos sources précisent que, «le commandant de bord s’appelait Benbouzid et le copilote Djeghbal». Les médias audiovisuels, locaux et nationaux et même internationaux, ont fait la une de leurs titres de cette terrible nouvelle. C’est un fait rarissime en Algérie.
L’on apprend par des sources crédibles qu’une commission d’enquête qui sera appelée à se déplacer sur les lieux va être installée par le ministère des Transports et seule la boîte noire déterminera les circonstances exactes de cette catastrophe! On apprend également qu’une équipe du constructeur américain se déplacera sur place en vue de mener son enquête. Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à un crash d’avion militaire même si cela est extrêmement rare. En novembre 2012, un bimoteur de l’ANP, de type CASA C-295, transportant une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d’Algérie a crashé près de la commune de Trélans (Lozère) en France.L’appareil s’est écrasé avec à son bord cinq militaires et un représentant de la Banque d’Algérie. En décembre de la même année, deux avions militaires se seraient écrasés dans la wilaya de Tlemcen. Le crash est survenu dans la commune de Aïn Nehala, nord-est de la wilaya de Tlemcen, suite à la collision en plein vol des deux appareils. Les deux avions militaires qui seraient de type Mig, auraient décollé de la base aérienne de Tafraoui (Oran). Il convient de noter que c’est le troisième Hercule C-130 de l’Armée de l’air algérienne qui est perdu. Cependant, le plus tragique accident reste le crash qui a eu lieu le 6 mars 2003 à Tamanrasset, ayant occasionné 102 morts. Ce fut un tombeau à ciel ouvert. A cette date, un avion, de type Boeing 737-200, d’Air Algérie, en partance pour Alger depuis la wilaya de Tamanrasset, s’est écrasé et le vol AH 6289 n’atteindra pas sa destination. Le même drame se répète aujourd’hui.
La sécurité aérienne sera-t-elle remise en cause? S’agit-il réellement d’un accident dû à l’humeur de la nature? Ou d’une défaillance humaine? Dans quelles circonstances le contact entre le pilote et la tour de contrôle a-t-il été rompu? Pour le moment, chacun y va avec sa propre version en attendant les résultats de l’enquête!