Si le contenant n’a pas subi de modification particulière à signaler, le contenu, en revanche, a perdu de sa légendaire saveur et de sa valeur nutritive habituelle.
Le consommateur algérien continue à boire du lait non conforme aux normes universelles requises. Le produit mis sur le marché ne répond plus aux standards nationaux en matière de qualité et de dosage. Ces dernières années, d’aucuns relèvent le goût inaccoutumé du lait en sachet vendu par certaines épiceries. Si le contenant n’a pas subi de modification particulière à signaler, le contenu, en revanche, a perdu de sa légendaire saveur et de sa valeur nutritive habituelle. La légèreté récusable à laquelle l’ont réduit certains transformateurs indélicats a pris le dessus sur la densité et la succulence dont il jouissait d’antan.
C’est le cas de pas moins de 38 laiteries recensées à travers le territoire national qui n’appliquent plus les règles dictées par les instances internationales en termes de santé, pour la production du lait. Ces producteurs ont été débusqués par les services de contrôle et autres inspections relevant du ministère du Commerce à l’issue des enquêtes menées sur 129 unités de transformation pendant les mois de mars, avril et mai derniers. Ils n’ont pas respecté la dose de poudre nécessaire estimée à 110 grammes/litre de lait.
Les quantités utilisées sont souvent inférieures à ce seuil. Ces opérateurs font usage également d’une poudre dont la quantité de protéines, indispensable dans la fabrication de lait, a été réduite de moitié, soit de 34 g à 17 g.
Poudre : 5 importateurs débusqués et 64 tonnes retirées du marché
Pis, la poudre de lait importée n’a pas échappé à cet acte illicite. Cinq importateurs ont introduit, selon le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes, Abdelhamid Boukahnoune, une poudre de lait à la composition douteuse. Plus de 64 tonnes ont été de ce fait retirées du marché car ses composants ont été jugés, après analyses au laboratoire, non conformes aux normes. Ces examens ont révélé que les matières grasses que contient cette poudre sont d’origine végétale au lieu d’être animale.
Les fournisseurs utilisent ainsi leur technologie pour extirper de cette poudre les matières grasses animales et les remplacer par celles végétales, considérées moins chères ! Cette matière première a été utilisée, selon M. Boukahnoune qui a animé hier une conférence de presse au siège du ministère du Commerce, par au moins trois laiteries. Cet artifice a été donc dénoncé puis mentionné dans un procès-verbal établi par les agents de tutelle et les auteurs poursuivis en justice. Cette opération fait partie, indique le DG, du programme de contrôle lancé il y a près de 6 mois par le ministère en prévision du mois de Ramadhan. Le bilan de ce semestre fait part de plus de 500 000 interventions effectuées et qui ont permis d’enregistrer 80 000 infractions aux pratiques commerciales. L’absence de facturation dans les transactions a engendré un montant de 20 milliards de DA. La marchandise totale saisie pour non-conformité aux normes et jugée mauvaise à la consommation est d’une valeur de 300 millions de DA.
Tous ces manquements à la réglementation et autres irrégularités telles que l’absence de registre du commerce… ont donné lieu à la fermeture de quelque 5 000 locaux. Cela étant, le ministère du Commerce suit de près l’évolution du marché à la veille du mois sacré. Aït Abderrahmane Abdelaziz, DG de la régulation et de l’organisation des activités commerciales au ministère, présent, lui aussi, à cette rencontre, avoue que tous les produits de large consommation, y compris ceux qui sont trop demandés pour le Ramadhan sont disponibles en quantités plus que suffisantes.
6 000 tonnes de viande bovine importées
Autant de quantités de viandes rouges qui seront mises sur le marché pour le mois de Ramadhan dans le but d’atténuer un tant soit peu la hausse des prix engendrée par une demande forte en ce produit durant ce mois. D’ores et déjà, force est de constater que les tarifs des viandes blanches et rouges ont pris une courbe ascendante. Un phénomène que tentera de juguler le secteur privé représenté par l’entreprise Inalca qui a prévu d’importer entre 10 000 et 12 000 tonnes de viande congelée. L’Anivep a, elle aussi, constitué des stocks à partir des importations de viande bovine congelée en provenance du Brésil, de la Nouvelle-Zélande et de l’Inde. Abordant le poids du marché informel, l’intervenant a précisé que sur les 1 368 espaces illicites signalés, il en a été éradiqué 791. Plus de 534 marchés de proximité nouveaux sont, affirme-t-il, en cours de construction. Avec Batimétal, un programme de 327 marchés a été arrêté pour l’année 2013, qui devaient être réceptionnés avant le mois de Ramadhan. Cette société a accusé un retard à cause de manque d’assiettes de terrain.
B K