Un réseau international de trafic de véhicules volés a été démantelé, a annoncé ce mardi 27 mai 2025 le parquet de Marseille. L’organisation criminelle, active depuis plusieurs années, utilisait le port de Marseille-Fos comme plateforme logistique pour expédier des voitures volées vers l’Algérie, avec l’aide de certains employés sur place.
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Selon le procureur de la République de Marseille, les malfaiteurs ciblaient en priorité des voitures louées à l’étranger. Avant même que ces véhicules ne soient signalés comme volés dans les fichiers de la police française, les trafiquants avaient le temps de les faire entrer en France, de les maquiller, d’obtenir des immatriculations provisoires, puis de les faire embarquer vers l’Afrique du Nord. Cette manœuvre, bien rodée, a perduré près de quatre ans.
Des complicités internes au port
L’enquête a permis de révéler l’ampleur de ce trafic : environ vingt véhicules étaient détournés chaque mois, générant un préjudice estimé à près de 30 millions d’euros. Le fonctionnement de cette filière reposait en partie sur la complicité d’employés travaillant sur le port de Marseille-Fos.
D’après le parquet, certains d’entre eux occupaient même des postes à haute responsabilité. Moyennant rémunération, ils facilitaient l’entrée des voitures dans l’enceinte portuaire et mettaient à disposition des hangars permettant de dissimuler les opérations de maquillage des véhicules.
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Dix personnes mises en examen à Marseille
Le 22 mai, dix personnes soupçonnées d’appartenir à ce réseau ont été interpellées. À l’issue de leur garde à vue, elles ont été mises en examen pour recel de vol en bande organisée, blanchiment et usage de faux. Cinq d’entre elles ont été placées en détention provisoire, les autres placées sous contrôle judiciaire.
Contacté par l’AFP, le parquet n’a pas souhaité apporter de précisions supplémentaires. Les complices internes seraient d’autre part des employés d’une entreprise privée chargée de la gestion d’un terminal roulier vers l’Afrique du Nord.
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Ce coup de filet met en lumière les failles de sécurité dans les infrastructures portuaires françaises et les risques que représentent les complicités internes dans les réseaux de criminalité organisée. L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuels autres membres du réseau et de retracer l’ensemble des circuits de blanchiment associés à ce trafic.