Trafic de visas schengen,Un vaste réseau démantelé à Alger

Trafic de visas schengen,Un vaste réseau démantelé à Alger

Un important réseau composé d’une vingtaine de personnes, spécialisé dans le trafic de visa Schengen a été démantelé par les services de sécurité, a-t-on appris de source sûre. Les mis en cause ont été déférés il y a quelques jours devant la justice, et leur procès devrait se tenir à la cour d’Alger.

Le réseau en question, dont les ramifications s’étendent dans plusieurs wilayas du Centre, dont Tizi- Ouzou et Béjaïa, ciblaient des personnes à la recherche du fameux «sésame» pour le leur vendre contre près de cent millions de centimes. Selon notre source, les services consulaires d’Espagne avaient découvert de faux documents (attestations de travail, fiches de paie, titres de congé, relevés bancaires, etc.).

Après les investigations policières, le noyau du réseau de trafic a été identifié à la faveur de la filature d’un groupe de courtiers qui s’adonnaient à ses activités de racolage aux abords du consulat d’Espagne. Ce réseau suscitait un grand intérêt notamment auprès des jeunes qui n’ont pas eu la «chance d’obtenir le visa en Algérie et qui préfèrent payer le prix fort en argent que de s’aventurer sur une barque de fortune à travers la mer qui peut leur coûter la vie ou la prison». La même source ajoute que «tous les documents étaient faux», avant de préciser que la falsification concernait même la photocopie du passeport au niveau de la case réservée à la fonction du demandeur de visa. L’on saura que le réseau gâtait ses clients auxquels il attribuait des postes de cadre dirigeant à la Sonatrach ou d’hôtesse de l’air et de steward auprès d’Air Algérie. Les fiches de paye établies par les faussaires étaient gonflées, pour être sûres de se voir accorder le visa. Ce n’est pas par hasard que le chef de ce réseau a choisi la Sonatrach et Air Algérie comme employeurs pour ses clients, ces entreprises étant les plus riches d’Algérie et celles qui offrent des salaires faramineux et un travail stable que nul ne quitterait pour s’installer à l’étranger. Notre interlocuteur précisera, d’autre part, que le dossier était transmis par voie postale au consulat d’Espagne où l’on ne relèvera pas de complicité. Il y a quelques années, un réseau international de trafic avait été démantelé dans la région d’Annaba. Ce même réseau avait des ramifications à l’intérieur même de la Tunisie où les personnes concernées se dirigeaient pour récupérer le visa falsifié. Enfin, pour les mis en cause, il est à noter que leur nombre était au départ de trente. Certains avaient bénéficié d’extinction de poursuites lors de l’instruction de l’affaire.

A. B.