Véritable casse-tête pour les services de sécurité, le trafic de monnaie en Algérie constitue l’une des formes de criminalité ayant connu, ces dernières années, une augmentation inquiétante.
Véritable casse-tête pour les services de sécurité, le trafic de monnaie en Algérie constitue l’une des formes de criminalité ayant connu, ces dernières années, une augmentation inquiétante. Nationaux ou ressortissants africains, les faussaires sont de plus en plus présents dans le circuit, et ciblent souvent des personnes dont la situation sociale est précaire.
En 2014, les statistiques des services de la Gendarmerie nationale ont fait état du traitement de 84 affaires pour 163 arrestations, et surtout la saisie de quelque 2.300 fausses coupures en monnaie nationale et une trentaine de coupures en euro. De leur côté, et uniquement durant le 1er trimestre de l’année 2015, les éléments de la Sûreté nationale ont eu à traiter 167 affaires et à saisir 27.588 fausse coupures de monnaie nationale de différents types, pour un montant total de 2,5 milliards de centimes, en sus de 550 euros, 800 dollars et 10.000 dinars tunisiens.
Au final, une centaine de personnes ont été déférées devant la justice. La dernière affaire en date remonte à quelques jours seulement à Mostaganem, où la GN a récupéré la bagatelle de 110 millions de centimes en fausses coupures de 1.000 DA.
L’affaire a éclaté lorsque des informations faisant état d’agissements criminels d’une bande de trois malfaiteurs spécialisée dans le trafic de monnaie sont parvenues à la brigade de la Gendarmerie nationale d’Achaâcha. L’enquête a démontré que ce réseau de faussaires, parmi lesquels figure une femme de 22 ans, étend ses activités à plusieurs wilayas de l’Ouest, à partir de Chlef vers les communes de Sidi Lakhdar et Achaâcha.
L’exploitation des informations par les gendarmes a abouti à la mise en place d’un dispositif spécial pour piéger les faussaires qui tentaient, à bord d’un véhicule de tourisme immatriculé dans la wilaya de Chlef, de faire circuler la fausse monnaie dans plusieurs commune de la région.
L’opération menée avec brio a permis d’intercepter le dit véhicule, et, malgré leur tentative de prendre la fuite, les mis en cause seront neutralisés suite à l’intervention prompte et rapide des gendarmes. La fouille de la voiture a abouti à la découverte des 1.100 fausses coupures de 1.000 DA dissimulées dans un sac en plastique, minutieusement caché sous le siège conducteur.
Cette affaire vient s’ajouter à celle enregistrée à Sidi Bel-Abbès durant l’Aïd-el-Fitr, où les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya ont réussi à démanteler un réseau composé de six faussaires s’adonnant au trafic de monnaie, et plus particulièrement aux coupures de 1.000 DA. Agissant sur renseignements, les policiers sont parvenus à piéger les mis en cause, avant de procéder à leur arrestation et à la saisie d’une somme de près de 12 millions de centimes en monnaie nationale. Au passage, on note la récupération d’un lot de matériel informatique qui a servi à la confection des faux billets.
Il est à rappeler par ailleurs le démantèlement, il y a quelques semaines, à Chlef, d’une autre bande spécialisée toujours dans le trafic de monnaie, composée de quatre faussaires, dont une étudiante de 23 ans. L’affaire a été traitée par les gendarmes de la section de recherches qui ont saisi 117 faux billets de banque en coupures de 200 DA, 500 DA, 1.000 DA et 2.000 DA, ainsi que du matériel informatique.
Deux des mis en cause, un homme de 24 ans et l’étudiante, ont été arrêtés, lors d’un point de contrôle établi sur la RN11, reliant Tipasa à Chlef, à l’entrée de Beni Haoua, alors qu’ils circulaient à bord d’une Renault Clio.
Poursuivant leurs investigations, et en vertu d’une autorisation d’extension de compétence, les gendarmes ont interpellé deux autres acolytes, un agent de sécurité au port de pêche, âgé de 27 ans, et un pêcheur de 26 ans, et saisi dans leur domicile, à Bou-Ismaïl (Tipasa), un lot de matériel servant à la fabrication de la fausse monnaie, en l’occurrence trois micro-ordinateurs, une imprimante, une unité centrale, deux téléphones portables et la somme de 1,5 million de centimes.
S. A. M.