Les services de police auront toute latitude pour intervenir sans contraintes
Le phénomène a pris des proportions graves ces derniers mois.
Contacté au sujet de cet échange de devises à l’intérieure de l’aéroport, Allache Tahar, le président-directeur général de l’aéroport international d’Alger a affirmé qu’il est sur le point de déposer plainte en vue de faciliter la tache aux services de police qui auront ainsi la latitude d’intervenir sans contrainte et avec la force du droit.: «(…) je vais déposer une plainte ouverte contre ces fléaux. Ainsi, les services concernés, notamment la police, peuvent intervenir à tout moment pour mettre un terme aux infractions.» Le phénomène du trafic de la devise au niveau de l’aéroport international d’Alger prend des proportions graves depuis ces derniers mois. Une situation à laquelle il fallait répondre par des moyens appropriés dont notamment un dépôt de plainte du premier responsable de cette enceinte. Faisant semblant de demander s’il y a un bureau de change pour la devise étrangère, un cambiste nous approche de suite. «Vous voulez changer combien? Je vous fait le change de la devise autant que vous voulez. Peu importe la somme, 1000, 2000 euros ou plus», nous dira un jeune cambiste d’une trentaine d’années qui s’exprimait avec une aisance morale sans reproche, la matinée d’hier, à côté de l’agence BNA à l’intérieur de l’aéroport international Houari-Boumediene Alger. «Je peux vous changer autant que vous voulez à raison de 14.800 DA, contre 100 euros ou en dollars», nous dit-il. Plus avertis que notre jeune cambiste qui guette de loin les voyageurs, on a fait semblant de demander un peu plus à notre pseudo-fournisseur. «Nous sommes commerçants. Nous voulons plus que 2000 euros», lui avons-nous demandé pour lui soutirer plus d’informations. Après un regard furtif, R. D., s’éloigne et nous conseille de voir avec la Banque qui exige des documents à remplir en plus. Guidé par un taxieur de l’aéroport qui connaît la situation à longueur d’année, notre compatriote avoue: «Nous ne comprenons pas pourquoi il y’a une grande mobilisation de la police aujourd’hui exactement et moins de cambistes que les autres jours», avant d’ajouter qu’«on dirait qu’ils savent qu’il y a un journaliste à l’intérieur de l’aéroport pour dénoncer le népotisme et le clientélisme». Il est 12h45, nous croisons par hasard Amar Bekhouche, ancien journaliste de la Télévision nationale, qui accepta volontiers de témoigner. «Je suis intrigué de voir le guichet de change devise de la banque (BNA), fermé au milieu de la journée et dans un établissement aussi important que l’aéroport international qui accueille des voyageurs à tout moment», dit-il. Au moment même où nous échangions des discussions sur le sujet, le guichet reste fermé. M.Bekhouche avance encore des témoignages plus pertinents.