La brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire de la wilaya de Annaba a frappé un grand coup dans le monde du braconnage du corail. Il faut aussi dire que ce n’est pas la première prise opérée par cette brigade spécialisée dans la lutte contre le crime urbain organisé. Dirigés par le Commissaire Loucif Mohamed Nacer, ses éléments ont réussi vendredi passé vers 18 heures à surprendre deux individus en train de charger des bouteilles d’air comprimé à l’aide d’un compresseur. Le gardien ayant été arrêté sur place, a été rejoint par la suite par deux complices grâce à la rapidité d’action des policiers. Sur les bords de l’Oued Seybouse, à proximité de l’Allélick, une véritable caverne d’Ali Baba est mise à nue. C’est ainsi que 24 bouteilles à air comprimé (oxygène) ont été saisies ainsi qu’un important lot de tenues de plongée, de détendeurs, de gilets, piolets, des poignards dans leurs étuis et 2 compresseurs de modèles différents. Les matériels saisis ont été évalués à 900 000DA. Les trois individus ont été présentés au Parquet d’El Hadjar d’où ils ont obtenu leur liberté. Les braconniers du corail ne se gênent pas pour s’enrichir sur le dos du patrimoine maritime du pays. Toutes les nuits des dizaines de barques dont les occupants sont des plongeurs parfois formés sur le tas, raclent le fond de la mer. Ils sont munis de matériels sophistiqués. Les côtes qui s’étendent de la Cité Seybouse jusqu’à la frontière tunisienne sont un domaine maritime largement fréquenté par ces braconniers. Ne soyez pas étonnés de voir d’anciens désœuvrés rouler en carrosses. Les belles voitures qui circulent conduites par des jeunes à la mine patibulaire sont le produit de ce pillage systématique de ce polype qui existe en profusion sous les eaux de la Méditerranée. Le temps des croix Saint André qui détruisait plus qu’on ne ramassait de corail est bien révolu. Maintenant on plonge et au risque d’y laisser la peau, car le gain est très important. On peut devenir archi millionnaire en une seule plongée. Les éléments de la protection civile, plongeurs confirmés nous ont affirmé ne jamais dépasser les 30 mètres de profondeurs !!! Par contre, les braconniers se permettent des descentes à plus de 60 mètres, attirés par les falaises où se trouvent les arbustes qui n’ont jamais été touchés par « El Kerkara ». Les morts par noyade, parce que n’ayant pas respecté les différents paliers de remontée, sont abandonnés par leurs compagnons sur le sable en toute discrétion. Beaucoup de jeunes sont morts à la suite d’absorption d’azote, les poumons implosés à la suite de la grande pression de l’eau. D’autres ont succombé à l’ivresse des profondeurs.
