Trafic de céréales vers le Maroc, Blé dur et tendre contre cheptel malade

Trafic de céréales vers le Maroc, Blé dur et tendre contre cheptel malade

frontiere-algerie-maroc.jpgLa forte production de céréales cette année est confrontée dans la wilaya de Tlemcen à un manque flagrant d’aires de stockage. Cette situation a généré le ras-le-bol des agriculteurs, contraints d’attendre des heures pour livrer leur production aux coopératives des CCLS dont les capacités se sont avérées insuffisantes par rapport à la production d’un mois de campagne moisson-battage.

Plus de 500 000 quintaux de céréales dont 270 000 q d’orge ont été récoltés, et il est attendu, selon les prévisions de la direction des services agricoles, la récolte de plus d’un million de quintaux. Face à ces insuffisances, les spéculateurs ont fait leur apparition dans la région frontalière de Maghnia et rachètent au prix fort la production des agriculteurs pour l’écouler ensuite sur le marché de la contrebande vers le Maroc.

Les agriculteurs qui ont déjà saisi les autorités locales de la wilaya, la direction des services agricoles et le ministre de l’Agriculture, indiquent que «le trafic des céréales vers le Maroc a pris des proportions des plus inquiétantes car il touche un produit stratégique. Malgré les mises en garde adressées à tous les responsables du secteur de l’agriculture, rien n’a été fait sur le terrain pour mettre un terme à ce trafic qui porte aussi atteinte à l’économie nationale».

Par ailleurs, et contrairement à ce qui a été annoncé lors de la réunion des directeurs des CCLS de l’Ouest, les agriculteurs dénoncent le peu de moyens matériels mis à leur disposition, ce qui causé des retards et de grandes superficies sont toujours dans l’attente d’être récoltées avec tous les risques d’incendie en cette période de canicule. L’apparition du cheptel marocain en grand nombre sur les marchés de la wilaya fait craindre le pire pour certains agriculteurs qui tirent la sonnette d’alarme.

«Notre céréale est échangée bel et bien contre un cheptel douteux en provenance du Maroc car on n’est pas assuré de sa vaccination», ont-ils dénoncé, en s’interrogeant sur l’absence de contrôle vétérinaire dans les marchés de la région et dans les abattoirs.

Il semblerait que la région de l’est marocain a connu cette année une forte production de cheptel et les trafiquants ont trouvé encore une fois la parade d’échanger un produit hautement stratégique contre un cheptel peut-être malade qui contaminera nos ovins et mettra en danger la santé des citoyens.

B. Soufi