La quantité d’armes à feu saisies dont la majorité a été récupérée dans les habitacles des véhicules inquiète les autorités.
Des centaines d’armes, dont des fusils de chasse, des PA (pistolets automatiques) et des armes de guerre circulent sur le territoire national. Ces armes sont souvent versées dans les marchés informels et se vendent à des prix exorbitants à des particuliers, notamment les amateurs de la chasse au gibier. Mais pas seulement, puisque des armes non répertoriées, en provenance de la contrebande, donc sans papiers, sont récupérées sur des scènes de crime, comme les braquages, les rixes interfamiliales, interdouars, ou encore inter-villages. Des cas, qualifiés d’“isolés”, sont également constatés par les services de sécurité. Mieux, les saisies de ces armes sont accompagnées de lots de munitions, illégalement acquis, par les propriétaires qui ne jouissent d’aucun justificatif administratif.
Malgré le retour graduel à la normale, les Algériens préfèrent recourir à l’interdit que de solliciter l’autorité administrative afin de posséder légalement une arme et ses munitions à des fins bien définies.
En Algérie, où la lutte contre la criminalité bat son plein, mais aussi où les gangs organisés imposent leur diktat, il ne se passe pas un jour sans que des armes à feu soient saisies sur des individus, que ce soit en flagrant délit, sur la voie publique, dans les domiciles ou encore à l’intérieur des véhicules.
D’Est en Ouest, du Nord au Sud, aucune localité n’est épargnée par ce trafic qui prend une ampleur sans précédent.
Depuis janvier à ce jour, une centaine d’enquêtes a été ouverte par les services de la Gendarmerie nationale. Dimanche dernier, les gendarmes d’Aïn Dheb, agissant sur renseignements, ont interpellé deux personnes au centre-ville à bord d’un véhicule de marque Lada, en possession de 100 cartouches, détenues illégalement. Poursuivant leurs investigations et en vertu d’un mandat de perquisition, les enquêteurs ont saisi dans le domicile de l’un des mis en cause dans la même localité un fusil de chasse avec 300 autres cartouches, 490 capsules et 970 grammes de chevrotine, détenus illégalement. Les investigations se poursuivent pour déterminer la provenance de cette marchandise qui ne constitue que la partie émergée de l’iceberg.
Des détecteurs de métaux et des PA récupérés
Le même jour, agissant sur renseignements, les gendarmes de ladite brigade ont interpellé sur la RN23 reliant Tiaret à Laghouat, dans la circonscription de Naïma, une personne à bord d’un véhicule de marque Renault Laguna, en possession d’un appareil jusqu’ici utilisé par les services de sécurité.
Selon notre source, il s’agit d’un détecteur de métaux. Poursuivant leurs investigations et en vertu d’un mandat de perquisition, les gendarmes enquêteurs ont saisi dans le domicile du mis en cause à Sougueur un fusil de chasse, détenu illégalement. Toujours dans les Hauts-Plateaux, et lors d’une patrouille à Takhmaret (Tiaret), les gendarmes ont interpellé une personne en possession d’un fusil de chasse, détenu illégalement. À Mansourah, dans la wilaya de Ghardaïa, les gendarmes ont interpellé trois personnes à bord d’un véhicule de marque Land Rover, en possession d’un fusil de chasse et 13 cartouches, détenus illégalement.
À Tiaret, les gendarmes de Tousnina ont interpellé une personne et saisi dans son domicile un fusil de chasse de fabrication artisanale détenu illégalement et 5 cartouches, alors que les gendarmes de Béchar ont présenté devant le procureur de la République, près le tribunal local, une personne pour détention illégale d’un fusil de chasse. Elle a été placée sous mandat de dépôt.
Par ailleurs, à Khenchela, lors d’un point de contrôle entre El-Mahmel et Aïn Touila, les gendarmes de la section de sécurité et d’intervention (SSI) ont interpellé une personne, à bord d’un véhicule de marque Peugeot 504, en possession d’un fusil de chasse, détenu illégalement.
Toujours à Khenchela, les mêmes services ont interpellé à M’toussa, au lieudit Ouled-Feriha, deux personnes à bord d’un véhicule de marque Harber, en possession d’un fusil de chasse avec sept cartouches de calibre
12, détenus illégalement. À Jijel, plus exactement à Kaous, les gendarmes ont récupéré un fusil de chasse avec deux cartouches, abandonné dans un bois par un individu qui a pris la fuite à la vue des éléments du dispositif.
En outre, à Mila, un citoyen a contacté téléphoniquement les gendarmes d’Aïn Beïda Harriche, pour les aviser avoir découvert un PA de marque Saint-Étienne avec 14 cartouches, dissimulé dans la décharge publique de Oued Oum Cherk. L’arme avec la munition ont été récupérées et une enquête a été ouverte. À Aïn El-Berda (Annaba), les gendarmes ont interpellé 2 hommes avec une femme à l’intérieur d’une habitation à la commune de Chorfa et saisi 4 cartouches, alors qu’à Meskiana (Oum El-Bouaghi), les mêmes services, en vertu d’une extension de compétence, ont interpellé une personne et saisi dans son domicile, à Dhalaâ, un fusil de chasse avec 7 cartouches.
Repères :
De janvier à ce jour, plus de 120 fusils de chasse et plus de 10 PA ont été récupérés.
Au moins 250 bombes lacrymogènes ont été saisies durant la même période.
Les gendarmes ont procédé à l’arrestation de plus de 150 individus incriminés dans le trafic d’armes et de munitions.
Aux frontières terrestres, plus de 30 fusils à lunettes et des jumelles (armes de guerre) ont été saisis par les GGF. Ces armes provenaient d’un réseau établi entre la Tunisie et la Libye.
La plupart des armes récupérées ont été découvertes à l’intérieur des véhicules des mis en cause.
F B