Les contrôleurs aériens n’écartent pas le retour à l’application de la mesure de régulation du trafic aérien après les élections législatives du 10 mai prochain. La tendance en faveur de cette option est très forte au sein de la corporation des contrôleurs qui tiennent à «utiliser tous les moyens pour arracher leurs droits socioprofessionnels».
Une rencontre des cadres syndicaux des 36 aéroports algériens se tiendra le 8 mai prochain pour décider de la suite à donner au mouvement déclenché depuis quelques semaines. «Le mouvement coïncide avec la tenue des élections législatives.
C’est pour cela que les cadres syndicaux ont décidé de patienter et de temporiser en vue de reprendre leur action après les élections législatives. Nous ne voulons, en aucun cas, perturber le scrutin», diront les cadres du Syndicat national autonomes des contrôleurs aériens (SNPCA).
La rencontre du 8 mai sera également consacrée à informer les membres de la corporation des résultats de la dernière réunion tenue mercredi dernier avec le directeur général de l’Etablissement national de navigation aérienne (Enna). Cette réunion s’est soldée par «l’engagement personnel et officiel du DG d’appliquer les décisions de justice visant l’intégration du syndicaliste M. Farid Bentouati, responsable de vacation à l’aéroport d’Oran,
à son poste après un licenciement illégal depuis deux ans», affirment les syndicalistes, estimant que cela est «un acquis important» pour toute la corporation dans la mesure où cette décision constitue la condition préliminaire imposée par le syndicat. Le premier responsable de l’Enna s’est également engagé à prendre des mesures pour doter la corporation de matériels et des équipements neufs pour lui permettre d’exercer son travail dans des conditions saines et surtout garantir un maximum de sécurité des vols dans le ciel algérien. «Mais ce n’est pas dans l’immédiat.
C’est un programme à moyen et à long terme que nous souhaitons voir concrétisé». Les syndicalistes ont noté avec regret «les comportements de certains cadres syndicalistes de l’UGTA-Enna qui ont tenté d’humilier les contrôleurs par des communiqués internes» et «à attaquer le syndicat autonome ayant enregistré une forte adhésion et mobilisation des contrôleurs affiliés à la Centrale syndicale.
La grève dite «du zèle» dans les milieux aériens, que comptent entamer les contrôleurs aériens après les législatives, répond justement à ce souci de sécurité aérienne qui engage directement et en premier lieu la responsabilité des contrôleurs aériens. Ce mouvement intervient pendant que l’Inspection du travail, qui a suivi le déroulement des négociations entre le SNPCA et l’Enna, n’a pas remis le procès-verbal de non-réconciliation lors de la dernière réunion tenue entre les deux parties.
«Pour nous, le délai de négociation a expiré depuis le mois de mars et que la direction doit aujourd’hui donner une suite à nos revendications socioprofessionnelles.» Outre la mise en conformité des outils et des conditions de travail, le syndicat demande «l’application de l’accord commun spécifique SNPCA/Enna» tel qu’il a été renégocié dernièrement par la commission de négociation mixte, garantissant «le profil de carrière des personnels de la navigation aérienne et le régime indemnitaire avec une augmentation de 100%».
N. B.