Lors de sa visite à Boumerdes, Abdelmalek Sellal, s’est adressé aux terroristes qui continuent à être les auteurs d’actes criminels épisodiques. Lors de sa traditionnelle rencontre avec la société civile à l’issue de sa visite, le Premier ministre a appelé « les rares terroristes » qui activent encore dans cette région à “revenir à la raison” soulignant que “la main de l’Algérie est toujours tendue à tous ses enfants”.
Il a estimé à cette occasion que l’Algérie est devenue “une référence grâce à sa politique de concorde et de réconciliation nationale qui ont favorisé le retour de la paix et de la stabilité”. A illizi, Abdelmalek Sellal en a rajouté une autre couche, en réitérant son « appel à la raison » à destination des terroristes. Il rappellera aussi les dispositions de la politique de la Concorde, puis celles de la réconciliation nationale qui ont donné aux groupes armés, ayant accepté la politique de main tendue, de se réinsérer dans la société.
Sellal est même allé lors de sa visite à Illizi à faire l a promesse d’intercéder auprès du président Bouteflika pour faire libérer des terroristes qui sont actuellement en prison. En fait, la double sortie de Sellal à Boumerdés, puis Illizi, constitue une sorte d’inflexion dans son discours qui dépasse un simple rappel des faits.
En vérité, il s’agit d’un axe qui sera présent dans le discours de campagne. En effet, des échos ici et là laissent à penser qu’il y a actuellement des tractations entre les autorités et une tendance de l’ex FIS en vue d’aboutir à un deal. C’est Abdelaziz Belkhadem, qui sert d’interface avec les interlocuteurs islamistes.

Le but de la manœuvre est d’amener ces derniers à appeler, ou à soutenir en sous main le quatrième mandat de Bouteflika. En échange, il y aura juste après la présidentielle, la libération de détenus condamnés pour acte terroristes. Mais au-delà, de cette libération qui ne serait qu’une sorte d’hors-d’œuvre, il y aura surtout le plat de résistance qui est l’amnistie générale.
Une affaire qui tient à cœur Bouteflika, mais à laquelle l’armée s’est toujours opposée vent debout. Avec le soutien, des ex du FIS, Bouteflika peut ainsi se passer allégrement du MSP et des autres islamistes qui ont fait le choix du boycott. La chose est aujourd’hui d’autant plus aisée que l’institution militaire, jusque-là hostile à ce projet, est mise désormais sous tutelle. Et l’amnistie, qui passera certainement par référendum, permettra dans un deuxième temps le retour du FIS ou son ersatz sur la scène politique. Et la boucle sera ainsi bouclée avec un retour à la case départ de 1991.