Patrice Carteron, l’entraîneur du TP Mazembé, a animé hier matin une conférence de presse où il a surtout fait part de l’état d’esprit de son équipe à la veille de la finale d’aujourd’hui, en soulignant qu’il est impensable que le trophée puisse échapper aujourd’hui au TPM, tout en restant lucide. «Je ne tiens pas compte du résultat du match aller», dira-t-il d’emblée.
Et d’ajouter : «Nous n’avons pas travaillé durant de longs mois pour pouvoir penser que la coupe est à nous rien qu’à l’issue du résultat du match aller. Ce serait stupide de faire une telle lecture. Nous avions abordé le match aller avec un état d’esprit d’une équipe qui doit changer d’attitude en déplacement. Car souvent, pour un problème d’attitude, nos résultats ont été insuffisants à l’extérieur. Nous n’avions rien à nous reprocher sur le plan footballistique. C’était un problème d’attitude uniquement. Nous avons donc abordé ce match aller en se disant que cette finale allait se jouer sur un seul match uniquement, et on a abordé cette semaine comme si on avait perdu le match aller. C’est comme cela que nous avons préparé notre finale sur le plan psychologique.»
«Kasusula et Kalaba nous manqueront, mais nous avons d’autres atouts valables sur le banc»
Concernant les deux principales absences que son équipe va déplorer aujourd’hui, le technicien français estime qu’il a suffisamment de solutions pour y faire face : «C’est vrai, il y aura des absents et non des moindres puisqu’il s’agit de joueurs clés et importants qui ont de l’expérience à ce niveau, surtout pour des matchs aussi importants. On aura d’ailleurs tous à cœur de gagner pour Jean (Kasusula) qui sera absent d’une manière un petit peu malheureuse (il s’est fracturé le bras dimanche passé lors d’un accident de voiture). Sans oublier Raïnford Kalaba dont la présence nous aurait été très bénéfique. Et du côté du banc, l’on s’aperçoit qu’on a d’autres atouts tout aussi valables pour pouvoir garder notre philosophie de jeu et aborder ce match avec les mêmes potentialités, la même envie et la même détermination.»
«Quand on est au TP, on se doit d’avoir la pression, ce n’est pas un club quelconque»
L’entraîneur du TP dit qu’il ne ressent pas de pression particulière, hormis celle que ressent chaque coach quand il est nommé à la barre technique du TP. «Je vous rappelle qu’on n’a pas perdu contre Sfax, on avait gagné ici dans ce stade, on n’avait pas perdu. Sauf que la défaite du match aller par deux buts à zéro nous a été fatale. Non, je ne ressens pas la pression à laquelle vous faites allusion. Et puis, sachez que lorsqu’on est au TP Mazembé, on est obligés d’avoir la pression, elle fait partie de notre quotidien, ce n’est pas un club quelconque. Mais la pression que nous ressentons est positive. Quand on arrive en finale après des mois de travail et quand on a la chance d’avoir gagné le match aller, c’est un sentiment particulier qu’on ressent. La pression que nous ressentons est celle qui nous fait dire : «Allez, on va la chercher cette coupe. Nous avons beaucoup de respect pour notre adversaire et je crois qu’il va falloir faire un grand match dimanche, pour gagner et mériter le trophée. On doit être fantastiques.»
«En 2013, l’équipe était en fin de cycle»
Carteron fera remarquer au passage que la finale qu’il avait perdu en 2013 contre le CS Sfaxien est intervenue dans un contexte particulier : «Aujourd’hui, le contexte est différent. En 2013, à mon arrivée, l’équipe était en fin de cycle. Il a fallu rebâtir une équipe en y injectant du sang neuf. Depuis deux ans, nous avons beaucoup travaillé, nous avons emmagasiné de l’expérience et je crois que nous sommes sur une réelle progression. La finale de ce dimanche n’a rien à voir avec celle de 2013, c’est un autre groupe, un autre contexte et une autre motivation.»
«Nous avons pensé aux penalties et nous avons choisi ceux qui les réussissent à l’entraînement»
Durant leur parcours en Ligue des champions africaine, les Congolais du TP se sont montrés très maladroits aux penaltys, en les ratant presque tous. Est-ce Carteront a pensé à la possibilité d’aller aux tirs au but ? «Oui, dit-il, «c’est vrai, nous y avons pensé, c’est un aspect qui a été tenu en compte. Je crois qu’on n’a jamais travaillé les penalties comme nous l’avons fait dernièrement. Mais détrempez-vous, les joueurs les réussissent bien à l’entraînement et je n’arrive pas à expliquer les ratages en matchs officiels. On a donc choisi les tireurs, ce sont tout simplement ceux qui mettent le plus de penaltys à l’entraînement. Après, le contexte est différent, les matchs ne se ressemblent pas, la motivation aussi.»
«A Mazembé, on est conditionnés dès le départ, on doit tout gagner»
Selon le coach des Corbeaux, le TP ne sait pas faire autre chose que de tout gagner. «C’est une chance inouïe de jouer la finale retour à domicile après avoir gagné en aller. Les joueurs qui ne se sentent pas prêts à jouer ce match doivent laisser leurs places aux milliers de supporters qui se sont battus hier dans l’espoir d’avoir un ticket pour assister à cette finale. Sachez qu’à Mazembé, on est conditionnés depuis le début de saison. Notre objectif est de tout gagner. C’est l’ADN du club, du président et du Tout Puissant Mazembé. Quand on démarre la saison, on sait qu’on doit tout gagner. Les joueurs le savent et le vivent et j’attends d’eux un grand match ce dimanche. On ne sait pas faire autrement, car à chaque fois qu’on a essayé de faire autre chose, on s’est plantés», fait-il remarquer.
«J’ai du mal à retenir les joueurs, ils n’ont qu’une seule envie, être sur le terrain»
A une question de savoir si l’USMA, qui n’a plus rien à perdre après sa défaite au premier match, ne soit pas plus motivée que les joueurs du TP, Carteron répond : «Que l’USMA n’ait rien à perdre, c’est une chose et je respecte ça. Mais nous, on a tout à gagner. Il est hors de question que mes joueurs soient moins motivés que l’adversaire, c’est impensable. On est chez nous, devant tout un peuple congolais qui n’attend que ça depuis des années. Encore une fois, nous avons préparé ce match en pensant que nous avons perdu le premier. J’ai conditionné les joueurs sur ça. Il faut être des lions sur le terrain. On est à fond, les joueurs sont à fond, et croyez-moi, j’ai du mal à les retenir. Ils n’ont qu’une seule envie, c’est d’être sur le terrain.»
«Il est inconcevable de rester à Mazembé quand on n’atteint pas son objectif»
A une question de savoir s’il restera à son poste en cas d’échec. Le Français a répondu brièvement : «Je répondrai brièvement à cette question hors sujet, car parler de l’avenir c’est manquer de respect à l’adversaire. Mais je dis qu’il est inconcevable de rester à Mazembé quand on n’atteint pas l’objectif annoncé.»
«Ce serait une très bonne nouvelle si Zemmamouche ne débuterait pas le match»
Est-ce qu’il y a des individualités à l’USMA qui ont attiré l’attention du coach congolais au match aller ? Carteront avoue qu’un homme a été tout simplement remarquable : «Le gardien Zemmamouche était exceptionnel. S’il n’a pas été à ce niveau-là, on aurait fait nettement la différence. On a été énormes au match aller, nous avons fait un très grand match, mais nous n’avons gagné que deux buts à un. Il a arrêté un penalty et d’autres buts faits. Il a été tout simplement fantastique. Je sais qu’il était un peu blessé et ce serait une très bonne nouvelle pour nous s’il ne débuterait pas le match demain (aujourd’hui, Ndlr).»
«L’USMA a des individualités qui peuvent faire la différence à l’image de Andria, Ferhat et Aoudia»
Toujours au sujet des joueurs qui auraient attiré son attention, le coach congolais estime que beaucoup de joueurs de l’USMA n’ont pu bien s’exprimer au match aller. «Je connais bien les individualités de l’USMA et je sais que beaucoup d’éléments de cet adversaire n’ont pas joué la semaine passée dans leur vrai niveau. Je cite Ferhat qui est très très bon sur le couloir ou encore à Andria qui était suspendu. C’est un attaquant redoutable qui va très vite. Il y a aussi Aoudia qui n’a pas joué et qui est très dangereux sur les balles aériennes. Je reste méfiant, car je sais que l’USMA a des individualités qui peuvent faire la différence à tout moment», reconnait-il.