La consommation des drogues est tellement banalisée que certains ne se gênent pas à afficher leur dépendance, sans aucun scrupule. Ce phénomène a bel et bien transité par les frontières.
La mondialisation a été l’un des fils conducteurs qui ont contribué à l’exportation, de ce fléau ravageur. En effet, de plus en plus de jeunes s’adonnent à la drogue, sous toutes ses formes.
Zetla, kif, psychotropes font leur interruption dans les quartiers populaires et même futés où les carcasses, les habitations inachevées et les locaux , au niveau de certaines nouvelles cités sont détournés, voire squattés par des nuées de jeunes qui les transforment en «Mahchacha» où le rêve et la désillusion sont permis, l’espace d’un joint ou d’une petite capsule qui leur permettent de rompre avec un quotidien monotone, fade, sans charme et sans couleur mais aussi d’effectuer un voyage, sans passeport et sans visas, dans le monde de l’irréel et de l’imaginaire. La consommation de la drogue est en pleine expansion. La crise du logement, la démographie, le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat, la déperdition scolaire, conjugués à l’oisiveté sont autant de facteurs qui ont favorisé l’apparition de ce fléau qui a gagné les jeunes et moins jeunes et même les femmes qui ont fini par découvrir les produits stimulants ou euphoriques , petit à petit, avant de sombrer dans la toxicomanie et la déchéance.
La drogue est un fléau mondial qui n’épargne aucune société. Les chiffres sont hallucinants. Même les établissements scolaires ne sont pas épargnés par ce phénomène.
Une enquête, réalisée par la Forem, en 2005 a démontré, en effet, qu’il y a péril en la demeure puisque sur un échantillon de 5400 lycéens de plusieurs wilayas a fait ressortir qu’à Alger, plus de 24 % des lycéens consomment de la drogue sous toutes ses formes, 51% s’adonnent quotidiennement à ce vice, 14% d’entre eux en cachette et 20% en groupe. Le milieu universitaire, lui aussi est touché par cette gangrène, puisque une autre étude effectuée récemment par le même organisme démontrera que près de 33% des étudiants se droguent.
Aujourd’hui, les statistiques sont révélatrices de l’étendue de ce phénomène incrusté dans la société, après avoir été un phénomène totalement étranger aux traditions algériennes.
Ces chiffres sont appuyés par une autre étude, réalisée, début 2010, par le Centre algérien des études et d’analyses pour la population et le développement, sur un échantillon de près de 9240 ménages, répartis sur 46 wilayas du pays a démontré que 2,15% des personnes interrogées ont affirmé avoir essayé une plusieurs drogues dans leur vie, 3,5% pour les hommes, contre 0,96% pour les femmes.
La même enquête relève également que 15,04 % des personnes interrogées ont soutenu avoir connu des consommateurs de drogue dans la rue, 2,4 dans le milieu universitaire ou scolaire et 1,05% ont déclaré avoir vu des personnes se droguer au travail. Les bilans des services des douanes et de la sécurité vont dans ce sens, enregistrant des saisies de 74 tonnes de cannabis, en 2010 et 15 tonnes depuis le début de l’année en cours, dont 15 tonnes au niveau des seules régions de Béchar et de Tindouf. Ces chiffres sont révélateurs du danger qui guettent en premier lieu, les adolescents qui restent la première cible des réseaux de trafiquants et des barons de la drogue, d’où le rôle de la prévention contre ce fléau. Aujourd’hui, les écoles, les mosquées, les parents mais aussi le mouvement associatif, sont interpellés à s’impliquer davantage dans la lutte contre ce fléau qui menace toutes les franges de la société. La sensibilisation reste ainsi, la panacée face à la prolifération de la vente de la drogue qui demeure un commerce très juteux.
Il faut savoir que le trafic illicite de tous les genres de drogue et de psychotropes est très florissant. C’est le deuxième marché économique mondial avec 500 milliards de dollars, classé directement après les armes bien avant le pétrole.
Samia D.