Les consommateurs avérés de ces diverses substances toxiques sont les étudiants, révèle l’enquête menée par la Forem auprès de plus de 11 mille étudiants.
Selon la même source, 13% des étudiantes sont des consommatrices occasionnelles.
Environ 3 mille personnes, impliquées dans le commerce de drogue sont, aujourd’hui, recherchés par les services de sécurité. Ces trafiquants vont du petit dealer au grand trafiquant, selon les services de sécurité. L’Algérie, qui il y a quelques années encore, était un pays de transit pour la drogue, devient aujourd’hui, progressivement, consommateur de cette même drogue.
En effet, alors que les statistiques de consommation étaient de l’ordre de 6,6% en 2000, puis de 26,5 % en 2002, de 35 % en 2006, elle est passé à 37 % en 2010, à en croire les chiffres de la Forem. Intervenant à l’occasion de la Journée nationale de la lutte contre la drogue, dans une conférence de presse au centre de presse d’El Moudjahid, le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, indiquera l’étendue de ce fléau qui touche toutes les franges de la société algérienne.
Les consommateurs avérés de ces diverses substances toxiques, sont les étudiants, révèle l’enquête menée par la Forem auprès de plus de 11 mille étudiants. Selon la même source 13% des étudiantes sont des consommatrices occasionnelles.
Et Khiati d’ajouter, «dans 50 à 80%, les toxicomanes possèdent une instruction secondaire ou universitaire». Cette enquête, qui a eu lieu entre le 10 mars et le 31 mai 2010, a-t-il indiqué, a plus que jamais mis l’accent sur la responsabilité des parents.
Celle enquête a établi que 42 % de l’argent des étudiants provient des parents, d’où la nécessité, a-t-il souligné, de sensibiliser les parents à avoir un œil sur les dépenses de leurs enfants. S’agissant de la drogue dans le milieu scolaire, il a indiqué que 82 affaires ont été jugées par la justice dans ce cadre.
Cette enquête a également permis de préciser que les consommateurs sont à 65% de sexe masculin et à 35% de sexe féminin. Concernant l’âge des étudiants consommateurs, selon la même enquête, ils sont 5% à avoir moins de 20 ans, 62% ont de 20 à 25 ans et 40% ont entre 25 et 30 ans. En milieu carcéral, selon notre interlocuteur, 6.015 prisonniers sur les 47 mille établis dans 127 prisons, consomment de la drogue.
Il fera savoir également qu’ils sont 10 mille personnes à avoir été emprisonnées pour distribution et vente de drogue. Les réseaux de distribution de cette substance sont bien organisés, de telle manière, a-t-il fait remarqué, qu’ils ont étendu leur activité aux régions de l’est et de l’ouest du pays. Cependant, la région la plus touchée par le trafic de drogue, reste celle de l’ouest avec 50% des trafics, a-t-il poursuivi.
Le constat est loin de plaire. Faire face à ce fléau, selon notre interlocuteur, nécessite le recours et la mise en place de nouveaux mécanismes efficaces et adéquats avec la nouvelle donne du développement de l’activité. Les services de sécurité, pour leur part, ont besoin d’être mieux équipés, notamment pour les services en poste aux frontières. Les doter de moyens de lutte nouveaux : hélicoptères et autres nouvelles technologies, a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le professeur recommande le recours aux moyens thérapeutique, à l’instar de la création de centres communautaires thérapeutiques, pour prendre en charge les toxicomanes et autres consommateurs.
L’article numéro 1 de la loi de 2004, qui pénalise le consommateur d’une peine de prison, devrait, a-t-il expliqué, être supprimée. Le milieu carcéral étant ce qu’il est, le petit consommateur, une fois à l’intérieur, prend le chemin vers la perdition, a-t-il conclu.
Massinissa Benlakehal