L’Algérie entière n’a pas dormi ce dimanche 7 juin, une date gravée à jamais en lettres d’or dans la mémoire collective des Algériens, enfants comme adultes, qui ont investi les rues jusqu’au petit matin pour fêter cette victoire historique contre l’Egypte.
C’est, en effet, dans une ambiance extraordinaire, qui a embrasé toute la nuit de dimanche, la nuit la plus longue pour les Algériens, tous unis derrière les Fennecs.
A travers les rues et artères d’Alger et de sa périphérie, des scènes de liesse et de joie ont transformé la capitale en une immense scène de fête où klaxons, chants et roulements de derboukas ont retenti jusqu’au lever du jour.
Au coup de sifflet final de la rencontre, c’est toute l’Algérie qui a sauté de joie et manifesté son allégresse. Une véritable «noce» collective qui a enivré et transporté tout un peuple, ô combien avide de ces moments de réjouissances tant attendues depuis des années.
Les Verts ont tout simplement redessiné le sourire sur les visages de leurs compatriotes.
Pour preuve, le «One, two, three, viva l’Algérie!», slogan désormais identitaire, scandé à l’unisson par des jeunes et moins jeunes, au rythme ininterrompu de klaxons des véhicules, qui s’étiraient en d’interminables processions à travers les grandes artères de la capitale et d’autres agglomérations algériennes, grandes ou petites, ont fait trembler la terre, les bâtiments, les esprits et les cœurs.
A la rue Didouche Mourad, à Bir Mourad Rais, à Hydra, à El Biar, à Bab El Oued et dans tous les autres quartiers, populaires, populeux, résidentiels ou autres, nos concitoyens ont défilé à pied et à bord de leurs véhicules, avertisseurs lumineux et feux allumés comme pour ponctuer les slogans scandés par une foule «ivre» de joie.
Une foule indescriptible occupait la chaussée et les trottoirs, envahissait les rues et les places publiques, sans oublier les balcons à partir desquels les femmes lançaient leurs youyous envoûtants. Les moindres recoins ont été dédiés à cette fiesta populaire.
Certains étaient même «perchés» sur les arbres qui ornent rues et boulevards. Tous les espaces étaient squattés par une foule en délire. Tout un chacun brandissait l’emblème national, les maillots des joueurs des Fennecs et des banderoles aux couleurs nationales…
Tout était bon pour manifester son bonheur. Nichés sur des camions, en équilibre aux vitres des bus, les «fêtards» et les «ambianceurs» rivalisaient d’imagination pour exprimer leur jubilation, offrant ainsi un spectacle haut en couleur qui a duré tard dans la nuit à travers nombre d’agglomérations.
Partout des scènes de liesse rivalisant entre elles ont plongé, villes, villages, quartiers et maisons dans un état de transe sans pareil. Partout, les concerts de klaxons, assourdissants mais radieux, ont accompagné cette joie difficile à conter si l’on n’y a pas assisté.
Cependant, le tableau avait de quoi émouvoir les plus impassibles. Plusieurs milliers de personnes chantaient, dansaient ou se trémoussaient au rythme des chants patriotiques, ponctués par des «youyous», sur les places publiques.
Des orchestres improvisés se sont constitués un peu partout pour rythmer, chacun à sa manière, ces explosions de joie inénarrables. «Jamais, au grand jamais, je n’ai été aussi heureux de ma vie. C’est vraiment incroyable ce qu’on vit aujourd’hui.
On est revenu de loin et on a battu la plus grande équipe africaine du moment. L’Algérie ira au Mondial», s’écrie un jeune, la tête couverte d’un sombrero aux couleurs nationales.
Chevauchant ardemment son scooter, il ne manquera pas de hisser fort et haut l’emblème national. «Nous avons écrasé l’Egypte. Nous leur avons donné une leçon de football.
Le monde entier a vu comment on n’a fait qu’une bouchée de Pharaons». «Vive l’Algérie!» lance pour sa part un autre supporter en transe qui nous promet de défiler toute la nuit.
La fête jusqu’au lever du jour
L’effervescence suscitée par cette victoire fabuleuse des Fennecs a relégué au second plan les soucis quotidiens.
Le sport roi a changé, le temps d’une soirée haletante, la vie des Algériens. A coup sûr, ce 7 juin 2009 est entré dans l’histoire. Historique.
Tout était historique. De la prestation de l’équipe nationale à l’exultation du public et ses manifestations de joie, l’Algérie a bel et bien renoué avec le bonheur et l’espoir. Chapeau bas!