La facture du gaz et d’électricité sera désormais très salée pour la majorité des algériens. Les barêmes fixés n’épargneront pas le petit salarié. La classe moyenne est certainement la plus visée.
Les nouveaux tarifs applicables à partir du 1er janvier 2016 par les sociétés de distributions d’électricité et de gaz, filiales de Sonelgaz, suite à une décision de la commission de régulation d’électricité et de gaz (CREG) vont toucher désormais la majorité des ménages y compris ceux aux faibles revenus et non pas seulement les plus nantis ou les grands consommateurs.
Le tableau révèle que les ménages ayant consommé entre 1000kw et 4000kw d’électricité par an seront assujettis à une augmentation allant jusqu’ à 26,66 (TTC) tandis que ceux ayant consommé plus de 4000kw verront leur facture augmenter jusqu’à 44,44%. (Voir tableau1).
Pour ce qui est du gaz, les ménages ayant consommé entre 5000th et 10 000th seront soumis à une augmentions pouvant atteindre 10 % (TTC) ou 36,44 % (TTC) pour ceux ayant consommé entre 10 000th et 30 000th et 55,90% (TTC) pour ceux ayant consommé plus de 30 000th (voir tableau 3).
Au regard des types de consommation des algériens, notamment à travers le recours aux équipements électroniques et électroménagers à leurs têtes les climatiseurs, durant l’été, ces augmentations toucheront un spectre de 90 % des ménages alimentés en électricité et gaz de ville.
Pour ce qui est des grandes industries et les petites et moyennes entreprises utilisant les hautes et moyennes tensions, l’augmentation a été fixée à un taux unique de 32% (TTC) (voir tableau 2). S’agissant de gaz, les consommateurs de moyenne pression (les PME) seront soumis à une augmentation de 39,15 % (TTC) tandis que les consommateurs à haute pression tels les usines et les cimenteries leur facture verra une augmentation de 63,33 % (TTC) (voir tableau 4).
Toutefois, les augmentations auxquelles sont soumises les entreprises seront intégrées dans les charges d’exploitation et auront désormais une incidence inflationniste sur les prix des produits ou des services.
Au final, il reviendra au consommateur de payer aussi les augmentations dans le secteur industriel, qui accentuent ainsi ses dépenses obligatoires induites par la crise que traverse le pays depuis la chute des prix de pétrole.
Ces nouveaux tarifs n’ont pas été encore été rendus publics par la commission de régulation. Ils sont encore suspendus dans le tiroir de la direction général de la CREG.
Lors d’une visite, avant-hier, à Berrahal dans la wilaya d’Annaba, le ministre de l’Energie, Salah Khebri avait affirmé aux journalistes que les augmentations ne concernent que les 10 % de taxes ajoutées prévus dans la loi de finances 2016.
Or, interrogé hier par des journalistes au sujet de ses augmentations, en marge d’une réunion avec les membres de la commission exécutive de la fédération des travailleurs des industries d’électricité et de gaz (FNTIEG), le président du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a affirmé que de nouvelles augmentations des tarifs vont intervenir cette année, sans plus de précisions.
Contactée par le Jeune Indépendant, la direction de la communication du groupe Sonelgaz, a précisé que les augmentations sont du ressort de la CREG et non pas de la Sonelgaz. « De par son statut, la Sonelgaz ne décide pas des augmentations encore moins intervenir dans la fixation des tarifs. Seule la CREG est habilitée à le faire », a indiqué la direction de la communication, qui a ajouté qu’il persiste encore une confusion au sein de la presse quant au rôle de Sonelgaz depuis la création des filières de distribution. « La Sonelgaz n’est en aucun cas concernée par les tarifications de l’électricité et du gaz mais plutôt la CREG et les sociétés de distribution », a-t-on souligné de même source.
Cependant, les quatre sociétés de distribution d’Alger, du Centre et de l’Est et de l’Ouest ont été destinataires d’une décision (référencée D/22-15/CD) intitulée « Fixation des tarifs d’électricité et du gaz » datée du 29 décembre 2015 dans laquelle sont portées les nouveaux pourcentages d’augmentation en fonction des consommations.
Les Sociétés de distribution (SD) devront appliquer les nouvelles tarifications une fois que la CREG rende public la décision soit sur son site web ou par voie de presse. Jointe au téléphone, la direction de CREG s’est contentée de faire savoir que la décision sera rendue publique incessamment.