Tout en saluant les luttes des travailleurs: Le RCD fustige l’UGTA

Tout en saluant les luttes des travailleurs: Le RCD fustige l’UGTA
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La journée internationale des travailleurs, qui coïncide avec le 1er mai de chaque année, n’a pas laissé indifférents les partis politiques. C’est le cas du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Dans une déclaration sanctionnant les travaux d’une réunion de sa direction nationale, tenue hier à Alger, le parti a salué les luttes du monde du travail pour garantir des conditions de vie décentes aux salariés et l’exercice des libertés syndicales. Il a, cependant, déploré la « précarisation » imposée à l’immense majorité des Algériens. Se référant aux chiffres officiels du taux de chômage de 11%, le RCD, note qu’à cela s’ajoutent près de 5 millions de personnes qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale. Reprochant à la direction de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) le fait de se proclamer officiellement «comme une organisation du pouvoir », le parti de Mohcine Belabes estime que le monde du travail est « confronté à la répression et aux interdictions pour s’organiser et défendre ses légitimes revendications», le syndicat officiel étant « une base politique pour le pouvoir injuste et antisocial », a-t-il dénoncé. Le RCD ira plus loin en affirmant que « l’UGTA n’a pas vocation à prendre en charge les préoccupations des travailleurs ».



Pour ce parti laïc, les nombreuses grèves qui ont marqué le secteur public s’inscrivent dans la « recomposition » du mouvement syndical pour une représentation démocratique et légitime des collectifs des travailleurs. Convaincu que l’unité passe par la reconnaissance de la diversité, le RCD « se tient aux côtés des militants qui luttent pour la dignité et le progrès », note-t-il. Brossant un sombre tableau de la situation politique du pays, le parti, également membre de la CLTD, revient sur les scandales de corruption, estimant que des clans au pouvoir s’engagent dans des luttes de contrôle de l’appareil judiciaire, au lieu d’élucider les affaires de détournement des richesses nationales.

« La fameuse révision constitutionnelle et les atermoiements pathétiques qui l’imprègnent semblent abandonnés même par les thuriféraires les plus zélés », observe le RCD. Selon lui, la « crise profonde » est aggravée par le maintien d’un chef de l’Etat « grabataire ». Plus radical encore, il accuse le pouvoir de « régionalisme et d’incompétence », ce qui a, a-t-il constaté « plongé le pays dans l’incertitude ». Enfin, le Rassemblement, appelle à la « vigilance » devant ce qu’il appelle « les tentations du pire ».

A la veille de la journée internationale de la liberté de la presse, il dénonce également les restrictions et les persécutions qui visent les journalistes.