La désignation du département de Hamid Grine de Mohcène Amara pour défendre ses thèses dans le procès qui l’oppose à El Khabar a remis au goût du jour les démêlées de cet avocat avec la justice, avec ses confrères et aussi sa suspension du barreau d’Alger.
Me Abdelmadjid Sellini, bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau d’Alger, a rappelé, hier, dans une déclaration rendue publique, les différentes affaires en justice de Mohcène Amara. Celui qui s’est présenté avec zèle pour défendre le ministre Grine contre El Khabar est finalement un bon client de la justice. Me Sellini a d’emblée rappelé que Mohcène Amara “a fait l’objet de décisions de suspension et d’interdiction d’exercice de la profession d’avocat sous le numéro 57/2016, 58/2016 et 59/2016 en date du 14 janvier 2016”. Le bâtonnier a précisé que ces décisions prises à l’encontre de Mohcène Amara ont été validées par délibérations du Conseil de l’ordre en date du 14 février 2016 et que “les décisions de suspension ont été notifiées au concerné”. Me Sellini a ajouté que Mohcène Amara, avocat suspendu et interdit d’exercice, a de multiples antécédents judiciaires. Il a souligné que le concerné a été condamné par le tribunal militaire de Blida à six mois de prison ferme par jugement rendu le 1er juin 1980, pour usurpation de fonction. En date du 23 novembre 1982, le même tribunal l’a condamné à huit mois de prison ferme pour outrage au président. Il sera, encore une fois, condamné par le même tribunal à la peine de deux mois de prison par jugement en date du 12 avril 1983. Les démêlés de Mohcène Amara n’en finissent pas pour autant. Vu son parcours d’abonné de la justice, il faut préciser qu’il s’est plus illustré au box des accusés qu’aux plaidoiries.
Ainsi, il a été condamné par la cour d’Alger par jugement de défaut rendu en date du 28 janvier 2015 pour outrage, injures et insultes. Il a écopé d’une peine de six mois de prison avec sursis, confirmant le jugement rendu le 6 septembre 2014 par le tribunal de Sidi M’hamed. Le tribunal d’Hussein-Dey a prononcé contre lui, lors d’un jugement de défaut rendu le 16 décembre 2015, la peine de deux mois de prison ferme et 20 000 DA d’amende pour outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Le même tribunal a rendu un jugement de défaut le 20 décembre 2015, une condamnation d’un an de prison ferme et une amende de 100 000 DA pour usurpation de fonction à une institution judiciaire. Le 29 décembre de la même année et par la même juridiction, il a été condamné à une peine de trois mois de prison ferme et 50 000 DA d’amende pour usurpation de fonction. Le 29 février 2016, le même tribunal a prononcé une décision d’emprisonnement d’un an de prison ferme et 50 000 DA d’amende pour outrage à un avocat dans l’exercice de ses fonctions. Le 14 mars 2016, la même juridiction l’a condamné à trois mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA pour injures, menaces et outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Le communiqué signé par le bâtonnier, Me Sellini a souligné, par ailleurs, “qu’il est strictement interdit au sieur Amara Mohcène de s’attribuer ou d’exercer sous quelque forme que ce soit tout acte ou procédure ou déclaration en qualité inhérente à la profession d’avocat”, et ce, conformément “aux dispositions de l’article 127 du statut de la profession d’avocat”, qui “énonce que toute infraction aux présentes dispositions et interdictions expose son auteur aux poursuites et peines prévues par l’article 243 du code pénal”.