Pour le président du FNA, il est urgent de prendre à bras le corps la révision de la Constitution et la tenue des législatives anticipées sans qu’il s’explique sur la limitation des mandats présidentiels, à laquelle ce même parti s’était opposé en 2008.
Après un arrêt de trois jours, l’Instance de consultations sur les réformes politiques a repris ses activités en recevant durant la matinée d’hier le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati. Reçu en tant que leader de cette jeune formation politique, Moussa Touati propose une démarche de réformes politiques à commencer par la révision de la Constitution, à la rentrée sociale 2011, suivie d’élections législatives anticipées de façon à faire adopter les nouvelles lois organiques par le futur Parlement. Par cette démarche, le FNA vient ainsi joindre sa voix aux autres partis politiques, à l’instar du PT, Ennahda, El Islah…qui plaident pour des élections législatives anticipées et la révision de la Constitution. Aussi, faut-il le noter, la dissolution de l’actuelle Assemblée populaire nationale et la tenue d’élections législatives anticipées figurent désormais parmi les principales suggestions de la classe politique qui y voit une condition sine qua none à toute démarche de réformes politiques appropriées. Concernant le système de gouvernance, le président du FNA a préconisé l’instauration d’un régime parlementaire. Cela étant, Moussa Touati n’écarte pas la dissolution de l’actuelle Assemblée populaire nationale (parlement) et la tenue d’élections législatives. Le tout subordonné à un parachèvement de la révision de la Constitution par voie référendaire afin, dit-il, de soumettre les nouvelles lois organiques au futur Parlement élu. «Les réformes politiques annoncées par le chef de l’Etat en avril dernier doivent aboutir à la révision de la Constitution qui interviendra en fin de parcours, soit après les législatives de 2012 et bien après la révision des lois organiques, prévue en septembre prochain», a souligné Moussa Touati.
Il a en outre proposé de revoir et limiter l’âge des candidats aux assemblées populaires communales (APC) et nationale (APN) à respectivement 21 et 25 ans, soulignant par ailleurs que le principe de l’égalité de l’homme et de la femme en matière des droits et devoirs est consacré par la Constitution. Pour ce qui est de la question de la limitation des mandats présidentiels, Moussa Touati ne s’en est pas expliqué, laissant ainsi planer le doute. Le leader du FNA, lui qui en 2008, a soutenu non seulement, la révision de la Constitution qui a permis au président Bouteflika de briguer un troisième mandat, était aussi en faveur d’une quatrième mandature pour l’actuel président. Moussa Touati, hué, n’a soufflé mot sur cette question qui, pourtant, a fait parler et réagir plus d’un. Partant, Moussa Touati qui, sensé décliner sa vision par rapport à la limitation des mandats, a fait montre de réticence. Rappelant enfin que le président de la République avait annoncé dans son discours à la nation du 15 avril dernier des réformes politiques incluant une révision, en 2011, de l’essentiel du dispositif législatif national (loi sur les partis politiques, sur les associations, code de l’information, code de wilaya, loi électorale…) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement en profondeur de la Constitution.
Par Yazid Madi
