Selon lui, l’opposition en Algérie «est faible» et «son message, si elle en a un, n’arrive pas à la population pour proposer des solutions à ses problèmes».
Abdelaziz Ziari a déclaré, hier, qu’il est contre la limitation des mandats présidentiels. S’exprimant en tant que troisième personnalité de l’Etat et membre du bureau politique du Front de libération nationale (FLN), M. Ziari a joint sa voix à celle de Abdelaziz Belkhadem. Le président de l’Assemblée populaire nationale a justifié son avis par le fait que «le FLN, historiquement, n’a jamais prêché pour la limitation des mandats». Quant à la polémique et difficultés trouvées par le vieux parti pour trancher ce point, l’orateur a expliqué qu’«il y a eu débat au sein du FLN» et a affirmé que d’autres militants ont opté pour la limitation des mandats présidentiels. Selon lui, les opposants à l’avis du secrétaire général du parti se sont axés sur «la personnalisation, puisqu’on ne sait pas qui va venir dans les prochaines années». Et de conclure que cela est «un choix» et que «des fois, deux mandats, c’est déjà trop» a-t-il précisé. Concernant ces précédentes déclarations relatives au Conseil de la nation, le président de l’APN a indiqué que le problème n’est pas d’être «indispensable» mais d’être
«utile ou pas». Selon lui, il n’est pas normal qu’«une assemblée non élue par le suffrage universelle direct bloque une assemblée élue au suffrage direct». Il a plaidé pour que la dernière parole revienne à l’Assemblée nationale et estimé invraisemblable que ¼ des membres du sénat puisse bloquer le vote des lois. L’orateur, qui s’exprimait à la Radio nationale, a mis en garde contre le risque de se retrouver devant un blocage institutionnel énorme, puisque le président de la République ne peut pas dissoudre le Conseil de la nation. Abordant l’absence de certaines formations et personnalités aux consultations sur les réformes politiques, Abdelaziz Ziari a exprimé son souhait que les partis ayant une certaine représentativité y participent. «Si cette forme ne leur plaît pas, on leur demande de nous faire des propositions sur la manière avec laquelle ils veulent mener les consultations», a-t-il souligné, ajoutant que «la politique du refus ne sert ni le pays ni les courants politiques concernés». Le président de l’APN ne s’est, néanmoins, pas empêché d’assener des critiques acerbes aux partis de l’opposition. Selon lui, l’opposition en Algérie «est faible» et «son message, si elle en a un, n’arrive pas à la population pour proposer des solutions à ses problèmes». Sur un autre registre, l’orateur a expliqué que son institution va adopter la totalité des projets de loi qui lui seront soumis dans les délais impartis. Quant aux garanties sur la transparence des prochaines élections, Abdelaziz Ziari, a rappelé la proposition du Comité central de son parti pour la création d’une «instance électorale indépendante nationale qui suivrait les élections du début du processus jusqu’à sa fin». Au sujet de la grogne du front social, le président de la chambre basse du Parlement a expliqué que cela est le résultat d’un cumul de non-dialogue et a réfuté de faire endosser la responsabilité de cette situation aux députés.
Par Aomar Fekrache