La secrétaire générale du PT
Les émeutes tragiques qui secouent depuis une semaine la Turquie n’ont pas laissé de glace le PT qui les impute «au bradage des raffineries pétrolières et des compagnies aériennes».
La présidente du PT ne rate pas, chaque fois qu’elle en a l’occasion, de dénoncer les grandes puissances, les accusant d’être à l’origine de tous les maux qui rongent la planète. Hier encore, à l’occasion d’une conférence de presse qu’elle a animée au siège de son parti, Louisa Hanoune a critiqué, de nouveau, les Américains qui, selon elle, ont préparé un plan d’intervention dans certaines régions pour protéger leurs ressortissants au cas où leurs vies seraient en danger. Persuadée qu’il s’agit, là, d’une manoeuvre grossière pour tromper l’opinion, Mme Hanoune s’interroge sur le renforcement de la présence de soldats américains au sud de la Méditerranée. «Ces derniers mois, nous avons remarqué la présence de marines en Espagne et en Italie. Connaissant les Etats-Unis et les plans sordides qu’ils ont élaborés pour piller les richesses des pays pauvres, nous doutons fort qu’il s’agit, là, d’une mesure préventive uniquement pour protéger leurs intérêts», a-t-elle déclaré. Soulignant que l’Algérie est particulièrement visée, Louisa Hanoune s’en est pris, violemment, à ceux qui tentent de minimiser cette menace ou de faire croire que le PT nage en plein délire. «La menace est bien réelle et les Etats-Unis n’ont pas abandonné le projet de bâtir un grand Moyen-Orient», a-t-elle laissé entendre. Revenant sur les événements tragiques qui secouent depuis une semaine la Turquie, la conférencière les impute aux privatisations qui ont touché certains secteurs et aux problèmes sociaux qui ont poussé les travailleurs et les citoyens à sortir dans la rue. «Depuis le 27 mai, nous assistons à des émeutes qui ont pris pour cibles de nombreuses villes turques, parmi lesquelles Ankara et Izmir.
La responsabilité incombe au gouvernement qui a bradé les raffineries de pétrole et les compagnies aériennes, en les abandonnant au secteur privé», a-t-elle déploré. Selon elle, «ces émeutes ont causé la mort de deux personnes et conduit à l’arrestation d’un millier de manifestants qui étaient sortis dans la rue pour crier leur colère et dénoncer les plans d’austérité et les pressions exercées contre les travailleurs». Analysant la situation dans laquelle se trouve présentement la Turquie dont elle reconnaît, cependant, de grandes avancées sur le plan économique, qui ont fait d’elle une puissance dans la région, l’oratrice s’est dite très inquiète pour l’avenir de ce pays. «Nous ne savons pas actuellement si la situation qui règne en Turquie est analogue à celle qui avait ébranlé la Tunisie et la Libye et provoqué la chute des présidents Benali et El Gueddafi», a- t-elle confié. Il reste que cette spirale de la violence qui s’est emparé de la Turquie n’a pas laissé de glace le PT et ses dirigeants. «Nous ne sommes pas neutres, nous ne pouvons pas nous taire, nous sommes dans le camps des peuples épris de paix qui luttent pour un avenir plus prospère et plus radieux», a-t-elle souligné. Louisa Hanoune a évoqué, ensuite, la décision historique prise par l’Algérie qui a effacé près d’un milliard de dettes qu’elle détenait sur quatorze pays africains. Contredisant ceux qui ont tenté de critiquer le gouvernement, suite à cette décision, l’oratrice est convaincue de la justesse de la position de l’Algérie et de son combat en faveur des causes justes et des peuples qui luttent pour assurer leur survie.
«L’Algérie a toujours affiché sa solidarité envers les pays africains qui souffrent en raison de contraintes financières ou économiques», a- t-elle indiqué. Rappelant que c’est l’Algérie qui avait proposé en 1999 l’effacement des dettes des pays africains, Louisa Hanoune a révélé que ce sont les grandes puissances, à leur tête les Etats-Unis, qui ont sorti leur veto, en refusant d’accéder à la proposition faite par l’Algérie.
La passionaria n’a pas omis, non plus, de parler des mouvements de protestation qui ont secoué les secteurs de l’éducation et de la santé. «Nous sommes solidaires avec les travailleurs qui luttent pour sauvegarder leur emploi ou réclament un salaire plus décent, mais nous sommes contre l’anarchie et les grèves surtout lorsqu’elles prennent en otage les malades.» Concernant le complexe sidérurgique d’El Hadjar et la règle des 51-49%, la présidente du Parti des travailleurs s’est dite soulagée à la suite de sa reprise en main par l’Algérie qui a évité,a- t-elle expliqué, à des milliers de travailleurs de se retrouver au chômage.