Tous égaux devant la justice !

Tous égaux devant la justice !
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Que l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy ait été mis en examen pour abus de faiblesse jeudi dernier, à Bordeaux, dans le cadre du dossier Bettencourt, devrait inciter la Justice en Algérie, à plus de sérieux dans le traitement des affaires liées à la corruption, aux abus et aux concussions. Sarkozy a été « accroché » sur des faits portant notamment sur d’éventuels financements illégaux de la campagne présidentielle de 2007, ainsi que sur 400.000 euros !

On est loin de la campagne « à la chkara généralisée » observée aussi bien lors des élections législatives du 10 mai, que lors des locales du 29 novembre, où toutes les «têtes de listes» étaient obligées de débourser à fond la caisse, pour espérer décrocher le gros lot au sein de leur Parti.

Des chefs de Partis politiques eux-mêmes avaient dénoncé le recours à la «chkara». Des membres responsables dans des Partis avaient avoué avoir été obligés de débourser pour décrocher la fameuse tête de liste.

Ni le statut pénal du chef de l’Etat, ni ses relations privilégiées avec la caste des dirigeants français ne l’avaient mis hors de portée de la justice française. Voilà un bon exemple pour nos gouvernants, serait-ce pour l’unique raison que la France est le pays où ils se sentent, pour des raisons évidentes, historiques, culturelles, familiales ou autre, les plus proches. Donc, pour eux, un exemple venu directement de la France devrait inciter à réflexion…

LG Algérie

Tous les grands responsables cités dans des affaires de corruption ou de biens mal acquis n’ont pas été inquiétés. Qu’il s’agisse de Ghoul, Rahmani, Raouraoua, Belkhadem, Farid Bedjaoui ou Chakib Khelil, aucune action n’a été entamée par la Justice. Nous serions même tentés de croire qu’il n’y a aucune intention de la part de la Justice de le faite, tant il est vrai que le pli est pris depuis l’indépendance, de n’activer une affaire, qu’après avoir reçu le feu vert d’en haut.

Aujourd’hui, nous le disions il y a seulement quelques jours, il y va de la crédibilité du président de la République et la sécurité intérieure du pays, de faire en sorte que ces affaires aboutissent. Il n’est plus possible de continuer à sévir contre les vendeurs ambulants et les voleurs de portables, dont les institutions pénitentiaires sont remplis à ras bord, alors que les voleurs de milliards, les affameurs du peuple et les hors la loi de tout acabit, continuent à se la couler douce, en toute impunité, sachant parfaitement à quoi s’en tenir en matière d’indépendance de la Justice.

Chez les castes de la noblesse et de la chevalerie, être débusqué, poussait le voleur et le corrompu à se donner une mort rapide et violente devant tout le monde. En démocratie avancée, les mêmes faits poussent leurs auteurs à la démission, en attendant d’être rattrapés par la Justice. Chez nous, il faut aller vers une équité devant la Justice. Ce sont surtout ces manquements dans le domaine précis de la Justice qui font que le pays s’agite et menace d’une explosion imminente…

Par Fayçal Oukaci