Il semblerait que si actuellement les Algériens vivent pour le football
seulement, le rugby peut avoir sa place.
Boris Bouhraoua, le demi de mêlée de Bobigny (Fédérale 1), et ses coéquipiers – dont le jeune espoir du Racing-Métro Sami Ihammouine – sont entrés dans l’histoire du rugby algérien la semaine dernière.
Ils ont remporté le Tournoi international du Caire (Egypte) en venant à bout, mardi, de la Libye en demifinales (50-0) puis du pays hôte, vendredi, en finale (50-0). «C’est extraordinaire, jubile le Balbynien de 26 ans. C’était la première fois que l’Algérie participait à une compétition de l’IRB (Fédération internationale de rugby) et on l’a gagnée.»
Cette première sélection avait une émotion particulière pour Bouhraoua. Il a, en effet, porté plusieurs fois le maillot de l’équipe de France dans les catégories – 18 ans, – 21 ans et universitaires.
«Avoir la double nationalité franco-algérienne est une richesse, indique-t-il au journal Le Parisien. J’ai eu la chance de chanter la Marseillaise lorsque j’étais jeune. Maintenant, je suis tout aussi fier de jouer pour l’Algérie. Surtout pour mon grand-père qui est né là-bas. Je lui avais offert mon premier maillot bleu il y a neuf ans et je m’apprête à lui donner cette tunique verte dans la semaine.»
Comme l’ensemble des joueurs Algériens qui évoluent tous en Fédérale 1, le Balbynien passé par Brive (Top 14), Agen (Top 14), le Stade bordelais (Pro D2) et Limoges (Pro D2) a été contacté il y a plusieurs semaines par le directeur sportif de la sélection, Azzouz Aib. «L’objectif était de montrer que nous avions notre place dans le rugby international et que l’on méritait d’avoir notre propre fédération,
Et je crois que nous y sommes parvenus», confie -t-il. «Il ne nous manque plus que l’accord du ministère de la Jeunesse et des Sports pour créer la fédé, explique Azzouz Aib. Le match contre l’Egypte a créé le buzz en Algérie après les incidents ayant émaillé le match éliminatoire de la Coupe du monde de football en Egypte en novembre 2009. Cette large victoire peut accélérer les choses. »
Sans structure, Azouz Aib, le manager Sofiane Ben Hassen et l’entraîneur Djemaï Tebani font de leur mieux pour développer le rugby en Algérie.
Depuis trois ans, dix écoles de rugby ont été créées où un millier de jeunes pratiquent l’ovalie chaque semaine.
Une fois la fédération mise en place — «on l’espère pour 2011», souffle Sofiane Ben Hassen —, les joueurs pourront peut-être prétendre disputer les qualifications du Mondial 2015, en Angleterre. «Le peuple algérien vit actuellement pour le football, mais je reste persuadé que le rugby peut avoir sa place, juge Bouhraoua. Je prépare actuellement le diplôme d’entraîneur BE 1 à Marcoussis et j’aimerais m’investir à moyen terme dans le rugby algérien. »