Les Algériens tournent le dos aux Pyramides
Une forte concurrence s’est développée entre les agences de voyages qui redoublent d’ingéniosité pour attirer la clientèle.
Les devantures des agences sont mises en valeur par des photos en couleur et des prospectus pour aguicher les passants. D’autres ont carrément opté pour un site Web, proposant plusieurs destinations. Pour faire connaître leurs produits, nombre d’agences de tourisme et de voyages ont eu recours à la publicité dans les journaux ou sur des panneaux pour un maximum d’impact.
Les offres et les destinations sont multiples. Le désert algérien attire. Des circuits touristiques à travers les différents sites archéologiques et/ou naturels des régions de Taghit et Béni Abbès, destinations les plus prisées par les touristes nationaux et étrangers en cette période de l’année, sont élaborés et proposés.
Ainsi, après la seconde édition du Festival culturel national de la chanson et de la musique amazighes qui a pris fin jeudi soir dans la capitale de l’Ahaggar, Tamanrasset, la wilaya d’Illizi vit depuis jeudi soir au rythme de la fête annuelle de la Sebeïba. Les responsables et élus de Béni Abbès se préparent de leur côté, à accueillir du 28 décembre au 1er janvier prochain, le 5e Festival des nuits de la Saoura.
A Taghit, le même état d’esprit est affiché par les associations locales et l’Office communal du tourisme dans le but d’assurer un meilleur accueil des touristes qui ont afflué à l’occasion des vacances scolaires et des fêtes de fin d’année. Plus de 4000 touristes nationaux et étrangers sont attendus au niveau des localités de Béni Abbès et Taghit durant cette saison touristique.
Outre les trois jours et deux nuits, pour les fêtes de fin d’année en Tunisie, au Maroc, 15 jours en Grèce, en Turquie, à Cuba, à Dubaï, à Malte, un séjour à Kuala Lumpur (Malaisie) au prix de 211.300 DA par personne, etc. Court, moyen et long séjours, c’est au choix et à la portée des bourses. La Tunisie, bien entendu, vient en tête de liste. Le tourisme culturel est une composante essentielle du produit tunisien et de la nouvelle stratégie de promotion du tourisme dans ce pays. Les responsables misent sur les grands événements. Les villes de Tabarka, Sousse, Djerba la Douce et Hammamet, par exemple, sont désormais les destinations n°1 de tous les Algériens.
Les représentants de certaines agences estiment que le taux des touristes algériens connaîtra, sans aucun doute, une hausse d’ici le mois d’août. Car, a souligné M.Malek H, «l’Algérien a un comportement très proche de celui du Tunisien. Il ne prévoit ses vacances qu’après la saison scolaire et les résultats des grands examens».
Les organisateurs du tourisme tunisien ont prévu, pour cette fin d’année, de grandes festivités, d’autant que la destination Egypte est devenue moins alléchante. Mettant à profit le confit algéro-égyptien né des événements du Caire, certaines agences de voyages et de tourisme proposent des séjours dans le Sud tunisien avec plusieurs haltes à partir de 26.000 DA. Histoire de faire le plein avant l’été car en raison de la qualification de l’Algérie au Mondial sud-africain, beaucoup d’Algériens risquent de changer de destination. Ce qui devrait engendrer un retard dans le lancement de la saison estivale en Tunisie et une renégociation des prix.
Cependant, ces derniers sont appelés à être revus à la hausse à partir de la fin juillet pour avoisiner les 38.000 DA, pour le même séjour, en hôtel 3 étoiles et 42.000 DA en hôtel 4 étoiles. Pour Zaki, qu’«importe le prix, pourvu que l’hôtel soit le plus proche de la mer.
On est tellement bien avec les pieds dans l’eau!». Les agences de voyages avantagent les pays n’exigeant pas de visas ou ceux facilitant les procédures de son obtention.
Certains vacanciers disent recourir aux voyages organisés dans le but d’éviter les tracas rencontrés durant les longues procédures pour l’obtention de documents de voyage, notamment les visas, puisque ce volet est pris en charge par les agences elles-mêmes.
Pour un prix se situant entre 24.000 et 125.000 DA par personne et pour un séjour de 7 à 15 jours, les nouveaux mariés trouvent aussi leur bonheur dans la formule proposée par certaines agences, pour passer leur lune de miel. S’agissant de la destination Maroc, celle-ci n’est proposée que par avion à des prix variant entre 79.000 DA et 120.000 DA pour des séjours allant de 7 à 15 jours pour deux personnes, dans un des hôtels somptueux des trois villes, Agadir, Marrakech et Casablanca.
«La destination Maroc arrive progressivement, mais le produit est plus cher que pour la Tunisie car il est plus élaboré. C’est un voyage de circuits et de découvertes qui utilise plus de prestataires alors que les Tunisiens ont bâti leur stratégie de développement sur des offres à très bon marché», souligne un représentant de l’Onat, qui a expliqué, qu’en dépit de l’annulation du visa d’entrée, les frontières terrestres sont hermétiquement fermées. Les touristes sont obligés de prendre l’avion ou passer carrément par un autre pays.
L’Egypte n’est plus une destination prisée. Les stations balnéaires, notamment de Charm El Cheikh, coûtent cher. Un séjour d’une semaine pour une seule personne dans cette région coûterait, selon des gérants d’agences touristiques, entre 80.000 et 145.000 DA. Tandis qu’un séjour en Grèce de 4 à 15 jours en bord de mer revient environ à 40.000 DA par personne (billet et visa inclus). Mais attention aux «marchands de rêves»!
Wahida BAHRI