La nomination tardive d’un ministre confirme les appréhensions des uns et des autres et surtout ceux dont le destin est lié directement à la réussite du tourisme.
C’est un dossier impressionnant qui se présente devant le nouveau premier responsable du département ministériel en charge du tourisme. Où que l’on jette son regard la mission semble titanesque. L’investissement, la gestion des ZET, la formation des personnels, la promotion, la communication, l’implication des autres secteurs concernés directement ou indirectement… Rien ne semble fonctionner au mieux et encore moins donner des résultats probants. Et aucun pan de l’activité du secteur ne semble échapper aux critiques ou aux contestations de toutes sortes.
La nomination tardive d’un ministre confirme les appréhensions des uns et des autres et surtout ceux dont le destin est lié directement à la réussite du tourisme. Et ils sont nombreux. Tout autant que celui du reste des Algériens dont l’espoir d’une vie meilleure reste rythmé par la montée et la baisse des prix des hydrocarbures. Une quiétude durable ne pouvant venir que d’autres ressources aux richesses inépuisables, comme le tourisme.
La saison estivale est la première référence pour évaluer la situation. Et la question est simple. Où les Algériens passent-ils leurs vacances? Un grand nombre opte pour l’étranger pour une histoire de tarifs plus avantageux et une quiétude plus assurée. Pour ceux qui restent en Algérie, le nombre de personnes satisfaites, à la clôture de la saison estivale, demeure résiduelle. Et rien ne semble venir remettre en cause cet ordre des choses bien en place depuis de nombreuses années. L’impossibilité de passer des vacances de qualité chez soi avec les meilleurs prix et dans des conditions optimums de séjour est le premier aveu d’échec du secteur. L’autre moyen de s’assurer de la viabilité du secteur est celui de l’état du réceptif international. Et là encore, c’est un aveu d’échec. Seule une proportion de 40% des 2,5 millions d’entrées touristiques vient réellement faire du tourisme sous toutes ses formes (affaires ou détente et loisirs) et donc synonymes de rentrées de devises.
Parce que toute la question est là. Faire du tourisme une alternative au développement par les hydrocarbures, c’est éviter de faire sortir des devises en réfrénant les départs massifs des Algériens à l’étranger et faire venir des étrangers pour engranger des recettes en devises pour renflouer les caisses de l’Etat. Le reste n’est qu’une vue de l’esprit.
Réfréner l’élan des Algériens à passer leurs vacances à l’étranger est un challenge difficile à relever. Tant les offres, ailleurs, sont de meilleure qualité et de prix plus avantageux. Et tant l’offre nationale est loin des standards internationaux, voire rébarbative en tous points de vue. Hygiène, quiétude, prestations, animation, environnement…
Ce seront alors des millions d’euros qui iront s’évaporer ailleurs. Une véritable aubaine pour les pays récepteurs et une saignée pour les Algériens.
L’autre défi à relever et qui contribuerait à faire du tourisme une alternative aux hydrocarbures serait de faire venir, en grand nombre, des touristes en Algérie. Et là, la mission n’est pas moins difficile ni moins complexe. Tant l’offre touristique nationale demeure incapable de soutenir la concurrence internationale car peu attractive, et tant le travail, en amont, de la promotion touristique à l’international demeure de peu d’envergure, au regard de la qualité des présences aux Salons internationaux du tourisme et des budgets dérisoires mobilisés à cet effet.
Faire du tourisme une alternative aux hydrocarbures n’est pas une mission impossible malgré les nombreuses difficultés réels et de tous ordres. Mais elle n’est pas non plus facile et elle requiert la mobilisation de tous. Des compétences nationales, anciennes et nouvelles et des compétences étrangères dont l’expérience et l’expertise ne manqueront pas de faire trouver au tourisme algérien son chemin et lui faire jouer pleinement sa mission.