Au Sud, il y a le Sahara et les montagnes qui offrent d’autres opportunités inexploitées
L’Algérie ne parvient pas à mettre la main sur les touristes malgré ce qui se passe en Tunisie et en Egypte. Pourquoi?
Les difficultés vécues par les pays arabes récepteurs de touristes n’ont pas encouragé ces derniers à se diriger vers l’Algérie pour plusieurs raisons dont le fait que les saisons touristiques se préparent des mois à l’avance et ne sont pas le fruit d’évènements accidentels. En outre, pendant longtemps, le gouvernement a profité de la rente des hydrocarbures et il a délaissé le secteur du tourisme. Or dans certains pays tels l’Egypte et la Tunisie, il est considéré comme le moteur de l’économie.
D’ailleurs, la Tunisie et l’Egypte sont des pays considérées comme les destinations touristiques privilégiées pour les Européens. Depuis des années, l’Algérie n’a pas su profiter de cette situation d’offre européenne et relancer le secteur du tourisme en léthargie depuis des lustres. Les ministres qui se sont succédé au secteur du tourisme ne font que constater que seulement quelques milliers de touristes étrangers entrent sur le territoire algérien contre des millions chez les autres pays arabes.
Les chiffres sont largement loin des prévisions de deux millions de touristes étrangers escomptés en Algérie. D’ailleurs ces chiffres comprennent les touristes étrangers et les émigrés algériens.
Les étrangers sont réticents à se rendre en Algérie car le pays n’est pas préparé à accueillir des millions de touristes même à l’horizon de 2015 malgré le fait que le pays dispose de 1200 km de côtes méditerranéennes. Au Sud, il y a le Sahara et les montagnes qui offrent d’autres opportunités inexploitées ce qui aurait pu contribuer à dépasser la Tunisie et l’Egypte en matière de chiffres de fréquentation du pays. Mais où sont passés les millions de touristes qui ont annulé des réservations en Tunisie et en Egypte? La Tunisie et l’Egypte accueillent des touristes de la France, de l’Allemagne, d’Angleterre et d’autres destinations également et pourraient se diriger à nouveau vers l’Algérie si les conditions leur sont offertes.
Jusqu’aux derniers événements, l’Egypte et la Tunisie ne semblaient pas avoir été touchées par la crise puisque les sites de Hammamet et de Sousse ou encore de Charm El Cheikh étaient épargnés. Mais la situation est devenue critique et certains gouvernements occidentaux sont conduits à intervenir pour décourager leurs citoyens à visiter la Tunisie dont le tourisme est l’un des principaux moteurs de l’économie, représente 7% du PIB et assure environ 400.000 emplois.
Il a un effet d’entraînement sur une grande partie des secteurs économiques comme le commerce, le transport, l’artisanat… Tout comme en Egypte.
Les mêmes retombées pourraient profiter à l’Algérie et faire de l’émulation avec le secteur du tourisme de l’Egypte accueillant jusqu’à plus de 14 millions de touristes étrangers. Même si la clientèle étrangère pourrait retrouver le chemin du pays des pharaons et du Jasmin, l’Algérie doit préparer son offre afin d’attirer une partie des touristes étrangers. En tout cas, cela ne signifie pas concurrencer ces pays. Selon Amar Ghoul, ministre du Tourisme, il ne faut pas cibler uniquement les touristes d’Europe de l’Ouest, il faut également s’orienter plutôt vers des touristes d’Europe de l’Est, d’Amérique du Sud et de l’Asie.
En plus, l’Algérie n’aime pas du tout montrer qu’elle profite des malheurs de ses voisins et amis arabes pour attirer des touristes, au contraire elle souhaite que ces pays retrouvent leur santé économique. Partout, les crises politiques font baisser les chiffres des visites et certains pays comme la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Suisse ont coutume de déconseiller à leurs ressortissants de se rendre dans des pays considérés comme à risque. D’autres estiment que les séjours balnéaires ne présentent aucun danger et recommandent seulement d’éviter certaines zones. En tout cas, cette situation du tourisme n’est pas récupérée par l’Algérie. D’autres pays comme la Grèce ou la Turquie pourraient profiter des voyages annulés en Egypte ou en Tunisie. Pour l’Algérie, l’industrie touristique devient une priorité seulement depuis peu de temps et il faut s’attendre à l’avenir à des recettes de milliards de dollars ce qui est une importante rentrée financière qui intéresse les responsables politiques et plus particulièrement le ministère du Tourisme.
L’Algérie possède des sites d’une grande beauté et construit des hôtels haut standing dans les principales grandes villes du pays comme Alger, Oran, Annaba et Tlemcen. Elle prépare une politique touristique rigoureuse avec une promotion à l’international et une bonne gestion des sites touristiques.