De toutes les destinations du pourtour méditerranéen, la Tunisie et le Maroc restent très abordables. L’Algérie, quant à elle, est encore loin de devenir un lieu de villégiature pour les touristes.
Il ressort d’une étude menée par la plateforme comparative GoEuro, à travers son Indice des prix de l’hébergement, que le Maghreb est en effet très abordable en matière d’hébergement. La plateforme allemande a réalisé une étude de l’indice des prix à travers 150 villes et 60 000 propriétés afin d’analyser leur impact dans l’industrie de l’hébergement et la façon dont ils affectent les voyageurs.
L’indice montre que les villes comme Hammamet (Tunisie) et Marrakech (Maroc) restent très bon marché. En effet, Hammamet arrive deuxième ville la moins chère, tous types d’hébergements confondus (hôtels de une à quatre étoiles et auberges de jeunesses), avec une moyenne de 28 euro par nuit. En ce qui concerne Marrakech, la ville marocaine se révèle plus onéreuse. Il faudra compter en moyenne 38 euro par nuit pour y séjourner.
Ces dernières années, le tourisme à travers le Maghreb a fortement diminué, les voyageurs devenant frileux suite aux printemps arabes et aux conflits du proche orient. En décembre dernier, dix pays du pourtour de la Méditerranée se sont réunis afin de relancer la coopération dans le secteur touristique. Cette conférence organisée à Lisbonne et intitulée «Tourisme Capital Humain», a pour but de mettre en avant le patrimoine culturel et historique du bassin méditerranéen à travers des cursus de formation.
A l’issue de cette réunion, l’objectif est clair: faire de la Méditerranée la première destination touristique mondiale. Un suivi soutenu est d’ailleurs d’ores et déjà en place, puisque le Maroc accueillera le premier Comité de suivi durant le premier semestre de cette année 2015.
Chaque pays mise sur ses atouts, certains étant plus visités pour leur patrimoine culturel, d’autres pour leurs stations balnéaires et leurs paysages. Selon Algeriantourism: « En Algérie, l’essentiel des dépenses des touristes se réalise dans les complexes touristiques (clientèle-loisirs) et les hôtels 5 étoiles (clientèle-affaires), ce qui est moins le cas dans les pays où le tourisme est plus culturel que balnéaire, comme en Turquie ou en Égypte. »
Contrairement à ses voisins, l’Algérie n’a nullement investi dans le tourisme de masse. Ses structures hôtelières sont, pour les hôtels étoilés excessivement chères ou de qualité médiocre pour les autres. Par ailleurs, il y a lieu de relever que le pays n’est pas pourvu de stations balnéaires comme la Tunisie et le Maroc. Et ce, même si jusqu’à il y a quelques années, le Sahara était très prisée par une clientèle occidentale passionnée du treck et les grands espaces.
Cela dit, depuis 2008, l’Algérie a adopté une stratégie de relance touristique à l’horizon 2030, qui repose principalement sur le renforcement des structures d’accueil et la promotion des services. L’accès aux formations dans le domaine touristique est devenu une priorité. Reste maintenant à savoir si ce plan de relance, mêlé aux décisions prises lors de la conférence de Lisbonne, donneront lieu à des résultats significatifs.
C.P.
