Tourisme: L’EGT Tipasa, un fleuron à vau-l’eau

Tourisme: L’EGT Tipasa, un fleuron à vau-l’eau

Un plan social, qui va toucher 149 travailleurs sur les 267, est en cours de préparation au niveau de l’Entreprise de gestion touristique de Tipasa (EGTT) qui a vu une partie de ses cadres dirigeants partir, dont le directeur général qui a déposé sa démission reconvertie en départ à la retraite par le directoire de Gestour.

Après deux années d’hésitation, pour ne pas toucher au gagne-pain de dizaines de familles, le conseil d’administration a fini par trancher en optant pour la fermeture prochaine de deux unités, à savoir le complexe Tipasa village et la Corne d’or, pour lancer les travaux du plan de modernisation et de réhabilitation qui a bénéficié de 4 milliards de dinars.

Le complexe Tipasa Matarès sera la seule unité ouverte où le personnel restant sera redéployé vu qu’une partie ira à la retraite normale ou anticipée, quant à la seconde, composée essentiellement de vacataires, il a été décidé de mettre fin à leurs contrats.

Le départ de l’équipe dirigeante de l’EGT Tipasa, sous la pression d’un syndicat peu soucieux de la bonne gestion, mais plutôt de la défense de petits privilèges acquis au fil d’années de laxisme, pose de sérieux problèmes de management aujourd’hui.

Selon de nombreuses indiscrétions, certains travailleurs s’adonneraient, actuellement, à un véritable pillage du matériel désinstallé de l’entreprise ainsi qu’à des sous-locations sans factures de bungalows et autres appartements en attendant le lancement des travaux qui ont fait l’objet d’un nouvel appel d’offres.

La situation s’est fortement dégradée dans l’entreprise depuis l’été quand le syndicat a commencé à faire du forcing, sous prétexte de mauvaise gestion, pour exiger des augmentations de salaire, alors la DG avait procédé à la promotion de 18 cadres diplômés (licenciés et DESS) comme cela s’était fait dans les autres entreprises et avec l’accord du Conseil d’administration, dont les représentants du syndicat.

La nomination d’un intérimaire chargé des trois unités et d’un directeur au niveau de l’unité Matarès pour gérer les affaires courantes ne semble pas satisfaire le syndicat qui a, encore une fois, organisé un coup de force en fermant les portes de l’unité par des travailleurs dont les contrats avaient pris fin, il y a une dizaine de jours, pour obliger les responsables à revenir sur la décision de mettre fin aux contrats de plusieurs vacataires.

Les trois entreprises, depuis le lancement des travaux préliminaires de décapage en attendant la finalisation du marché, fonctionnent au ralenti et risquent de poser de sérieux problèmes de management d’autant que comme le reconnaissait dernièrement M. Chiah, l’ex-DG l’entreprise a, jusque-là, fait l’objet « d’un management paternaliste » et la culture de l’entreprise n’existe pas dans la tête de ses travailleurs, dont le souci de rendement et de performance était la dernière des préoccupations.

L’entreprise mérite d’être classée comme « patrimoine touristique national » comme le disait non sans humour son ex-responsable et de bénéficier d’un plan de soutien des pouvoirs publics, ce qui a été fait et qui semble avoir aiguisé les appétits de nombreux prédateurs.

L’enveloppe de 4 milliards de dinars attribuée à l’EGT Tipasa, en même temps que d’autres unités touristiques (Ghardaïa, Timimoune, Béni Abbès, Bou Saâda, etc.), permettra de lancer des opérations de rénovation de l’ensemble des trois infrastructures qui comptabilisent 2400 lits et près de 1000 bungalows et appartements répartis entre Tipasa village avec ses 500 bungalows, Tipasa Corne d’or 100 bungalows et Tipasa Matarès avec ses 400 chambres dans les deux hôtels, ses 42 appartements et sa vingtaine de villas. Ce fleuron du tourisme balnéaire, qui fonctionne pratiquement deux mois sur 12 (60% de son chiffre d’affaires évalué 370 millions de dinars en 2010) en plus des quelques rentrées d’argent engrangées par la tenue de conférences et séminaires, méritait un soutien de l’Etat qui lui permettrait de rebondir et offrir un service digne de ce nom tout en proposant des formules attractives en dehors de la saison estivale. La même opération de lifting touchera le complexe Tipasa Matarès, qui renferme deux hôtels : La résidence avec 280 lits et 42 appartements de 2 à 3 pièces équipées d’un coin cuisine et celui dit de la Baie avec 100 chambres disposant d’un coin salon, d’une loggia avec vue sur mer et d’une salle de bain.

Des projets et des idées de relance pour l’entreprise, les ex-responsables en avaient, citant pèle-mêle la construction d’un SPA (centre de thalassothérapie, de détente et de bien-être), le lancement de la formule package hôtels entre le Sud et le Nord, le tourisme et voyages culturels envisageables avec l’acquisition d’une chaine de véhicules et le lancement de la carte de fidélisation des clients…

Avant de pouvoir concrétiser tous ces projets, il fallait d’abord régler le litige du foncier des trois complexes resté en suspend durant des décennies en raison de l’évaluation jugée excessive et qui a fait l’objet d’un recours. La question du branchement des trois sites au réseau de gaz de ville était l’autre contrainte à laquelle ont fait face les responsables qui espèrent en venir à bout sitôt que leur chiffre d’affaires s’améliorera.

La disponibilité de l’eau 24 h sur 24h à Tipasa (avec une facture de 3 millions de dinars par mois) qui permet l’entretien des espaces verts et du gazon des trois complexes, ainsi que le branchement des sites à la station de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP) du Chenoua pour éviter leur déversement en mer, deux opérations lancées grâce à l’initiative des responsables de la wilaya, sont une réalité et un atout dont s’enorgueillissent les responsables de l’EGT. Depuis 2011, un plan de modernisation des trois unités de l’EGT Tipasa (Tipasa-Matarès, Tipasa-village et Tipasa-Corne d’or) est en cours (lancement d’un nouvel appel d’offres cette semaine) avec à la clé une réhabilitation et une mise à niveau de l’ensemble de la structure.

Selon le bureau d’études chargé de ce projet, en plus de la rénovation et de la modernisation des hôtels, appartements et des bungalows des trois unités, il est prévu la création d’une piscine SPA et d’un centre de remise en forme.

Une requalification de l’ensemble des infrastructures est, aussi, prévue avec une ouverture des espaces vers la mer, la création de patios en plein air, d’une discothèque ouverte, sans oublier la liaison avec tous les espaces de promenade.

Un centre de congrès sera créé au niveau du complexe Matarès près de l’hôtel Résidence d’une capacité de 500 places doté d’une salle polyvalente divisée en trois entités.

Les ruines romaines, se trouvant à l’intérieur de sites, seront mises en valeur avec une signalisation spéciale doublée d’un centre d’appui à l’information et la sensibilisation.

La corne d’Or fera l’objet d’une extension avec la création d’un nouvel hôtel doté de 17 chambres qui deviendra l’unité centrale du site.

Les zones des villas feront, toutes, l’objet d’un toilettage avec une requalification de la piscine, du restaurant, de la salle polyvalente, sans oublier la récupération du vieux Hammam et l’inclusion d’un bâtiment réception.

Au niveau de Tipasa Village, il est prévu la création d’une zone nautique, de clubs de tennis et hippique, ainsi que la reprise totale de la zone de restauration et de réception des clients.