Tourisme, Entre ambition et faisabilité

Tourisme, Entre ambition et faisabilité
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La récupération des touristes algériens optant pour des destinations étrangères n’est pas encore à l’ordre du jour des pouvoirs publics.

Pas tant que le nombre de lits, sur le territoire national, ne dépasse pas les 15.000, selon Mustapha Chaoui, chargé de la promotion et du marketing à Gestour.

« Chaque année, un million d’Algériens environ passent leurs vacances à l’étranger. Comment peut-on les récupérer, les attirer vers le tourisme local, comme le souhaitent les pouvoirs publics, si nous n’avons même pas où les héberger ? », s’est-il interrogé, lundi, à l’occasion des journées sur le marketing hôtelier tenues à Alger.

Et cela est d’autant plus difficile, selon lui, que « nous n’arrivons pas encore à appliquer les décisions prises ces dernières années dans ce secteur ».

Et ce n’est que récemment que les pouvoirs publics ont pris conscience que le tourisme peut être un palliatif aux hydrocarbures et générateur de richesse et d’emplois.« Nous avons parlé d’une stratégie à l’horizon 2010, puis 2012, puis 2020 et maintenant 2030 ! Pourquoi ne pas commencer par les petites choses au lieu d’attendre que les grandes choses se réalisent enfin ?

Avant de chercher à attirer les masses étrangères, pourquoi ne pas exploiter les lobbies, les Pieds Noirs et les sportifs par exemple qui ont une sensibilité pour l’Algérie », suggère-t-il. Selon notre interlocuteur, la réalisation des infrastructures prend du retard. « Le tourisme dépend de trois éléments : la volonté politique, les potentialités à produire et les opérateurs économiques », a-t-il rappelé, en signalant que l’image de l’Algérie, longtemps considérée comme un pays à risque, est une contrainte pour le secteur.

Chose à laquelle Hacène Bahlouli, DG de l’EGT les Andalouses, a fait également allusion. « Le partenariat entre l’Onat et Selectour, réseau d’agences françaises, n’a pas attiré le nombre de visiteurs souhaité », déplore-t-il. Ce qu’il faudrait au fait, selon Rachid Hessas, DG de RH International Communication, organisateur de ces journées, c’est d’introduire la notion de concept du développement durable dans les opérations touristiques. « La réussite d’un plan de développement et de marketing dépend essentiellement de la motivation de ceux qui sont chargés de le mettre en œuvre, public et privé. Plus les acteurs concernés sont impliqués dans le processus d’élaboration du plan, plus ils seront acteurs de sa mise en œuvre », conclut-il.

Farida Belkhiri