L’Algérie touristique, c’est cette destination émergente de la rive Sud de la Méditerranée, se trouvant le plus souvent à une heure de vol des grandes capitales européennes. Avec une superficie dépassant deux millions de kilomètres carrés, un littoral s’étendant sur plus de 1.200 km, le pays œuvre à s’affirmer avec sa multitude de produits touristiques sur le marché international.
L’Algérie possède aussi le produit saharien avec toute sa splendeur qui couvre les deux tiers de la superficie du pays. Cette étendue permet de présenter des produits diversifiés comme le Grand-Sud, appelé communément le plus grand musée à ciel ouvert de la planète. Mais la beauté des sites suffit-elle pour attirer un grand nombre de touristes ? La réponse est non ! Même les hautes autorités du pays le reconnaissent.
L’Algérie est un beau pays mais cela ne suffit pas, elle doit apprendre à utiliser cet atout, sans quoi, le tourisme restera au point mort. « La beauté de l’Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme dans notre pays qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité qui lui confèrent une dimension à la hauteur de ses atouts », a estimé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message aux participants aux assises nationales du tourisme tenues les 14 et 15 avril dernier à Alger.
Afin de booster réellement le secteur et d’atteindre l’objectif tracé à l’horizon 2015 et d’attirer 2,5 millions de touristes, les autorités ont décidé de revoir les segments de l’activité touristique. Des réflexions sur la révision de la loi régissant l’activité de voyagiste, le visa, l’investissement, le foncier, la communication, l’hôtellerie, les prestations et la concession des plages ont été faites. En effet, sur le volet aménagement touristique, il y a eu la finalisation des études pour le classement de 39 nouvelles ZET (le projet de décret portant leur classement a été adopté par le Gouvernement, en attendant sa promulgation).
Il y a eu l’examen de 8 dossiers relatifs à la réalisation de projets de fermes aquacoles à l’intérieur des ZET, et pour lesquels le ministère de tutelle s’est prononcé favorablement pour 03 d’entre eux. Sur les 22 plans d’aménagement touristique (PAT) finalisés, 7 ont été examinés en réunion du Gouvernement et attendent la promulgation, 9 sont en cours d’envoi aux services du Gouvernement. Au niveau des wilayas, l’on enregistre 30 PAT en cours d’étude dans 11 wilayas, 21 PAT en cours de lancement et plusieurs plans en cours de dotation budgétaire. Idem pour les Schémas directeurs de l’aménagement touristique de wilaya : 3 schémas ont été finalisés, 36 autres sont en cours d’élaboration et 8 en cours de lancement, selon les données fournies par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA).
A la fin 2012, 713 projets agréés sont suivis par le ministère, soit une capacité litière globale de 82.000 lits, 38.000 emplois directs pour un coût global d’investissement estimé à 230 milliards DA. Pour faire face aux contraintes liées au financement des projets, le MTA a signé des conventions-cadre avec 4 banques publiques et 2 organismes financiers : BADR, CNEP, CPA, BDL, FGAR et la SPA « El Djazair Istithmar ». Il y a eu également l’installation d’un comité technique (composé de cadres du secteur du tourisme et des établissements financiers) pour la mise en œuvre de ces conventions.
Pour les perspectives à court terme, la tutelle compte achever et finaliser des études en cours (PAT et SDATW), lancer des études des PAT et lancement des travaux relatifs à l’accessibilité des ZET. Le ministère va proposer des mesures de facilitation et d’assouplissement des procédures relatives à l’accès au foncier dédié à l’investissement touristique. Le MTA vise également l’élargissement des partenaires financiers et bancaires dans l’accompagnement des porteurs de projets.
Activités hôtelières et agences de tourisme et de voyages (ATV)
Le parc hôtelier national est constitué de 1.136 établissements totalisant 96.500 lits. Il est caractérisé par une prédominance de l’hôtellerie urbaine ; 673 établissements totalisant 47.511 lits. A fin 2012, l’on dénombre 814 ATV agréées, réparties en 315 ATV de catégorie « A » et 499 ATV de catégorie « B », auxquelles s’ajoutent 77 succursales d’ATV. Durant l’année 2012, la commission d’agrément des ATV a eu à examiner 940 dossiers, dont 438 nouvelles demandes, et ses travaux se sont soldés par 219 avis favorables définitifs et 263 accords de principe.
En 2013, le Comité technique du thermalisme a examiné 15 dossiers de demandes de concession d’eau thermale et prononcé 11 accords de partenariat. Le parc contient actuellement 46 structures thermales dites « traditionnelles » en exploitation et 76 structures thermales en exploitation sont inscrites dans le fichier national des stations thermales et font l’objet de suivi pour exploitation. Afin de développer l’activité, le MTA investit également dans l’homme. 22 médecins thermaux, 18 kinésithérapeutes, 28 hydro-physiothérapeutes, 16 hydrothérapeutes, 32 masseurs et 86 agents des thermes ont été formés l’an dernier.
La tutelle a organisé aussi un séminaire international sur la médecine thermale auquel ont participé 76 médecins. L’Algérie a accueilli, durant le premier trimestre de l’année en cours, 400.000 touristes étrangers. L’« afflux » a augmenté durant le premier trimestre 2013 comparativement à la même période de l’année dernière qui avait enregistré l’entrée de 280.000 touristes étrangers en Algérie, selon les chiffres des services de la Direction générale de la Sûreté nationale. La tutelle attend à ce que le chiffre grimpe pour atteindre 1,8 million d’ici la fin de l’année. Pour ce qui est de l’artisanat, les professionnels éprouvent toutes les peines à s’approvisionner en matières premières et à écouler leurs produits.
Les spécialistes indiquent qu’il faudra miser beaucoup plus sur le tourisme local. Ils appellent à la création de nouvelles activités pour l’artisanat, la formation améliorée et le développement de l’exportation tout en sauvegardant les activités artisanales traditionnelles. Le tourisme étant, de l’avis des experts, le secteur qui résiste le plus à toutes les crises, nécessite la mobilisation des efforts à tous les niveaux, par-dessus le potentiel diversifié et inégalable que recèle le pays. Car une industrie touristique solide est synonyme de création de richesses et de valeur ajoutée. Alors vivement « l’Algérie touristique » !
Abbas Aït Hamlat