Une délégation de l’Organisation arabe du tourisme (OAT) séjourne, actuellement, à Alger à l’invitation du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Elle devait être reçue en audience par le ministre du Tourisme Smaïl Mimoune, hier après-midi, pour discuter des opportunités de partenariat entre les deux parties. La délégation de l’OAT a rencontré la presse hier matin au forum du quotidien El Moudjahid. A cette occasion, le secrétaire général de l’OAT et le chargé du dossier Algérie au niveau de la même organisation, créée en 2004, s’étaient expliqués sur l’objet de leur visite. «L’Organisation arabe du tourisme est un organisme régional qui dépend de la Ligue arabe.
Nous nous considérons comme partie intégrante du ministère algérien du Tourisme», a déclaré le secrétaire général, Bandar Bin Fahad al-Fuha. L’OAT, selon lui, a tracé une stratégie de formation et de qualification des ressources humaines dans le but de faire développer le secteur un peu partout dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient.
40 programmes de formation aux métiers du tourisme sont en effet accessibles aux pays membres de la Ligue arabe dans le cadre de cette stratégie, précise-t-il. De plus, en vertu d’une convention signée en 2010 avec une des filiales de la Banque islamique du développement (BID), l’OAT se charge de faire la promotion d’un nouveau produit d’assurance.
La BID, indique-t-on, se propose ainsi de rembourser en guise d’assurance, jusqu’à 90% du montant du capital investi dans des projets touristiques dans tous les pays de la région, qu’il soit le fait de nationaux ou de promoteurs étrangers, contre entres autres les risques d’instabilité politique,
la hausse des prix et même la mauvaise gestion de ces projets. Créée en 1975, la BID travaille sur trois objectifs stratégiques majeurs : la promotion des institutions financières islamiques, la réduction de la pauvreté et la promotion de la coopération entre les pays membres. Son capital est de 22 billiards de dollars américains.
La délégation devait donc discuter avec le département que dirige M. Mimoune sur la façon de faire bénéficier l’Algérie des programmes de formation disponibles au niveau de l’organisation et des produits d’assurance de la BID.
Le chargé du dossier Algérie, Ibrahim Abu-Helil, a rappelé que notre pays était classé 7e au rang mondial en termes de potentialités touristiques. Celles-ci restent cependant à exploiter en investissant dans les infrastructures et les ressources humaines. M. Abu-Helil plaide à cet effet pour le renforcement des relations entre les secteurs publics et privés dans ce domaine dont l’intérêt est encore récent pour les pays de la région.
Les 22 Etats membres de la Ligue arabe enregistrent ensemble 52 millions de touristes internationaux annuellement, alors que la France à elle seule en revendique 80 millions chaque année.
S’agissant du renforcement des relations public-privé, le directeur des investissements au ministère de tutelle, Abderraouf Khalef, lors de son intervention dans le débat, a annoncé l’organisation d’un atelier de réflexion qui se tiendra en marge du Salon arabe pour le tourisme prévu à Alger en mai 2012. Les invités du forum El Moudjahid rappellent que le tourisme est un secteur très sensible à l’environnement politique et social qui l’entoure.
En raison des bouleversements que connaissent surtout la Tunisie, l’Egypte, la Libye, la Syrie et le Yémen, l’OAT a déploré à l’échelle régionale des pertes financières de l’ordre de 7 milliards de dollars dans le tourisme au cours des six premiers mois de l’année 2011. Même les pays qui n’ont pas été directement touchés par les révoltes populaires, à l’instar du Maroc et l’Arabie saoudite, ont vu fondre leurs recettes en la matière.
D. C.
