Une nouvelle tour de contrôle de l’aéroport international d’Alger devait être réalisée il y a de cela huit ans ! C’est ce qu’a révélé, au lendemain de l’incendie qui s’est déclaré dans la tour de contrôle lundi soir, le Syndicat national du personnel de la circulation aérienne (Snpca).
Des lourdeurs administratives incompréhensibles et inacceptables sont la cause de ce retard, selon le Snpca qui a appelé hier les pouvoirs publics à finaliser le projet de construction de la nouvelle tour de l’aéroport Houari-Boumediene, «l’actuel bloc technique, structure datant d’avant, ne peut plus répondre à une prise en charge du trafic aérien de l’aéroport de la capitale qui enregistre près de 300 mouvements au quotidien». C’est donc une sorte de mise en garde que lance le Snpca à travers ce communiqué en affirmant que ce qui existe actuellement est dépassé : une tour de contrôle – dans un bloc technique – vieille de plus de 50 ans alors qu’à côté des milliards de dollars ont été mobilisés pour la construction d’une aérogare livrée en 2006
Economie de bout de chandelles ? Négligences coupables ? Inconscience des autorités en charge du projet ? Quelles sont ces lourdeurs administratives qui ont bloqué l’édification de la nouvelle tour ? Il aura fallu l’incendie de lundi dernier pour que ce cas d’incurie soit révélé. Et si l’incendie n’avait pu être maîtrisé à temps ? Mesure-t-on aujourd’hui les risques encourus pour les contrôleurs, les passagers, les avions et tout ce qui gravite autour du fonctionnement d’un aéroport ?
Le 13 février 2008, lors d’une cérémonie organisée, au siège du ministère des Transports, un contrat d’études relatif aux blocs techniques et tours de contrôle des aérodromes d’Alger – Oran – Constantine – Tamanrasset et Ghardaïa, a été conclu entre l’Etablissement national de la navigation aérienne (Enna) et le groupement espagnol Senor-Gop. Ce contrat porte sur la réalisation de cinq nouveaux blocs techniques, dotés de tours de contrôle, la sécurisation des tours de contrôle et du système de sécurité des aéroports. Le contrat a été signé par Hocine Benchaâbane, DG de l’Enna et le représentant du groupement espagnol Senor-Gop. Où en est-on aujourd’hui de ces beaux projets sur papier ?