Une semaine après le lancement de la campagne électorale, l’ambiance reste froide et seules quelques affiches placardées loin des sites prévus, rappellent que la classe politique est mobilisée pour le rendez-vous du 29 novembre prochain.
Le siège de la Commission de wilaya chargée de la surveillance des élections reste étrangement vide, et ceux qui s’y trouvent, éprouvent du mal à passer le temps. «Ils sont sortis sur le terrain pour poursuivre l’installation des commissions communales. Il faudra revenir l’après-midi, peut-être qu’ils seront là», nous dira un agent qui ne manquera pas de préciser qu’il n’est qu’un gardien affecté aux lieux. Je ne suis pas un militant de parti. Je suis un agent de la DJS, chargé du gardiennage du centre culturel.
Dans les QG de campagne de certains partis politiques, on continue de peaufiner le programme. «Nous avons des sorties prévues sur le terrain, mais nous préférons pour le moment procéder par un travail de sensibilisation. Vous avez remarqué que nous avons installé notre QG à la kasma de la rue Khemisti pour être proche des citoyens. Nous préparons un meeting de Belkhadem pour la semaine prochaine et en attendant, nos têtes de liste ont été instruits pour engager un travail de proximité. Ils devront l’entamer à partir de demain.
Pour l’affichage, nous avons préféré attendre la dernière semaine pour occuper les sites qui nous sont réservés», affirme un responsable local du parti FLN. Chez le rival RND, c’est la même mobilisation qui est perçue. Les responsables de la campagne tentent d’apporter les dernières retouches à leur campagne électorale. «Les orientations de la direction nationale sont claires. Nos candidats doivent descendre sur le terrain et tenter de séduire l’électorat.
C’est une véritable chasse aux voix qui est lancée et nous ne sommes pas seuls sur le terrain», note un élu sortant du Rassemblement national démocratique qui ne s’est pas représenté. Chez les autres partis, on tente d’innover et dans ce cadre la palme revient au FNL qui n’a pas voulu tergiverser en engageant sa campagne électorale dès le premier jour. Ses candidats sillonnent l’ensemble des circonscriptions de la commune et chacun tente à sa manière de présenter sa liste et son programme.
La même mobilisation est perçue chez l’autre nouveau-né de la classe politique, l’URN, qui tente lui aussi de faire le dur apprentissage de la pratique politique. «Si on remporte des sièges, ça nous permettra de concrétiser nos engagements d’être aux côtés des citoyens et si on échoue, ce sera une expérience enrichissante pour l’avenir du parti», affirme son président, M. Hamidi Lahouari. Le MPA, quant à lui, a préféré user d’un travail de proximité qui pourrait lui permettre aussi bien de s’ancrer à Oran que de tenter de séduire une partie des électeurs. Des sources de ce parti ont dénoncé l’irruption de la violence dans la campagne.
En effet, ces dernières ont parlé d’une tentative d’agression de leur tête de liste à Bousfer. Ce militant que nous n’avons pas pu joindre aurait été, selon les responsables locaux de ce parti, menacé de mort par des individus proches de deux formations politiques installées depuis des années à Oran. «Une plainte a été déposée et nous n’allons pas nous taire car la terreur ne peut pas être un argument électoral», diront nos interlocuteurs. Côté dépassements, des citoyens ont évoqué le cas de la cantine d’une école de Hassi Bounif, où le maire sortant a placardé la liste de son parti.
«Des maires sortants continuent d’utiliser les biens de l’Etat alors que leur mandat a expiré le 27 octobre dernier. Ils n’ont pas rendu les puces et les véhicules de service et continuent d’occuper les bureaux dans les communes», affirment des membres de la CWSEL. Toutefois, tous ceux que nous avons abordés à Oran affirment que la campagne électorale s’emballera à partir de cette semaine. «Les choses sérieuses vont commencer, la scène va s’animer, vous allez voir», nous ont-ils assuré.
F. Ben