Toujours aucune réponse aux doléances des enseignants de l’université Alger III: La fuite en avant de Tahar Hadjar

Toujours aucune réponse aux doléances des enseignants de l’université Alger III:  La fuite en avant de Tahar Hadjar

Le bras de fer entre les enseignants de la faculté des sciences politiques et des relations internationales et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se poursuit.

Près de deux mois après l’agression par des “baltaguis” de certains enseignants, aucune sanction n’a été prise à l’encontre des “commanditaires et les exécutants” de l’agression alors que la commission d’enquête annoncée par le ministre pour faire toute la lumière sur ces incidents s’apparente à une arlésienne. “Le problème est que les vacances de printemps sont terminées, les décisions promises par le ministre n’ont toujours pas vu le jour et les enseignants non réhabilités dans leur dignité alors que les agresseurs ne sont toujours pas passés en conseil de discipline”, relèvent les enseignants, visiblement agacés par ce qu’ils qualifient de “fuite en avant du ministre”.

Rassurés après une première rencontre avec le ministre, les enseignants, en dépit de plusieurs actions de protestation dont une grève de trois jours et deux rassemblements, se demandent encore pourquoi l’absence de mesures administratives à l’encontre des “fauteurs” et des “tricheurs” et pourquoi l’absence de résultats de la commission d’enquête installée par la tutelle. “Où sont les sanctions à l’encontre de ceux qui se jouent des finances des œuvres sociales ? Où sont les sanctions à l’encontre de ceux qui manipulent les résultats de l’examen du doctorat ? Où est la sanction des responsables du pourrissement de la situation à l’université et sa gestion clientéliste ? Autant de questions sans réponse”, s’interrogent les enseignants.

Ils mettent en garde contre la “fuite en avant du ministre” qui, après avoir promis de prendre les mesures avant les vacances scolaires, s’en remet désormais à la justice, selon un enseignant contacté hier. “La justice, c’est nous qui l’avons saisie”, rappelle cet enseignant. “Nous mettons en garde contre l’impunité, la fuite en avant et le déni de responsabilité. Nous appelons le premier responsable à assumer sa responsabilité en direction des professeurs. Faute de quoi, nous n’allons pas nous taire et nous utiliserons tous les moyens légaux pour faire valoir nos droits”, disent-ils.

Lundi dernier, ils ont tenu une assemblée et ont introduit de nouveau une demande d’audience auprès du ministre. “C’est à la lumière de sa réponse qu’on envisagera les actions à entreprendre”, a indiqué, à Liberté, le coordonnateur du Cnes, Mohamed Rezig. Cette nouvelle requête intervient alors que les enseignants redoutent que le ministre se dérobe dans la mesure où il est candidat aux législatives et entamera sa campagne électorale.

Aussi, l’impunité a atteint des proportions telles qu’une étudiante a giflé, il y a quelques jours, un enseignant en plein amphi au cours d’un examen de comptabilité…