Toshiba cède ses ordinateurs et appareils électroménagers

Toshiba cède ses ordinateurs et appareils électroménagers

Trois entreprises seraient intéressées pour reprendre ces activités.

Le groupe nippon souhaite se recentrer sur le secteur de l’énergie, du stockage de données et du service aux entreprises.

Le groupe japonais Toshiba, spécialisé dans la création de matériel électronique et informatique, a annoncé sa volonté de céder ses activités d’ordinateurs et d’appareils électroménagers.

TROIS ENTREPRISES SUR LE COUP

Dans une interview au quotidien Sankei Shimbun, le PDG du groupe, Masashi Muromachi, a précisé que les entreprises Fujitsu et Vaio pourraient reprendre les activités PC. Concernant les activités d’appareils électroménagers, Toshiba serait entré en discussion avec le fabricant japonais d’électronique Sharp. Cependant, Masashi Muromachi a précisé que « Toshiba ne souhaite pas prendre la majorité des sociétés conjointes ».

Pourquoi céder une partie de ses activités ? Deux raisons principales peuvent l’expliquer. Toshiba est victime de la concurrence. Alors que dans les années 1990, le groupe était l’un des plus gros fabricants d’électroniques, il a peu à peu cédé du terrain à ses concurrents et notamment au groupe américain Whirlpool, spécialisé dans l’électroménager.

La seconde raison évoquée concerne la volonté de l’entreprise nippone de recentrer ses activités sur de nouveaux secteurs comme l’énergie, les services aux entreprises et le stockage de données. Elle compte notamment relancer l’activité nucléaire qui n’existe quasiment plus au Japon à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011. Pour cela, elle mise sur sa filiale américaine Westinghouse qui représente aujourd’hui l’un des premiers fabricant de réacteurs nucléaires.

Un autre pan d’activité du groupe serait concerné par cette restructuration, selon la presse japonaise : l’entreprise Fujifilm, connue du grand public pour ses appareils photo, pourrait reprendre l’activité médicale de Toshiba à hauteur de 50 %.

4,1 MILLIARDS D’EUROS DE PERTE POUR 2016

Ces cessions d’activité risquent tout de même de lui coûter cher. Ses revenus pourraient chuter de plus de 1 000 milliards de yens par an, soit 7,5 milliards d’euros.

Selon Masashi Muromachi, le chiffre d’affaires du groupe pour l’exercice 2016-2017 pourrait tomber pour sa part à moins de 38 milliards d’euros, soit son niveau le plus bas depuis le milieu des années 1990.

Pour cette année, le groupe a déjà prévu une perte nette de 550 milliards de yens soit 4,1 milliards d’euros.

Suite à cette annonce, les agences de notation financière Moody’s et Standard and Poor’s ont abaissé la note du groupe nippon désormais placé en catégorie spéculative. « Nous avions espéré que Toshiba se redresse légèrement en 2015-2016 et plus largement en 2016-2017. Toutefois, un tel scénario s’éloigne », mentionnait Standard and Poor’s dans son communiqué.

Cette restructuration a également de lourdes conséquences sur l’emploi. La semaine dernière, Toshiba a annoncé la suppression de 10 600 postes à travers le monde – dont 5 800 au Japon – soit prêt de 10 % de l’ensemble des employés.

LA NÉCESSITÉ DE RETROUVER DE L’ARGENT

Pour faire face à l’ensemble de ces difficultés, Toshiba négocie actuellement des prêts à hauteur de 2,3 milliards d’euros auprès de deux banques japonaises. Déjà, en septembre dernier, le groupe avait bénéficié de 3 milliards d’euros de prêts, dans l’objectif de « parer à des imprévus, tels que des changements temporaires dans l’environnement de marché », selon les mots employés par la firme.

Ces mauvais chiffres ne vont pas redorer l’image du groupe, déjà dégradée en avril dernier par la révélation d’un scandale comptable intervenue entre 2008 et 2014. Trois PDG et plusieurs collaborateurs avaient falsifié les comptes afin de cacher les mauvais résultats du conglomérat japonais. Ces dirigeants ont été remerciés.