Top 10 : les flops de la CAN 2010

Top 10 : les flops de la CAN 2010

Le premier tour de la CAN s’est achevé dans un gros bordel. Le Gabon pensait s’inviter en quarts, c’était sans compter sur la roublardise du règlement qui renvoie les hommes d’Alain Giresse chez eux plutôt qu’en dernière semaine.

C’est ballot. Mine de rien, ce couac réglementaire confirme les ratés de la compétition.

C’est bien beau d’avoir des stars à la pelle. Qu’on se le dise, Didier Drogba et Sam Eto’o n’empêchent pas les ratés.

1 – L’affaire du bus du Togo

Michel Audiard avait capté l’essence même de la compétition dès 1972. Son film « Elle cause plus… elle flingue » en est la preuve visuelle la plus incontestable. RIP.

2 – Le niveau des gardiens de but

On a vu, on a ri, on s’est marrés devant tant de bévues et d’insuffisances techniques. Ce premier tour a été un petit bijou en termes de bourdes de gardien de but. Au niveau de la boulette, outre Diam’s, la CAN a envoyé du lourd. Le Béninois Djidonou pour son œuvre contre le Mozambique (deux boulettes = deux pions dans les callipyges, l’arithmétique est cruelle) mérite une statue.

Son homologue du soir, le Mozambicain João Rafael Kapango, n’a rien trouvé de mieux que de se péter les cervicales sur une sortie à la con. Le portier Zambien, Kennedy Mweene, ne la ramène pas. Contre le Cameroun il prend un marron sur une balle anodine et lointaine de Geremi. Enfin, l’Algérien Chaouchi est dignement entré dans la compétition contre le Malawi en participant généreusement au naufrage collectif des siens (0-3). Un beau millésime.

3 – L’exclusivité d’Orange Sport

Question : où et comment mater la 27ème CAN ? Facile, sur Orange Sport. Ah, c’est là où le bat blesse. En achetant l’exclusivité de la diffusion de la Coupe d’Afrique, Orange a mis la concurrence au pas et dans le noir le plus complet. Moralité, pour suivre la CAN sans raquer chez le diffuseur officiel, il faut se lancer dans du streaming en 56K ou squatter son charmant voisin abonné à Eurosport Allemagne ou Al Jazeera Sport. Une vraie ballade de santé.

4 – Le Mali

Outsider en début de compétition, le Mali a vite plié bagages. La faute à une défense de DH. Quand on encaisse 4 buts lors du match d’ouverture, on prend une baffe en travers de la gueule. Forcément, continuer la compétition avec quelques dents en moins, ça fout un coup au sex appeal. Pourtant, les Maliens arrivaient avec un potentiel gros comme ça. Keita, Sissokho, Kanouté, sur le papier, ça avait de la gueule. Malgré la meilleure attaque du premier tour (7 buts, à égalité avec l’Egypte), les Maliens n’ont pas franchi le premier tour. Pour leur défense, l’Algérie et l’Angola se sont arrangés en sous-main pour l’enfilade de l’année (voir plus n°5).

5 – Angola/Algérie

Les Algériens vivent depuis 1982 avec une boule dans le ventre. Celle de s’être fait copieusement enfler au Mondial espagnol. Dans le dernier match de poule, la RFA et l’Autriche s’arrangent comme en 1938 et produisent un non-match historique. Simple. Une victoire par un ou deux buts des Teutons permettant aux deux squads de se qualifier, un but allemand est inscrit rapidement et les deux équipes consacrent le reste de la partie à se faire des passes. Dans le même temps, l’Algérie se retrouve à la place du con et rentre au pays en criant au scandale. Bizarrement, 27 ans plus tard, Angolais et Algériens n’ont rien trouvé à redire dans la manière dont ils se sont acoquinés pour se qualifier sans forcer (0-0) tout en fourrant le copain Malien. Néanmoins, Saâdane, le coach algérien, a eu le mérite d’expier ses fautes : « J’ai respecté les règles, mais il restait 20 minutes de jeu et le Mali menait 3-1. Nous avions fait le calcul. Alors j’ai dit à mes joueurs : “Arrêtez maintenant. Conservez au minimum le match nul” ». Et l’équité bordel ?

6 – Le règlement des groupes

En cas d’égalité de points entre deux ou plusieurs équipes, le classement sera établi selon les critères suivants :

1- Plus grand nombre de points obtenus dans les rencontres directes.

2 – Meilleure différence de buts dans les rencontres directes.

3 – Plus grand nombre de buts marqués dans les rencontres directes.

4 – Meilleure différence de buts sur l’ensemble des matches du groupe

5-

17- Avoir été floué en 1982 et/ou être le pays organisateur de la compétition. Suffisait de lire le document.

7 – Les joueurs en sucre

Muntary, Essien, Yobo, Appiah, Sissokho… la liste des joueurs blessés ou diminués a de la gueule. En plein janvier, sur des terrains low cost, les corps lâchent vite.Trop peut-être. Michael Essien est l’exemple le plus criant. Arrivé blessé, le bison de Chelsea joue une mi-temps contre les Ivoiriens. Son genou le lâche peu de temps après… Rapatrié en Angleterre, le joueur est out pour six semaines. Tout ça pour ça.

8 – Le mental du Gabon

En battant le Cameroun lors du premier match (1-0), les Gabonais pensaient avoir fait le plus dur. Leaders du groupe D la veille du dernier match, on se dit que les Panthères sont dans un fauteuil. Et puis, clairement, assurer le nul contre la Zambie… Easy. Pourtant, 90 minutes et des poussières plus tard, la bande d’Alain Giresse se retrouve troisième. Les informations circulant à la vitesse de la conduite de balle de Daniel Cousin, les Gabonais rentrent aux vestiaires avec la certitude d’être qualifiés… avant de s’apercevoir de l’arnaque. Trop bon, trop con.

9 – La valse des coaches

Il y a encore 2 mois, Paulo Duarte pouvait se la raconter dans les soirées mondaines. Il était l’un des rares à être coiffé de deux casquettes : coach du Mans et sélectionneur du Burkina Faso. Aujourd’hui, le Portugais n’a plus que sa tronche pour pleurer. Démissionnaire des deux postes, le sort du coach lusitanien n’est pas un cas isolé. Le Mali et la Tunisie ont déjà viré leur sélectionneur. Stephen Keshi, pourtant qualifié avec le Nigeria est au bort du licenciement. Une aubaine pour Philippe Troussier ?

10 – Les horaires à la con

En janvier, en début d’après-midi, l’Angola affiche entre 26 et 35 degrés au thermomètre. Une température d’enculé, clairement. Jouer sur du gazon ras les pâquerettes par cette chaleur met les organismes au supplice. Les premiers matches l’ont démontré. A plus d’un titre, les joueurs étaient cramés. L’horaire idoine (entre 19 et 21) aurait été de rigueur pour ce premier tour. Enfin on dit ça, autant pisser dans un violon.

Mathieu Faure