Tombée de rideau sur la campagne demain, Seule nouveauté : le regard étranger

Tombée de rideau sur la campagne demain, Seule nouveauté : le regard étranger
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La campagne pour les législatives du 10 mai prochain va s‘achever demain probablement sans aucune anicroche. Aucune grande polémique n‘est venue l‘émailler, le discours des candidats est resté à quelques exceptions près très thématique.

Presque tous les chefs de partis ont plaidé pour une participation massive pour sauver l‘Algérie. L‘ombre du printemps dit arabe a plané tout au long de cette campagne pour un scrutin dont l‘affiche officielle est placée sous le slogan «Notre printemps c‘est l‘Algérie», assorti d‘une image représentant le pays sous une forme végétale en surimpression sur sa carte géographique. Tout compte fait, il y a eu tout juste cet échange verbal entre la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) et le ministre de l‘Intérieur, Ould Kablia, à propos de l‘accès au fichier électoral et à l‘affichage anarchique. Un affichage anarchique qui s‘est signalé partout et dont le moins que l‘on puisse dire est qu‘il a permis à des partis inconnus, nouvellement arrivés sur la scène politique, de faire parler d‘eux. On peut même dire que pour certains, cela avait été une aubaine à ne pas rater pour se faire de la publicité, ne se gênant nullement du fait que le nom de leur parti soit cité parmi les formations non respectueuses de l‘affichage. Leurs astuces ont consisté à coller leurs affiches partout, quitte à masquer celles des autres. Mais les échos qui nous sont parvenus des quatre coins du pays sont plutôt mitigés. L‘engouement du public n‘a pas été partout au rendez-vous, et certains partis ont dû annuler leurs meetings. C‘est pourquoi les appréhensions quant à une abstention importante ont refait surface. Cela dit, la question du financement des partis politiques a rebondi à la faveur du lancement par certaines formations politiques mais aussi de certains titres de journaux de télévisions privées offshore, qui émettent à partir de l‘étranger. Grosso modo, deux types de discours se sont entrecroisés, les partisans de la continuité et ceux de la rupture. Dans la bouche des premiers «le printemps arabe» fonctionne comme un repoussoir, les mauvais exemples que constituent plus particulièrement la Syrie et la Libye, sont mis en avant. Pour les seconds, ce qui se passe au Moyen-Orient, devrait inciter le pouvoir à se réformer, car de leur point de vue, le régime politique algérien, est fait de la même nature. Les uns professent des réajustements de programmes envers telle ou telle frange de la société, les autres préconisent une refondation du système politique par l‘adoption d‘une constituante qui consacrerait la 2e république.

Disons que la seule note inédite de cette campagne réside dans le fait qu‘elle a bénéficié du regard étranger à travers la mission des observateurs de l‘Union européenne surtout. A titre d‘exemple, certains de ces observateurs interrogés par la presse ont relevé, des lacunes organisationnelles au niveau des commissions de wilaya de surveillance des élections législatives, chose que la CNSEL, elle-même a omis ou négligé de signaler.

Par : LARBI GRAÏNE