Au niveau des services des urgences, c’est la galère. Les UMC reçoivent annuellement des milliers de patients à raison de 100 à 200 personnes par jour.
Les urgences sont mal perçues. De longues heures d’attente, des citoyens mal accueillis et des maladies souvent mal diagnostiquées, par des médecins qui n’auscultent pas, en se contentant de rédiger une ordonnance après un interrogatoire.
Dire que les problèmes et les dysfonctionnements que vivent certains hôpitaux, en particulier au niveau des grandes villes, ne sont pas inhérents à un manque de moyens, mais résultent bien d’une mauvaise gestion de ces structures.
Ce constat n’est pas une simple vue de l’esprit, mais traduit bel et bien une réalité et il n’est nul besoin d’être un spécialiste en la matière pour poser ce diagnostic, car, rien ne va plus.
Le problème qui se pose, notamment aux UMC de l’hôpital de Sebdou, un véritable bijou architecturel, qui, malheureusement, avec le temps a perdu de son importance devant le manque de spécialistes.
Beaucoup d’encre a coulé à son sujet. Le ministre de la Santé a été à plusieurs fois interpelé pour voir la réalité sur le terrain et entendre les doléances du personnel et des patients, qui, faute de spécialistes, convergent vers le privé.
Le service des urgences de Sebdou n’a jamais été bien équipé en moyens humains, matériels et même en produits médicamenteux.
Beaucoup reste à faire, car quiconque fera un tour découvrira un service qui rencontre des difficultés.
Il suffit de passer 24 heures dans ces lieux pour se rendre compte que ces structures très coûteuses sont administrées mais pas gérées, qu’il y a un personnel très mal organisé et inversement réparti par rapport à la charge de travail, et, malheureusement, en face des patients qui ne savent quoi faire.
En un mot, c’est la débandade, et gare à celui qui dérange le médecin lorsqu’il s’éclipse.
A Sebdou, la complicité est partagée entre tout le monde. Entre autres : journalistes, cadres, politiciens, sont tous complices et aucun n’ose élever la voix pour le bien-être de la région et de son développement sur deux plans, à savoir les mentalités et le progrès.
Il est aberrant de constater que le gâchis est, aujourd’hui, le fait de nos praticiens.
Un médecin c’est sept années après le bac, un spécialiste 8 à 10 après le bac.
C’est un lourd investissement et, au bout du compte, on laisse toute cette matière grise intégrer un domaine pour lequel elle n’a pas été bien et suffisamment préparée.
C’est inconcevable, inadmissible. Un médecin doit pouvoir pratiquer son art, être au chevet des patients.
Il doit pouvoir exercer sa médecine, traiter ses malades et participer à l’essor et au développement de la médecine.
C’est sa vocation. Or, c’est tout à fait le contraire. On est les champions de ne parler que de salaire malgré les grands efforts de modernisation et d’innovation du secteur de la santé.
L’heure a sonné pour l’ensemble des acteurs des hôpitaux (médecins, infirmiers, administrés doivent comprendre que les patients ne cherchent rien, hormis une prise en charge, les traiter, les accompagner, les soutenir physiquement et psychologiquement).
Il est à noter que les urgences, surtout à Sebdou, sont devenues le seul lieu où convergent les patients, et ce, devant la négligence constatée au niveau de certaines salles de soins, de polycliniques, etc.
Le patient ne trouve comme destination que ces UMC. Flux ininterrompus de patients, longues heures d’attente sur un brancard inconfortable, avec, parfois, un relent de «cour des miracles», épuisement, démotivation et besoin de reconnaissance des soignants, mécontentement des usagers, les urgences se retrouvent régulièrement au premier plan de l’actualité.
Ces situations doivent nous interpeller, car elles sont fréquentes et symptomatiques de graves dysfonctionnements et de difficultés d’adaptation de nos systèmes de santé.
Les services d’urgence sont peu à peu devenus nécessaires, car perçus par la population comme une structure capable de prendre en charge de très nombreuses situations réellement urgentes, ou seulement imprévues.
Même si, aujourd’hui, l’activité des services d’urgence se partage entre les urgences véritables, qui restent leur première mission, une part de plus en plus grande de consultations non urgentes au sens médical strict, mais nécessitant, néanmoins, l’accès à une structure de type «hôpital de jour», les responsables du secteur sanitaire de Sebdou doivent gérer comme il se doit ces UMC en les dotant de médicaments et de médecins dignes de ce nom.
Même le ministère doit se pencher sur ce problème, pour une bonne prise en charge des «admis» à ces UMC, le plus souvent critiquées, car même les ordonnances ne servent à rien devant l’inexistence de pharmacies de garde dans une région qui compte plus de 50 000 âmes, et un hôpital au service de trois daïras, soit une population de plus de 100 000 âmes. Sans commentaire.