La forte quantité de drogue mise en circulation a intrigué et attiré l’attention des services en charge de la lutte contre ce trafic.
Un ex-terroriste a été arrêté la semaine dernière à Maghnia, à l’ouest de la wilaya de Tlemcen, en possession d’une quantité de plus de 100 kg de kif, dissimulés dans son véhicule.
La perquisition de son domicile a permis la saisie d’une autre quantité estimée à 6 quintaux de kif. Son identification a été rendue possible grâce au système appelé «Afis» (Authentique Finger Système) ou l’identification digitale après que ce dernier s’est présenté sous une fausse identité.
Trois autres personnes ont été interpellées dans cette affaire. Les quatre éléments du réseau, constitué de onze membres, ont été présentés devant le parquet de Remchi et placés sous mandat de dépôt. Par ailleurs, trois autres, dont un baron marocain, sont en fuite et font l’objet d’intenses recherches pour trafic international de drogue. Trois éléments mis en cause, en détention, ont été cités dans l’affaire.
L’ex-terroriste, qui a purgé une peine de deux ans de prison ferme a, dans un passé récent, exercé la fonction de chauffeur de bus de transport des voyageurs assurant la liaison Maghnia-Alger. Mettant à profit sa couverture, il monnayait ses services de transport de drogue contre des sommes faramineuses.
La forte quantité de drogue mise en circulation dans la région a intrigué et attiré l’attention des services en charge de lutte contre le trafic de drogue. L’enquête a prouvé que la drogue provenait en grande partie du Maroc. Ce n’est pas un fait du hasard si les services de sécurité sont tombés sur des réseaux de trafic de drogue ayant des antécédents terroristes. Les plus au fait de la situation sécuritaire n’ont cessé de dénoncer l’interconnexion.
D’ailleurs, les mêmes sources font état de la conversion et de l’investissement de l’argent du racket, amassé pendant les années 1990, dans le trafic de drogue. Selon plusieurs indices, l’Algérie est devenue une plaque tournante du transit des stupéfiants. Plusieurs explications ont été avancées, à commencer par la prospérité des récoltes cette année dans les fermes marocaines.
A cela s’ajoute le silence complice des autorités marocaines. A cet effet, le commandement de la Gendarmerie nationale a mis en place un plan spécial permettant de stopper l’«invasion» marocaine.
En effet, la bande frontalière ouest a été renforcée par des postes de surveillance et de contrôle. Le dispositif a permis la saisie, en 2009, de plus de 60 tonnes de drogue. Sur un autre registre, la dernière opération effectuée par les éléments de la gendarmerie de Nedroma (Tlemcen) le 1er janvier de l’année en cours, a permis l’arrestation d’un trafiquant de munitions, de nationalité marocaine, à la suite d’un simple accident de circulation. Plus de 1600 cartouches de calibre 16 ont été saisies. Par ailleurs, la bande frontalière ouest du pays est devenue un centre de transit par excellence de produits interdits à l’exportation, en particulier les déchets ferreux.
Au total, 12 tonnes de cuivre destinées à l’exportation illégale vers le Maroc ont été récupérées au niveau de la ville frontalière de Maghnia. La dernière opération a abouti à la saisie de trois quintaux.
Selon M.Derkaoui Tayeb, commandant de la compagnie des gardes-frontières de Maghnia, des grandes quantités de cuivre provenant de toutes les wilayas du pays sont expédiées vers la ville de Maghnia à partir d’Oran, centre d’entreposage.
Envoyé spécial à Maghnia Aït Ouakli OUAHIB