C’est avec la conviction d’avoir donné à la cité des Zianides, capitale de la culture islamique pour une année, toute l’envergure socio-culturelle qui lui est due, que le Président de la République a achevé sa visite de travail et d’inspection de deux jours dans la wilaya de Tlemcen.
Tlemcen où il a procédé à l’inauguration de la manifestation de «capitale de la culture islamique 2011». Un événement qui a fait office de véritable catalyseur pour la création et le développement d’infrastructures socioculturelles de haut niveau en plus de la restauration d’autres. A telle enseigne que la ministre de la Culture Khalida Toumi a vivement souhaité que ce genre de manifestation puisse avoir lieu dans d’autres wilayas, chaque trois ou quatre ans.
Le secteur de la culture dans la capitale des Zianides s’est enrichi, en effet, de la réception de sites historiques, notamment le complexe Sidi Boumediène inauguré par le Président de la République au second jour de sa visite. Ce site a connu une opération de restauration et de réhabilitation de la medersa et du complexe Sidi Boumediène pour un montant de 60 milliards de centimes, sur une durée de douze mois. L’impact attendu est la conservation et la préservation du patrimoine, la promotion des arts et la diffusion de l’action culturelle, ainsi que la création d’emplois.
Le palais royal des Zianides El Mechouar, inauguré par le Président Bouteflika, a nécessité des travaux de recherche bibliographique, archéologique et des références stylistiques . Ayant coûté 29 milliards de centimes sur les 36 milliards prévus, ce projet a été réalisé en un temps record de dix mois, au lieu des dix-huit mois prévus. L’étude, elle, a nécessité huit ans. Ce palais construit au XIIIe siècle, soit à la même époque que le palais de l’Alhambra, a des ressemblances avec ce dernier. Le palais de la culture, un autre joyau architectural, le musée de l’histoire et le musée des arts graphiques islamiques ont été également inaugurés par le Président de la République. Outre l’inauguration de 1.100 logements sociaux à Oudjlida, un projet réalisé en deux ans par des entreprises chinoises, et le théâtre de verdure, d’une capacité de 2.000 places, le Président de la République a parachevé sa visite avec l’inauguration du tronçon frontière marocaine-Alger (613 km) de l’autoroute Est-Ouest.
Concernant la tenue de l’année de la culture islamique, le Président avait prononcé, à cette occasion, une allocution dans laquelle il a estimé que cet événement d’une année permettrait «une meilleure connaissance de l’islam par les Occidentaux en même temps qu’une plus grande compréhension entre les peuples», au service de la paix et de la concorde internationale.
Pour le Chef de l’Etat, cette manifestation constitue aussi «un acte important pouvant permettre de mesurer la fécondité de la culture islamique, ses capacités d’innovation ainsi que sa force de propositions», invitant les hommes de science, de culture et les penseurs à « chercher, étudier, écrire et mettre en valeur nos patrimoines ».
«Car, a-t-il souligné, il s’agit plus que d’une tâche noble et exaltante d’un devoir non pas seulement vis-à-vis de nos ancêtres qui, eux, ont assumé le leur, mais surtout vis-à-vis de nos enfants».
Par ailleurs, M. Abdelaziz Bouteflika a affirmé qu’il n’existait pas de problème entre l’Algérie et le Maroc, appelant à renforcer la coopération avec ce pays, notamment dans le domaine de la préservation du patrimoine «un patrimoine que nous avons perdu alors qu’eux, ont pu le préserver» a-t-il dit.
Reste à signaler que la wilaya de Tlemcen va bénéficier d’un programme complémentaire de développement de l’ordre de 28,5 milliards de dinars, comme l’a annoncé le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, en marge de cette visite présidentielle. Ce programme complémentaire, est-il précisé, permettra aux autres régions de la wilaya n’ayant pas été directement touchées par la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» de bénéficier d’un programme de développement.
Amel Zemouri
A propos de Tlemcen, capitale de la culture islamique
• L’expérience des capitales de la culture islamique a débuté en 2005 avec la Mecque comme première capitale de la culture islamique.
• Les capitales de la culture islamique sont sélectionnées sur la base d’un examen minutieux en fonction d’un cahier de charges précis de l’Isesco, prenant en compte le rôle de la ville au service de la culture, de la littérature, des arts, des sciences et du savoir islamiques,
• L’Algérie s’est portée candidate avec Tlemcen, l’une des plus anciennes cités pour abriter l’édition de 2011 de la manifestation dont le lancement national, a coïncidé avec la célébration du Mawlid Ennabaoui.
• Une centaine de sites historiques et archéologiques implantés dans la wilaya de Tlemcen ont bénéficié d’opérations de restauration et de réhabilitation, dans le cadre de la manifestation.
• La manifestation sera marquée par l’organisation de huit festivals internationaux réservés à la calligraphie arabe, à la miniature, aux arts décoratifs, à la musique andalouse, aux musiques anciennes, au hawzi, aux danses populaires, à la musique diwane, aux psalmodies (Inchad) et enfin à la musique soufie « Samâa ».
• Des troupes étrangères de musique se produiront également à cette occasion.
Il s’agit notamment d’une troupe de flamenco d’Espagne au mois de mai et d’un groupe allemand de jazz, en juin.
• La participation de pays non islamiques est inédite dans les annales des manifestations dédiées aux capitales de la culture islamique, puisque aucun pays organisateur n’ayant, jusque-là, invité des pays étrangers, hors sphère culturelle musulmane
• Plusieurs concerts et tournées artistiques sont prévus dans les villes limitrophes de Tlemcen. Ils seront animés par près d’un millier d’artistes dans différents genres musicaux.
A. Z