Khaled Boumediene
Mais, les ressources et compétences locales peuvent-elles faire face à la prévalence du diabète qui est en augmentation rapide ? Pourquoi les stratégies thérapeutiques disponibles n’arrivent-elles pas à arrêter la progression de la maladie ni prévenir le développement des complications chroniques du diabète ? Une explication de cet échec est que le diagnostic du diabète est basé, uniquement, sur la mesure de la glycémie, alors que la maladie est très hétérogène sur le plan présentation initiale et progression. L’aspirine à faible dose pour la prévention cardiovasculaire est-elle nécessaire, en cas de maladies cardiovasculaires connues (IDM, AVC ) ? La dose de 100 mg, par jour, est-elle suffisante pour les patients ? La chirurgie bariatrique dite aussi métabolique est-elle recommandée chez les adultes diabétiques très obèses ? Pour faire bénéficier les patients diabétiques de cette possibilité thérapeutique importante, l’équipe de chirurgie «A» du Pr Chakib Abi Ayad, assisté par le Pr Abidou Bedjaoui projettent de développer cette option. Un dépistage ciblé, un traitement médical optimisé et un geste chirurgical bien indiqué à temps, permettront-ils d’éviter un grand nombre d’amputations des membres inférieurs? Quelle place pour l’imagerie et quelle prise en charge pour l’AVC hémorragique ? C’est à certaines de ces questions et à beaucoup d’autres qu’ont répondu, sous des formes diverses, les différents intervenants. Ainsi, Pr. A. Lounici a mis en relief l’importance du typage précis du diabète au diagnostic. «Le but est de réaliser un typage précis de tous les nouveaux cas de diabète déclarés dans la wilaya de Tlemcen, avec un quadrillage par les praticiens du service de médecine interne du CHU Tlemcen, en collaboration avec les établissements publics de santé (EPSP et EPH) et le service de biochimie représenté par Dr Klouche Yacine et Dr Brixi.
Ce qui permettra d’identifier les 2 formes sévères chez nos patients, qui doivent bénéficier, le plus précocement, d’un traitement intensif. Nous disposons de preuves scientifiques formelles suggérant que le traitement précoce est capital pour la prévention des complications car les cibles tissulaires semblent mémoriser, des décennies plus tard, le mauvais contrôle métabolique. C’est le concept nommé mémoire métabolique». Pr. A Lounici a, en outre, indiqué que pour répondre à la question de l’anti-agrégation plaquettaire, son service a mis en place un projet de recherche collaboratif dirigé par deux conférenciers à savoir : Dr Mohamed Hadi Bestaoui et Pr Katia Taouli chef de service d’hémobiologie. L’autre aspect, non moins important, abordé par les conférenciers est la chirurgie bariatrique recommandée chez les adultes diabétiques très obèses qui permet de réduire considérablement les comorbidités associées, et parfois obtenir une réversibilité des complications micro-vasculaires du diabète et le besoin en médicaments.
Par ailleurs, un autre axe que le service de médecine interne du CHU est la chirurgie vasculaire par un travail collaboratif regroupant Dr Mohammed El Amine Ghembaza, chef d’unité HAD, dédié au pied diabétique et les chirurgiens vasculaires le Pr Bouayed (Oran) et Dr Zakaria Boughrara (Sidi Bel-Abbès). Un dépistage ciblé, un traitement médical optimisé et un geste chirurgical bien indiqué à temps, permettront d’éviter un grand nombre d’amputations des membres inférieurs.
De son côté, le Pr. Si Mohammed Abderrahmane et le Pr. Si Saber Mohammed du service de neurochirurgie, ont fait une mise au point sur l’imagerie et la prise en charge de l’AVC hémorragique. A noter, que pour encourager la production scientifique, l’AMIWIT a attribué le Prix du meilleur praticien résident de l’année 2018, au Dr. Beghdadi Farah (Résidente 3ème année) pour ses communications orales internationales. Un hommage posthume a été également rendu au défunt recteur de l’Université de Tlemcen, Djaafour Mustapha, décédé le 24 octobre 2018.