Ce n’est pas sans raison majeure que le dévolu est jeté sur une ville réputée pour son rayonnement culturel, ses multiples apports civilisateurs à travers les âges et les époques. « Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 » est un juste choix, une reconnaissance et un droit amplement mérités.
Cette ville séculaire, profondément ancrée dans des valeurs et des legs ancestraux, se devait d’être un large forum dédié au dialogue des cultures et au rapprochement des nations. C’est un rendez-vous avec l’homme, qui place l’Algérie dans la posture d’un carrefour culturel international incontournable.
Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011, aura été, sans conteste, une substantielle contribution, une pierre apportée à l’édifice d’une œuvre de vulgarisation raisonnée, un plaidoyer pour une meilleure connaissance et perception de l’Islam, par les Occidentaux, souvent fourvoyés et induits en erreur par des médias qui ne sont pas toujours au-dessus de tout soupçon. Il s’agit aussi d’en faire un outil de compréhension entre les pays, au service de la paix et de la concorde.
Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika en a d’ailleurs fixé les grandes orientations et les objectifs que cette manifestation se doit de concrétiser.
« Notre devoir est d’œuvrer solidairement non pas à l’instauration de la confrontation et de la rupture mais à la construction des consensus, des dialogues et des échanges fondant la grande réconciliation des cultures humaines. »
Cette manifestation a permis également de donner un souffle nouveau à la culture dans la wilaya de Tlemcen du point de vue des activités accomplies et des infrastructures culturelles mises en place.
« Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 », depuis son entame officielle et jusqu’à son ultime aboutissement en avril 2012, n’a pas été stérile en termes de réalisations matérielles au profit des citoyens de la wilaya. Un simple décompte non exhaustif nous offre l’occasion de recenser 10 infrastructures culturelles nouvelles, 4 musées, un palais de la culture, une bibliothèque, un théâtre de plein air, un palais des expositions, un centre de recueil et de conservation des manuscrits anciens, une salle de cinéma, un centre d’études andalouses, une restauration de la quasi-majorité des repères historiques, l’édition de plus de 370 titres d’ouvrages, l’organisation de 48 semaines culturelles nationales, 22 semaines culturelles internationales, 12 rencontres internationales sur la pensée, 10 expositions d’arts et du patrimoine, 9 festivals internationaux, 180 tournées artistiques à travers les différentes wilayas du pays, 29 films toutes catégories confondues, 17 productions théâtrales etc.
Fortifier les passerelles
Il y a lieu de rappeler que la participation des pays membres de l’Isesco, par un florilège d’activités culturelles importantes, a donné la preuve d’une volonté à traduire dans les faits, que la culture est un partage palpable et une opportunité idoine octroyée aux hommes de culture, aux artistes et aux créateurs de divers horizons de fortifier les passerelles et les points de convergence nécessaires, dans le but de travailler pour la promotion de la culture. Tlemcen s’est efforcée, durant toutes ces manifestations, de donner la preuve que la terre d’Islam est, selon l’expression de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, encore féconde, qu’elle enfante des penseurs et des gens de culture et de science, partant du postulat, largement vérifié, que la civilisation qui crée ne peut pas mourir.
Il y a aussi matière à satisfaction en notant dans le même sillage la participation de pays non islamiques, en offrant au public des semaines culturelles intéressantes, témoignant d’un partage civilisateur commun, à l’image de l’Espagne, l’Italie, l’Inde, la Chine et d’autres contrées qui abritent des communautés musulmanes, comme la Russie, la Pologne, l’Allemagne, la France, les USA, le Mexique…
Ces semaines culturelles, outre leur apport enrichissant, veillent à véhiculer et à transmettre une image rassurante de l’Islam et des Musulmans, celle de la tolérance, de l’ouverture sur autrui, de la coexistence, du dialogue entre les cultures dans le respect des valeurs de l’humanisme.
Ce n’est pas par caprice ou saute d’humeur passagère que la ministre de la Culture, Madame Khalida Toumi, a proposé au DG de l’Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (Isesco), M. Abdul Aziz Othman Altwaijri, dans la cadre de la tenue de la 7ème conférence islamique d’Alger, des ministres de la Culture, d’ériger au rang de capitale de la civilisation islamique, toute ville candidate à l’organisation d’une telle manifestation, afin de rester fidèle à l’idée d’ouverture sur l’autre, à la grandeur de cette civilisation.
M. Bouraib